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Besancenot: "J’ai voulu traiter de la révolution russe, vue du bas"

1917 Besancenot NPA

Lien publiée le 7 septembre 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/mise-a-jour/olivier-besancenot-jai-voulu-traiter-de-la-revolution-russe-vue-du-bas_2356089.html#xtor=CS2-765-[autres]-

Il y a des hommes politiques qui deviennent chroniqueurs à la télévision. Olivier Besancenot, lui, a décidé de se plonger dans l’Histoire. Porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et guichetier à La Poste, il signe Que faire de 1917 ? Une contre-histoire de la révolution russe (éd. Autrement), mercredi 6 septembre. Un ouvrage très étonnant qui tient plus, selon son auteur, de "la réflexion" et "l’essai" sur une période historique qui compte beaucoup pour lui. "Je suis un militant communiste révolutionnaire et rester aphone à l’occasion du centenaire de la révolution russe, c’est un petit peu compliqué !", sourit l’auteur.

Il s’agit pourtant là d’une contre-histoire. C'est ce qu'annonce en tout cas le titre de l’ouvrage en couverture. Une manière de dire que "j’ai voulu traiter de la révolution russe vue du bas, explique Olivier Besancenot. Jusqu’à présent, on a toujours traité en 'pour' ou en 'contre' la révolution russe, mais toujours vue des grands hommes, des grandes dates, des appareils, des partis, et finalement très peu du point de vue des préoccupations des millions d’anonymes qui se sont organisés dans des comités, dans des conseils, des soviets. C’est ça qui m’a intéressé."

Février et octobre 1917 : "de vraies révolutions"

Entre son travail de guichetier et la campagne électorale, écrire cet ouvrage de quasiment 200 pages n’a pas été facile. "J’en ai bavé !", confie Olivier Besancenot. "Ecrire, c’est une vraie souffrance, quand on a plus l’habitude de parler. Mais en même temps, ça a été une vraie bouffée d’oxygène", poursuit-il, expliquant le plaisir de pouvoir se repencher sur le terrain des idées au milieu d’un débat politique devenu aujourd’hui "mortifère et tellement faux", selon lui.

Cent ans plus tard, la révolution russe nous rappelle que "les révolutions viennent toujours du bas", explique Olivier Besancenot. "C’est l’irruption des masses sur la scène où se dessine leur destin", rappelle-t-il en faisant référence à une formule "tout à fait convaincante", selon lui, de Trotski.

"Février et octobre 1917, contrairement à ce que disent certains manuels d’histoire, ont été de vraies révolutions, donc vues d’en bas et pas vues d’en haut. Et ça, ça reste toujours d’actualité", poursuit l'auteur de Que faire de 1917 ? Une contre-histoire de la révolution russe. Olivier Besancenot entend "tordre le cou" à l’idée selon laquelle "le totalitarisme et le stalinisme sont inscrits dans le patrimoine génétique du communisme lui-même", dit-il. 

Trouver un "antidote à la bureaucratie"

"Je suis communiste, je fais cet aveu-là parce que je ne peux pas avancer cagoulé en la matière", explique l’ex-candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) aux élections présidentielles de 2002 et 2007. Entré à la LCR à l’âge de 15 ans, il a été "biberonné de révolution russe depuis tout petit", mais son "entrée préférentielle a toujours été la Commune de Paris, Che Guevara", confie-t-il encore.

"En se repenchant sur ce sujet-là, on voit que c’est une mine de compréhension pour l’action d’aujourd’hui par rapport à l’acte d’émancipation vu du bas et à l’antidote qu’on pourrait trouver à la bureaucratie", explique-t-il. Lutter contre la bureaucratie ne peut pas se résumer à l’addition de droits démocratiques et politiques, estime Olivier Besancenot. Pour lui, "la révolution c’est aussi imaginer une nouvelle page de société, donc un nouveau type de démocratie".

Dans la prochaine mise à jour d’Olivier Besancenot, que faudrait-il modifier, corriger ou effacer si c’était possible ? "Une mise à jour c’est de réussir à faire la révolution", répond l’intéressé : "Pour l’instant, mon grand paradoxe, ma grande fracture intime, c’est d’être un militant révolutionnaire de 43 ans qui n’a toujours pas été foutu de faire cette révolution qui nous manque."