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De nombreuses grèves dans des lycées du 93 depuis la rentrée
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
BFMTV
Depuis la rentrée scolaire, une dizaine de lycées de Seine-Saint-Denis sont mobilisés. À peine un mois après la reprise des classes, certains ont déjà été en grève à plusieurs reprises. À l’exemple du lycée Germaine-Tillion, au Bourget, qui a même gardé ses portes closes le 4 septembre, le jour de la rentrée. Tous dénoncent une augmentation du nombre d’élèves qui ne s’est pas accompagnée d’une hausse des moyens humains et matériels.
C’est le cas au lycée Jean Zay, à Aulnay-sous-Bois, qui compte quatre journées de grève. « En trois ans, nos effectifs ont augmenté de 24%. Notre taux d’occupation est de 110% mais au niveau du personnel, il n’y a pas eu de recrutement », dénonce pour BFMTV.com Gaëtan Saout, professeur de sciences économiques et membre du syndicat Sud.
Un manque de personnel qui a des répercussions concrètes sur la vie des lycéens. L’enseignant déplore une dégradation de la vie scolaire. « Les élèves n’ont pas le temps de manger à la cantine. Ils font la queue cinquante minutes mais n’ont qu’une heure de pause. Le lycée est devenu un hall de gare et non un lieu de vie. On craint pour la réussite de nos élèves. »
« Un niveau de mobilisation inédit »
Ce mécontentement, du jamais-vu, estime Maxime Besselièvre, enseignant de lettres-histoire au lycée Arthur Rimbaud de La Courneuve et représentant de la CGT éducation 93. « Depuis la rentrée, nous assistons à un niveau de mobilisation inédit. Nous ne nous battons pas pour nos conditions de travail mais pour les élèves, pour défendre le service public », rappelle-t-il à BFMTV.com.
Selon lui, le boom démographique n’a pas été anticipé. « Chaque année, ce sont 4000 élèves supplémentaires de la maternelle à la terminale en Seine-Saint-Denis. Il faut un plan d’urgence pour l’éducation. Sans compter qu’avec la suppression des contrats uniques d’insertion, on se dirige vers la catastrophe. Qui va les remplacer? »
Ce que regrette également Rachel Genvo, professeur d’histoire au lycée Marcelin Berthelot de Pantin, qui compte deux journées de grève et a été brièvement bloqué mardi par les élèves. « En trois ans, nous avons reçu 50% d’élèves supplémentaires et comptons aujourd’hui 868 élèves, alors que selon le diagnostique de sécurité, nous pouvons en accueillir 700 », s’indigne-t-elle pour BFMTV.com. Elle dénonce également des infrastructures dégradées et inadaptées.
« Nous avons une toute petite salle de permanence qui ne contient que 15 places. Il nous manque des salles de classe, ce qui a pour conséquence une importante amplitude horaire pour les élèves. Et donc beaucoup d’heures de trou dans leur emploi du temps. Quand ils n’ont pas cours, ils n’ont nulle part où aller et n’ont pas d’espace où s’asseoir et travailler. »
« Ils ont le droit à la même éducation »
Une autre enseignante du même lycée, qui souhaite garder l’anonymat, pointe également des conditions de travail difficiles pour les élèves. « Dans ma salle, sur cinq fenêtres, quatre ont les volets bloqués en position fermée. Il y a des toilettes cassées ou qui ne ferment pas », ajoute-t-elle pour BFMTV.com. Elle est inquiète pour ses élèves qui cumulent parfois problèmes sociaux et difficultés scolaires. « Il n’est pas acceptable qu’ils se résignent à devoir travailler dans de mauvaises conditions, ils ont le droit à la même éducation que tous les autres lycéens. » Sans compter qu’elle note une hausse des incivilités et des incidents.
« Nous avons eu des élèves qui se sont battus alors qu’il y avait en même temps un feu de poubelle. Or, il nous manque des assistants d’éducation. Comment fait-on? Les élèves se retrouvent seuls dans les couloirs, c’est la folie aux interclasses et la tension monte. »
Même constat pour Anaïs Flores, professeur d’histoire-géographie au lycée Jean Rostand de Villepinte, qui compte quatre jours de grève. « Certaines journées, on se retrouve avec deux assistants d’éducation pour 1300 élèves, confie-t-elle à BFMTV.com. À l’heure du déjeuner, il n’y a plus aucun surveillant dans les couloirs. Il nous manque aussi des agents d’entretien ainsi qu’un conseiller principal d’éducation à plein temps. »
La construction de trois nouveaux lycées
Du côté de la région, qui a reçu les enseignants en colère, Agnès Evren, vice-présidente chargée de l’éducation et de la culture, assure pour BFMTV.com que l’école est « une priorité sanctuarisée » et que l’actuelle présidence n’est pas responsable de la conjoncture.
« C’est une situation dont on hérite. On nous demande de faire en dix-huit mois ce qui n’a pas été fait en dix-sept ans. Un lycée sur trois de la région est vétuste, 10% sont en sureffectifs. Le baby-boom des années 2000 n’a pas été anticipé. »
Agnès Evren indique qu’un plan de 5 milliards d’euros a été approuvé afin de permettre de construire de nouveaux établissements et d’en rénover d’autres. Un plan qui permettra la construction de trois nouveaux lycées en Seine-Saint-Denis et l’extension de cinq autres. Insuffisant juge Gaëtan Saout, professeur au lycée Jean Zay. « Cela permettra tout juste d’absorber les sureffectifs d’aujourd’hui alors que la hausse démographique ne va pas diminuer. »
« On fonctionne au jour le jour dans un climat d’urgence »
Agnès Evren reconnaît qu’il y a « une impatience » du côté des lycées mais que « les réponses » ont été données et que leurs préoccupations ont été « entendues ». « La priorité de cette mandature, c’est l’éducation », insiste-t-elle. La vice-présidente défend par ailleurs un plan « à la hauteur des enjeux » dans « un contexte de baisse drastique du budget des collectivités ».
Les représentants des lycées ont été reçus au rectorat mi-septembre, mais ils estiment ne pas avoir été entendus. Rachel Genvo, enseignante au lycée Marcelin Berthelot de Pantin, a l’impression de faire l’objet d’une « discrimination territoriale ». Gaëtan Saout, professeur au lycée Jean Zay, va même plus loin et dénonce « un mépris » des institutions.
« On va continuer à se mobiliser à tous les niveaux, mairie, rectorat, préfecture, région et ministère. On essaie de faire fonctionner le lycée malgré tout, on pense à nos élèves. Mais on fonctionne au jour le jour dans un climat d’urgence et de tension. Et on se sent seul. »