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Code du travail: "La méthode du gouvernement a anesthésié les syndicats"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Pour la dernière fois, cette semaine, le ministère du Travail fait mine de consulter les syndicats. Un jeu de dupes.
Si les syndicats espéraient être fixés sur le contenu des ordonnances cette semaine lors de leur dernière réunion au ministère du Travail, c'est raté! Le rendez-vous de deux heures avec chacun proposé par le directeur de cabinet de Muriel Pénicaud pour consulter "50 à 70 %" des ordonnances n'a visiblement pas permis aux partenaires sociaux d'obtenir des réponses détaillées sur la future réforme du code du travail.
Pour plus d'éléments, il faudra donc attendre le 31 août prochain, date de la présentation des ordonnances par la ministre du Travail et le Premier ministre, Édouard Philippe. Le premier ministre qui a adopté, lui aussi, le parti pris du silence. Interrogé jeudi 24 août sur BFM TV, le chef du gouvernement a refusé de s'exprimer sur le fond des discussions. Ce mutisme donne l'impression que l'exécutif cherche à grappiller encore un peu de temps supplémentaire avant de vraiment dévoiler son jeu à ses interlocuteurs.
"Aucun intérêt à parler trop tôt"
Pourtant, de nombreuses inconnues demeurent. Si les principales mesures sont connues et fixées par le projet de loi d'habilitation voté début août par le Parlement, les arbitrages chiffrés, comme le montant du barème fixé aux prud'hommes, manquent désespéramment à l'appel. "Rien n'est encore tranché", se défend le gouvernement, qui ne sortira du bois qu'au dernier moment.
"Le flou et la communication sont deux marques de fabrique de l'ère Macron, estime Eric Ferreres, expert en relations sociales et chargé d'études chez Entreprise et Personnel. Ils n'ont aucun intérêt à parler. Plus tôt ils donneront des informations aux syndicats et plus celles-ci risquent d'être décortiquées, expliquées et utilisées pour nourrir une éventuelle mobilisation et ça, le gouvernement n'y a évidemment pas du tout intérêt."
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Rare indice un peu concret glané lors de ces rencontres et révélé par la négociatrice de la CFDT, Véronique Descacq : une hausse possible de 25% des indemnités légales de licenciement. Là encore, le chiffrage n'a rien de définitif et ne rejoint pas du tout les voeux formulés par le syndicat, qui souhaitait une augmentation de 50%. Mais la CFDT s'est contentée de répéter son mécontentement sans la moindre certitude d'être entendue..."Il reste de gros détails techniques [à régler] (...) et nous n'avons pas de deuxième rendez-vous" de prévu, a-t-elle commenté.
Des syndicats anesthésiés
"Au fil des discussions, nous avons eu l'impression de parler dans le vide, comme si nous participions à un simulacre de dialogue", a dénoncé Fabrice Angéi de la CGT au site Les Jours. Ce flou, savamment entretenu, donne effectivement l'impression que le gouvernement joue sa propre partition sans guère se soucier de ses interlocuteurs.
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"Je pense malgré tout que cette consultation amorcée début juillet et les huit heures de discussion ont servi à quelque chose, au moins à nous exprimer et que sans ce rendez-vous, le texte aurait pu être bien pire", nuance Philippe Louis, de la CFTC. Optimisme forcené ou manque criant de lucidité ?
"Il y a une forme de fatalisme chez des syndicats qui savent que le mouvement social est très affaibli, juge Éric Ferreres. Cette méthode les a anesthésiés. Il n'y a eu qu'une consultation formelle et polie, mais il est clair que le gouvernement ne tiendra pas compte des objections des uns et des autres."