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CGT, FO, Solidaires appellent à la mobilisation le 16 novembre... sans demander le retrait des ordonnances
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Communiqué intersyndical
Pour les organisations syndicales de salariés, d’étudiants et de lycéens CGT – FO – Solidaires – UNEF – UNL – FIDL réunies le 24 octobre 2017, un constat s’impose, celui d’une politique libérale visant à accroitre les inégalités au profit d’une minorité.
Qu’il s’agisse :
- de nombreuses dispositions inacceptables des ordonnances, limitant des droits des salariés-es ;
- des risques qui pèsent sur les droits des salariés-es et demandeurs d’emploi en matière d’assurance chômage ou de formation professionnelle ;
- de mesures précarisant toujours un peu plus l’emploi et l’insertion des jeunes sur le marché du travail ;
- de la remise en cause des droits à l’avenir des jeunes par l’instauration d’une sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur ;
- de la modération salariale et de l’augmentation de la CSG ;
- des atteintes au service public et à la protection sociale ;
les organisations signataires s’adressent solennellement au gouvernement afin qu’il prenne en considération les attentes sociales multiples qui s’expriment dans le public et le privé, par les actifs, les jeunes, les demandeurs d’emploi et les retraités-es.
Compte tenu de la gravité de la situation, elles décident de faire du 16 novembre 2017 une journée de mobilisation interprofessionnelle, étudiante et lycéenne, par des grèves et manifestations.
Elles invitent les autres organisations syndicales et de jeunesse à s’y associer.
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Les trois syndicats, ainsi que des organisations étudiantes, souhaitent ce rassemblement pour s’opposer « à la politique libérale » de Macron.
Drôle d’ambiance, mardi 24 septembre, au siège de la CFDT. En fin de journée, une intersyndicale, la deuxième en trois semaines, réunissait, outre l’hôte invitant, la CGT, FO, la CFTC, la CFE-CGC, Solidaires, la FSU, l’UNSA ainsi que plusieurs organisations de jeunesse. Mais au bout de deux heures de réunion, les divisions qui minent depuis des mois les centrales salariales ont de nouveau éclaté au grand jour.
Sans surprise, ces dernières se sont opposées sur l’idée d’organiser une mobilisation unitaire contre tout ou partie des ordonnances réformant le code du travail. Elles n’ont pas non plus été capables de s’entendre sur un texte commun ciblant les mesures, selon elles, les plus négatives du texte ou sur les lignes rouges des réformes à venir concernant la formation professionnelle, l’apprentissage et l’assurance chômage.
« Ce n’est pas l’abrogation de la loi ou rien »
Au final, la CGT, FO, Solidaires, l’UNEF, la FIDL et l’UNL ont appelé à une journée de grève et manifestation interprofessionnelle le 16 novembre, juste avant que le projet de ratification des ordonnances ne soit examiné au Parlement. Dans un communiqué commun, ces syndicats dénoncent « une politique libérale visant à accroître les inégalités au profit d’une minorité ».
Certains, comme Pascal Pavageau, secrétaire confédéral de Force ouvrière, ont expliqué avoir eu le sentiment de n’être plus les bienvenus dans les locaux de la CFDT après avoir exprimé leur choix de battre le pavé. Ces derniers ont donc quitté l’intersyndicale pour se rendre dans un café voisin afin de finaliser les modalités d’action.
C’est la première fois que FO décide de descendre dans la rue depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Fin septembre, son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, qui ne souhaitait pas défiler, avait été contraint par ses cadres intermédiaires de revoir sa copie.
Pour M. Pavageau, « la vraie question, c’est de réussir la mobilisation de manière à ce que les mesures qu’on juge dangereuses ou inacceptables soient retirées, ou à l’inverse de pouvoir faire avancer les positions et revendications que nous souhaitons ».
De son côté, la CGT, dont la troisième journée de protestation contre les ordonnances, le 19 octobre, a marqué un essoufflement, a accepté de remiser certaines de ses exigences. Comme le souhaitait FO, le communiqué ne demande pas le retrait des ordonnances mais en dénonce « de nombreuses dispositions inacceptables ».
« Ce n’est pas l’abrogation de la loi ou rien », s’est défendu Fabrice Angei, membre du bureau confédéral. La hausse de la CSG, les « risques qui pèsent sur les droits des salariés-e-s et demandeurs d’emploi », « l’instauration d’une sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur » ou encore « des atteintes au service public » sont également ciblés dans le communiqué.
« La marge de manœuvre n’est pas dans la rue »
Mais pour Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT, pas question « d’afficher une unité de façade dont on sait qu’elle est fausse ». L’organisation dirigée par Laurent Berger a toujours refusé d’enfiler les baskets pour protester contre la réforme du code du travail, d’autant plus qu’elle estime aujourd’hui que la page est tournée.
« La marge de manœuvre n’est pas dans la rue, estime également Florence Dodin, secrétaire générale adjointe de l’UNSA. Les démonstrations des dernières manifestations n’ont pas révélé un engouement massif des salariés pour se mobiliser. »
Avec la CFTC et la FAGE, leurs deux syndicats ont publié un texte commun interpellant le gouvernement. « Les futures réformes de l’assurance chômage et de la formation professionnelle doivent rééquilibrer les souplesses accordées aux entreprises par les ordonnances par des modalités nouvelles de sécurisation des parcours professionnels », ont-ils écrit.
Quant aux représentants de la CGC-CFE, ils ont quitté la réunion mais sans pour autant s’associer à la journée du 16 novembre. Leurs dirigeants ont précisé qu’ils n’avaient pas de mandat pour organiser une manifestation et ont ajouté qu’ils ne pouvaient pas cosigner un document dont ils ne partageaient pas les analyses.
« Quand aujourd’hui on discute et que certains voient des aspects positifs aux ordonnances et veulent le mettre dans le texte commun, c’est clair que, pour nous, c’est inacceptable et nos militants ne le comprendraient pas », a indiqué Gilles Lecuelle, secrétaire national. Dans son viseur, la CFDT qui avait pourtant durci le ton ces dernières semaines contre la réforme du code du travail.
« Ils jouent le coup d’après », croit savoir un participant. Leur communiqué de presse commun avec la CFTC et l’UNSA explique que si les ordonnances « apportent de nombreuses flexibilités aux entreprises », « elles permettent néanmoins de mieux encadrer le recours aux formes précaires d’emploi par la négociation de branche et répondent en partie à l’amélioration de l’indemnité de licenciement » qu’ils revendiquaient.