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La République Catalane s’exile en Belgique !

Belgique Catalogne

Lien publiée le 30 octobre 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://npaherault.blogspot.fr/2017/10/catalunya-etat-des-lieux-avant-coup.html

Un oiseau, aux couleurs de la République catalane, a pris son envol... vers l'exil !
 


30 octobre


Montpellier. Réunion pour organiser le soutien à la Catalogne réprimée par Madrid

LUNDI 30 Octobre à 18h30 au local du NPA 34 , 32 bis rue du  Faubourg Boutonnet
(Tram L1 arrêt Albert 1er)

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Carles Puigdemont et une partie du Govern se réfugient en Belgique
 

 Cela se tramait depuis quelques jours à coups de scoops aussitôt démentis par la Belgique mais les faits sont là : au moment où le gouvernement de Madrid, par la voix de son zélé serviteur, le Procureur Général de l'Etat, déposait sa plainte devant les tribunaux à l'encontre des autorités de la République catalane, Carles Puigdemont et des membres de son Govern sont arrivés en Belgique avec l'idée d'y demander l'asile politique. Lire ici La gifle est rude pour Rajoy et sa bande : si les instances de l'UE ont fait bloc jusqu'ici autour d'eux contre le mouvement national catalan, il reste que la Belgique est l'un des Etats d'Europe parmi les plus sourcilleux en matière de demandes d'extradition auxquelles ne manqueront pas de procéder les sus-dits. Des requêtes en garanties assez strictes sur les droits de la défense, sur lesquelles l'Etat espagnol n'est pour le moins pas à l'aise, sont exigées par elle en cas limite d'acceptation d'une extradition. L'Etat espagnol avait eu à essuyer, de la part des Belges, des refus d'extradition, dans le passé, concernant des membres de l'ETA ! C'est dire ! Espérons tout de même que le gouvernement belge restera sur cette ligne exigeante et saura résister à ses congénères qu'on imagine furibards du tour qui leur a été joué.

La chose devient d'autant plus compliquée pour le gouvernement espagnol que cette décision de Puigdemont et de ses proches politiques vise à internationaliser la question catalane et ainsi à faire sortir  les gouvernements membres de l'UE et les autorités de celle-ci, du confort de soutenir l'insoutenable en arguant paradoxalement que ce n'était qu'une affaire intérieure. Désormais l'intérieur est à l'extérieur et il va falloir jouer plus cartes sur table ! Pas évident que les hiérarques de l'Europe aient besoin, en ce moment, d'avoir cette épine catalane plantée dans leur pied... Et pour Rajoy, il y a exposé au monde entier que la monarchie espagnole a provoqué l'exil d'une République, comme, en son temps, la dictature franquiste avait obligé à l'exil la République ! Il y a de ces symboles dont nos gouvernements si démocratiques auraient aimé se passer : pensez donc, et si, avec cette actualisation d'un passé qui n'est jamais vraiment passé, on se mettait à fouiller dans le comment et le pourquoi d'une démocratie qui a tant joué de la transition avec la dictature et dont on ne voulait pas voir, en Europe et, pour partie en Espagne, qu'elle essayait d'étouffer la portée malencontreuse d'une loi de la Mémoire historique, au demeurant assez limitée mais qui mettait le doigt là où cela fait mal, le non-dit du compromis, à valeur de compromission, par lequel droite et gauche ont laissé se reconvertir des franquistes en démocrates ? Et dont on voit aujourd'hui les conséquences que cela a quand l'échafaudage des consensus établis alors se fissurent et qu'il faut ressortir les matraques et les toges des juges aux ordres comme au bon vieux temps. Avec le Roi, en plus jeune mais déjà si vieux, qui chapeaute l'édifice du régime !

Si on ajoute la feuilletonesque diversion par laquelle,  Carles Puigdemont a fait croire qu'il était dans son bureau de la Généralité, via une photo supposément prise depuis la fenêtre dudit bureau et dont on admirera le superbe pied de nez qu'elle envoie à la police espagnole et à Rajoy, on peut dire que ceux-ci, tout à leur volonté d'humilier leurs adversaires, viennent de se prendre un cruel et douloureux retour de boomerang ! Pasde quoi tomber en pâmoison mais la situation de l'indépendantisme républicain catalan commençait à manquer sérieusement de gratifications. Cela dit, les choses sérieuses, qui ont nom résistance, sont devant lui, devant nous ! Et pensons à ceux et celles qui ne sont pas parti-es en Belgique et qui vont voir tomber le couperet de leur loi illégitime  leur tomber dessus ! Et n'oublions pas les deux Jordis toujours embastillés et en attente de lourdes condamnations !


La photo pied-de-nez de Puigdemont

 

Assez énigmatique, elle était censée, puisque supposément prise depuis son bureau de la Généralité, indiquer que le President était à son travail au Palais de ladite Généralité : on appréciera désormais sa signification adressée à Rajoy et à ses flics, "L'oiseau s'est envolé" ! Et les chasseurs sont..le bec dans l'eau, en quelques sorte les pigeons de l'affaire ! Bien joué l'artiste mais bon...

Une résistance qui se cherche... 

Du côté des Comités de Défense du Référendum
 

A Barcelone, les opposants au «155» imaginent la résistance  (Mediapart) 

[…] Marc Martinez, 43 ans, attend, de l’autre côté de la place, le début de l’assemblée. « Je suis vraiment heureux, vous savez. Ça fait deux nuits que je dors sans roi », lance-t-il dans un sourire. Avec sa grande tignasse grisonnante, ce boulanger, né à Gràcia il y a 43 ans, qui se définit comme « d’abord catalan, ensuite de gauche », s’apprête à participer au « CDR » de son quartier. Un « comité de défense du référendum », comme il s’en est créé des dizaines dans toute la Catalogne depuis septembre. Il y en aurait quelque 130 aujourd'hui en fonctionnement.

Pour Marc, qui n’est membre d’aucun parti ou syndicat, le déclic remonte au référendum du 1er octobre. Avec d’autres habitants du coin, il a dormi, les deux nuits précédant le scrutin, dans une salle de classe qui devait servir de bureau de vote. Il voulait s’assurer que l’espace ne serait pas réquisitionné par les forces de police. C’est là, durant cette occupation, qu’il a fait connaissance avec les gens du CDR. Depuis, il est resté, pour « être utile ». Le collectif est en pleine croissance. Les profils de ses participants semblent se diversifier.  

 Ils sont environ 150 à s’être massés, en cercle, dimanche 29 octobre aux alentours de 18 heures. L’ampli est ouvert, le micro circule. La mise en scène rappelle les assemblées spontanées du 15-M, le mouvement « indigné » de 2011. Beaucoup d'étudiants sont présents. La réunion débute par une salve d’applaudissements, pour saluer ce qu’une femme d’une vingtaine d’années, blouson en cuir et sac à dos noir, nomme « la naissance de la république ». Dans les CDR, on parle moins d’« indépendance », et davantage de « république », ou encore de « processus constituant » : il s’agit d’être moins clivant, pour séduire une partie de la gauche catalane non indépendantiste, notamment celle qui a voté pour l’actuelle maire de Barcelone, Ada Colau. C'est cet électorat qui manque sans doute aux indépendantistes pour obtenir une majorité absolue incontestable dans les urnes...  

À Gràcia, comme dans tous les CDR qui se sont tenus depuis quarante-huit heures, une même interrogation accapare les énergies : comment résister à l’application de l’article 155, qui a placé, depuis vendredi soir, la Catalogne sous la tutelle de Madrid ? Faut-il désobéir ? Comment s’y prendre, et à quel prix? Le sujet est particulièrement délicat pour les quelque 220 000 fonctionnaires catalans, qui risquent des sanctions s’ils n’obéissent pas aux consignes directes de Madrid. « Depuis les CDR, comme d’autres espaces de lutte, nous voulons rendre impossible l’application du 155. Nous avons deux mois pour y parvenir, d’ici aux élections », juge Oscar Simon, du Comité de défense du référendum du quartier populaire de Sants, et membre du secrétariat général de la CUP, un parti anticapitaliste et indépendantiste.« Je suis pour l’insoumission fiscale. Plus question de donner de l’argent à l’État espagnol. Et pour l’insoumission depuis la rue, bien sûr, dès qu’il se passe quelque chose de grave », assure Marc Martinez. Lui dit se tenir prêt, en cas d’arrestation – probable – de Carles Puigdemont, l’ex-président de la Catalogne, destitué vendredi. À Gràcia, le refus de verser ses futurs impôts à l'État espagnol semble faire consensus au sein de l’assemblée. Le principe d'une « caisse financière de résistance », alimentée par les membres de cette assemblée pour anticiper les coups durs qui s'annoncent à l'horizon, a également été adopté, à l'unanimité.   

Des liens avec le mouvement indigné de 2011? 

D’autres comités ont formulé d’autres pistes. De l'extérieur, l’impression générale reste celle d’une grande improvisation, tant la situation politique est incertaine et tendue. Personne ne sait vraiment comment Madrid va appliquer le 155 : comment, dès lors, s’y opposer avec pertinence? Dans le quartier de Poble-sec (sur le district de Montjuic), la réunion à laquelle Mediapart a assisté, samedi après-midi, n’a pas débouché sur grand-chose de concret.   

La soixantaine de voisins présents a décidé de défendre la « non-coopération » avec les institutions, préférée au concept de « résistance passive », qu’ils ont jugée trop risquée, d’un point de vue judiciaire. « Tu dis que tu avais mal à la tête, que tu n’as pas pu faire ce qu’ils te demandaient, que tu es désolé », résume un trentenaire, habillé en short malgré la saison. Présente dans l’assemblée, une journaliste de TV3, cette chaîne de télé publique catalane, accusée par Madrid d’être aux ordres des indépendantistes, a plaidé dans ce sens : elle a dévoilé ses techniques pour ne pas se laisser impressionner par les injonctions de Madrid. 


Comme tout objet politique nouveau, et encore plus dans un moment aussi vertigineux, les CDR font l’objet d’intenses débats, du côté de la société civile catalane. Certains n’y voient qu’un instrument de la CUP, ce parti anticapitaliste, pour rallier une partie de la gauche catalane à l’indépendance. Oscar Simon, membre de la direction de la CUP, réfute en bloc cette théorie : « Les CDR sont un nouvel outil de contre-pouvoir social. Des voisins se rassemblent pour décider de ce qu’ils veulent faire et construire. Point. »   

D’autres, plus enthousiastes, font de ces comités de quartier le nouvel héritier catalan du mouvement indigné de 2011. En raison de leur forme – des assemblées horizontales, organisées par commissions thématiques et ouvertes à tous – mais aussi de leur composition, plus métissée qu’il n’y paraît. On y trouve des indépendantistes, mais aussi des citoyens qui, sans l’être, sont convaincus que les Catalans ont le droit de voter sur l’avenir de la Catalogne. Alors que la crise catalane ne cesse de cliver le débat entre « pro-indepe » et « anti-indepe », certains CDR sont en train de devenir l’un des seuls espaces transversaux, où des citoyens qui ne sont pas tous d’accord sur l’indépendance parviennent encore à se parler. Loin des mastodontes pro-indépendance que sont l'Assemblée nationale catalane (ANC) et Òmnium, deux associations de la société civile qui crispent beaucoup à gauche.


C’est le point de vue, par exemple, de Marc Casanovas, professeur de philosophie en lycée, et porte-parole d’un syndicat alternatif, IAC, très implanté dans les mouvements sociaux catalans : « Il y a une logique d’agglutination à l’œuvre dans les CDR. Les gens sont d’abord venus pour défendre le droit à voter. Ensuite, pour s’opposer aux violences policières de la journée du 1er octobre. Et l’on a vu des gens des mouvements sociaux, de la plate-forme des victimes d’expulsions immobilières, qui sont passés par le mouvement indigné, et qui rejoignent maintenant les CDR », se félicite-t-il. Cette dynamique s'observe, par exemple, au CDR de Poble- sec, où plusieurs des participants animent un groupe de soutien aux victimes d’expulsions immobilières, depuis leur coopérative sociale, baptisée La Base, qu’ils ont créée dans la foulée du mouvement indigné de 2011. « Nous, on travaille en priorité à bloquer des expulsions dans le quartier. Mais l’on a rejoint ce collectif depuis un mois et demi. Avant, l’indépendance, ça ne nous intéressait pas. Les drapeaux, espagnols ou catalans, je m'en fous. Je me considère tout de même comme catalan, et je suis conscient des formes d’oppression qui existent, y compris à l'échelle nationale, à travers Madrid », explique l'un des membres de ce collectif, qui préfère garder l'anonymat, inquiet de la détérioration du climat politique. 


Les forces indépendantistes de gauche vont-elles enfin réussir à capter, en Catalogne, les mouvements sociaux issus de l’indignation ? C’est tout le pari tenté par les CDR. D’autres collectifs s'y sont déjà risqués par le passé, sans succès (voir par exemple l'expérience avortée du mouvement Proces constituent, animé par la religieuse Teresa Forcades, au début des années 2010, et concurrencé par la montée en puissance d'Ada Colau). 


Tout à la fois indépendantiste et anticapitaliste, le professeur de sociologie Josep Maria Antentas, qui suit de près ces mutations (et écrit régulièrement dans les revues Viento Sur et Contretemps sur ces sujets), reste sceptique. D’après lui, les CDR sont en grande partie responsables de la tenue – et du succès relatif – du référendum du 1eroctobre : « Les CDR ont débordé le gouvernement catalan, en permettant au référendum d’avoir lieu, ce que le gouvernement de Puigdemont n'avait pas du tout anticipé », assure Antentas à Mediapart. Mais ils semblent aujourd'hui plongés dans le brouillard, poursuit l'universitaire. Alors que l'exécutif catalan, destitué, est aux abonnés absents, les CDR errent en quête d’une feuille de route. Ils pourraient bien, quoi qu'il en soit, jouer un rôle de premier plan dans les tout prochains jours, si Madrid décide, à partir de lundi, d'utiliser la force pour appliquer ce fameux article 155.   


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