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    Camp de la rivière

    Canada écologie

    Lien publiée le 2 octobre 2017

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://lundi.am/CAMP-DE-LA-RIVIERE

    Des amis québecois nous transmettent ce reportage et promettent de nous tenir au courant des évolutions de la situation.

    CAMP DE LA RIVIÈRE

    District 7 du Grand Mig’magi [1]

    Le 7 août 2017, installation d’une barricade sur un chemin forestier menant au site de forage de pétrole Junex-Galt à 4,5 km de la route 198 près de la ville de Gaspé au Québec, en territoire Mi’kmaq non cédé. La société Junex allait commencer les travaux de forage d’un 6e puits au début septembre. Au cours du blocage, le camp a été désigné comme Camp de la montagne. L’appel à la barricade a été anonyme et les personnes y ayant participé le demeurent.

    Le 11 août, la société pétrolière Junex obtient une injonction de la Cour Supérieure du Québec. Le 14 août, un détachement de la Sureté du Québec monte à la barricade avec un véhicule blindé. Les policiers arrêtent Freddie Stoneypoint de la Nation Ojibew et démontent la barricade. Freddie est détenu à la prison de New Carlisle et son avocate obtient une libération conditionnelle sous caution le 17 août en attendant un procès à une date indéterminée.

    Le 8 août, le jour suivant le début du blocage, un camp de soutien est formé à la rencontre du même chemin forestier et de la route 198 entre Gaspé et Murdochville. Ce campement est lancé par les membres du groupe écologique gaspésien Environnement Vert Plus. Les policiers affectés au Camp de la montagne étendent leur ronde au nouveau campement.

    Dès le matin de l’installation de la barricade le 7 août, un appel anonyme est lancé sur Montréal Contre-Info, demandant de rejoindre la barricade. Suivant cet appel, la chef du Conseil de Bande Mi’kmaq de Gespeg se dissocie fermement du blocage invoquant l’appropriation de symboles Mi’kmaq par un communiqué diffusé par la barricade. Cependant, le Chef traditionnel du district Mi’kmaq Gespe’gawa’gi, Gary Metallic, offre son soutien au blocage. Il invite les personnes de la barricade à demeurer sur le territoire Mi’kmaq non cédé pour s’opposer à l’extraction pétrolière.

    Plusieurs personnes de divers horizons politiques se rendent au Campement de la rivière qui est à près de 1000 km de Montréal. Le soir du 14 août, alors que le Camp de la montagne est démantelé par la SQ et Freddie Stonypoint arrêté, le Camp de la rivière poursuit son installation et un groupe de soutien pour Freddie est mis sur pied. Le samedi suivant, le 19 août, les chefs traditionnels Mi’kmaq Gary Metallic et Suzanne Pattles se rendent au Camp de la rivière. Un repas est servi pour 80 personnes. Le camp devient autonome.

    Depuis, le Camp de la rivière assure une présence le long de la rivière York à proximité du campement. La York est directement menacée par les forages. Des personnes de la Gaspésie solidaires du mouvement nous apportent du bois de chauffage et des victuailles. Des Mi’kmaq nous offrent de la viande d’orignal et du saumon. Les nuits deviennent froides. Dans les villes du Québec, une semaine d’action en soutien au camp est organisé entre le 7 et 14 septembre. Occupation de bureaux du Junex à Québec, accrochage de bannières à Saguenay, Rimouski et Sherbrooke, puis manif de solidarité à Montréal se terminant par un blocage des trains transportant le pétrole. La police de Montréal arrête et emprisonne deux manifestantes. Une rencontre est prévue au Camp de la rivière le dernier week-end de septembre pour discuter de la continuité de la lutte. La veille de l’automne, on a entendu près du camp le jappement de coyotes. Les deux ou trois rondes quotidiennes au camp par les policiers de la SQ s’arrêtent. Le 21 septembre, le gouvernement libéral annonce les règlements de sa politique des hydrocarbures qui donne libre cours aux sociétés pétrolières sur tous les territoires, les rivières, les lacs, la mer et à proximité des zones protégées. Le même jour, une personne vivant près du camp nous offre une tente permettant de passer l’hiver. Bientôt, nous aurons des poules et la chasse au gros gibier va commencer dans les forêts. Des personnes du camp se rendent dans une forêt primordiale de grands pins blancs, épargnés de la coupe par sa situation dans une coulée en flanc de montagne au coeur des Chic-Chocs. On cueille les derniers bleuets de l’année qu’on retrouve aussi dans les crottes d’ours sur les sentiers à proximité du camp. On se baigne toujours dans les eaux vives de la rivière York et on cueille beaucoup de champignons. La lutte contre la loi des hydrocarbures s’organise pendant que l’administration coloniale du Québec contemporain prend à rebours le chemin de l’histoire. Les érables tournent au rouge. Bientôt L’hiver de force.

    [1] Le Grand Mi’gmagi est le territoire des Mi’gmaq, les premiers habitants de la côte Atlantique au Canada. Ce territoire est divisé en 7 districts s’étendant de la Nouvelle-Écosse jusqu’au Québec.