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Les femmes dans la révolution bolchevique
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://ocml-vp.org/article1860.html
En Russie, avant 1917, les femmes constituaient un tiers de la main-d’œuvre industrielle. Leurs conditions de travail étaient miséreuses. Leur salaire était en moyenne inférieur de 50 % à celui des hommes. Elles travaillaient 11 à 12 heures par jour, ramenaient parfois du travail à la maison. Les vendeuses travaillaient de 16 à 18 heures. Il n’y avait pas de crèches, la mortalité infantile était très élevée. Comme il n’y avait pas de congés maternité, il arrivait souvent que les « ouvrières tentaient de cacher leur état jusqu’à ce que l’écume leur sortit de la bouche et l’enfant naissait sur l’établi. Après l’accouchement on reprenait le travail ». Leur absence pendant l’accouchement leur coûtait une amende. En cas de chômage, elles étaient les premières licenciées. Les femmes prolétaires étaient souvent illettrées. A la campagne, les paysans, qui représentaient 80% de la population, venaient d’être libérés du servage [1]. Le mariage était un des moyens d’avoir accès aux terres communales. Le patriarcat y régnait en maitre, l’ignorance et les superstitions y visaient les femmes.
Comme l’écrivait le poète russe Nékrassov :
« La destinée vous a réservé trois parts amères :
la première, c’est d’épouser un esclave,
la seconde, c’est d’être mère du fils d’un esclave,
la troisième, c’est d’obéir pendant toute votre vie à un esclave. »
La prostitution était aussi un des ultimes recours pour les femmes, les bordels étaient bénis par les prêtres… Mais pendant la guerre les femmes durent assumer les travaux des hommes qui étaient au front, elles apprenaient de nouveaux métiers. Même à leur retour, l’ordre ancien pouvait difficilement être rétabli. La révolution avançait.
Les femmes dans l’industrie connaissaient le programme du parti bolchevique qui réclamait « A travail égal, salaire égal », des crèches et des congés maternité. Des centaines de femmes avaient rejoint le parti bolchevique, elles pouvaient être agitatrices, dirigeantes, agents de liaison…
En 1914 à Saint-Pétersbourg, le journal Rabotnitsa (Femme ouvrière) était créé par les bolcheviks à l’initiative de Nadia Kroupskaïa et Inessa Armand. Pour cela il avait fallu vaincre les résistances d’une partie des membres du parti. Le premier numéro a été publié pour la Journée internationale des femmes, le 8 mars 1914 (le 23 février suivant le calendrier grégorien). Les membres du comité de rédaction furent emprisonnées la veille.
Début 1917, le prolétariat le plus exploité de Pétrograd se révoltait, rejoint par les ouvrières du textile dans plusieurs fabriques. L’armée refusait d’ouvrir le feu contre les manifestantes. C’était la révolution. Le 27 février 1917, le pouvoir des Tsars n’était plus.
Une « Première Conférence des ouvrières de l’agglomération de Petrograd » fut organisée par Rabotnitsa en octobre 1917. Le journal soutenait la journée de 8 heures, la création de crèches, l’interdiction du travail des enfants, afin de créer des liens entre les femmes qui n’étaient pas dans le parti.
Le premier gouvernement soviétique et le Code de la famille de 1918
Des soviets furent créés dans les entreprises, on parlait de la journée de 8 heures. Dès le début de la révolution, d’autres débats avaient lieu surtout dans la jeunesse, sur la sexualité, les rapports dans le couple, la famille, tout cela en lien avec une politique socialiste. Pour Lénine comme pour les bolcheviks, l’égalité devant la loi n’était pas suffisante, l’émancipation passerait par de profondes transformations de tous les aspects de la vie. Après la prise du pouvoir, des décrets autorisaient le mariage civil, le divorce à la demande d’un des partenaires. Le « Code sur le mariage, la famille et la garde des enfants » fut ratifié en octobre 1918. L’adultère comme l’homosexualité étaient supprimés du code pénal, de même que l’autorité du chef de famille, qui disparaissait du code civil. En 1920, l’avortement était légalisé (il n’était nulle part ailleurs autorisé dans le monde). Mais les conditions étaient très difficiles, le pays manquait de tout, d’anesthésiants, de produits d’hygiène. Des pauses étaient prévues pour l’allaitement durant le travail, le travail de nuit était interdit aux femmes enceintes.
Le Jenotdel mobilisait les masses féminines
Le Jenotdel (abréviation russe pour Section des femmes du parti) fut créé avec un journal mensuel, Kommunistka. Il fut dirigé par Inessa Armand (à sa mort du choléra en 1920, elle fut remplacée par Kollontai). Le journal militait pour l’amélioration des conditions de vie des femmes en Union soviétique. Il avait pour mission de toucher toutes les femmes du pays.
« Le pouvoir soviétiste, le pouvoir du prolétariat, ouvre largement les portes devant la femme, et lui donne la possibilité absolue de s’émanciper. La constitution soviétiste a déjà doté les femmes de tous les droits politiques et civiques. Les ouvrières, les paysannes jouissent des mêmes droits de vote que l’ouvrier et le paysan. Elles peuvent au même titre que les hommes élire et être élues ; elles peuvent occuper l’emploi qui leur convient dans les comités d’usine, dans les institutions soviétistes, jusqu’à celui de commissaire du peuple. La socialisation de la production, l’expropriation des capitalistes et des grands propriétaires, mènent à un anéantissement complet de toute exploitation et de toute inégalité économique. En Russie soviétiste, l’ouvrière à la fabrique, à l’usine, n’est déjà plus une esclave salariée, mais une maîtresse nantie de tous les droits qui, ensemble et de pair avec l’ouvrier, par l’intermédiaire des institutions soviétistes et des syndicats, organise, administre, dirige toute la production et la répartition. Il en est de même de la famille et du mariage. Le pouvoir soviétiste a déjà réalisé l’égalité complète des droits du mari et de la femme. Le pouvoir du mari, du père n’existe plus. Les formalités du mariage et du divorce ont été réduites au minimum, à de simples déclarations des personnes intéressées dans les commissariats correspondants. Le pouvoir soviétiste a supprimé toute différence de droits entre l’enfant « légitime » et l’enfant « illégitime », écrit Inessa Armand dans le Bulletin communiste en 1920.
Le Jenotdel était composé entre autres de déléguées ouvrières élues pour 3 à 6 mois. A la fin de leur mandat, elles rédigent un rapport au Jenotdel et à leurs collègues. Elles parcouraient des milliers de kilomètres vers les usines et les villages pour faire campagne pour la révolution. Elles utilisaient des trains d’agit-prop, faisaient des affiches, pièces de théâtre, luttaient pour l’alphabétisation. Mais cela n’allait pas sans difficultés. A la campagne, en Asie centrale soviétique, « le bolchevisme était synonyme d’athéisme, de licence sexuelle et de destruction de la famille ». Et même dans le Parti : « Grattez un peu le communiste et vous trouverez le philistin », aurait dit, à ce propos, avec humour Lénine dans ses entretiens avec Klara Zetkin [2]. Par ce terme, il entendait celui qui exige dans son foyer « le repos et le confort » au prix du « sacrifice quotidien de son épouse dans mille petits riens ». Nombreux étaient également les membres du Parti qui craignaient que leurs épouses, encouragées par les déléguées à évoquer leurs difficultés, ne se mettent à déballer sur la place publique leurs problèmes familiaux. Il est vrai que très rapidement et surtout à partir de 1925, il y eut intervention de la collectivité dans la vie privée des individus. [3]
A travail égal, salaire égal !
« Elles forment un tiers des effectifs de l’industrie, des transports, des communautés agricoles et kolkhozes et des services publics (bureaux des soviets locaux). Le gouvernement des Soviets a réalisé le principe : « A travail égal, salaire égal », mais le manque de qualification professionnelle des travailleuses a malheureusement conduit au fait que la majorité des femmes dans notre république continuent dans les premières années après la Révolution à exécuter des travaux non qualifiés et mal payés ». La réglementation du travail interdit « aux femmes l’accès à des travaux où il est nécessaire de soulever des charges dépassant dix livres. Mais toutes ces instructions de travail pour nos hommes et nos femmes demeurent le plus souvent lettre morte. Au départ, nos délégués ouvriers et paysans veillaient à l’application stricte de ces instructions. Mais la situation chaotique de notre économie nationale et la pénurie de main-d’œuvre ne permirent pas cette mise en application. » Ainsi parlait Alexandra Kollontai à l’université Sverdlov, en 1921, à la onzième Conférence sur la libération des femmes.
Dans cette période, la vie était dure, l’impérialisme envoyait ses troupes afin d’étouffer la jeune révolution. Pour les bolcheviks, la santé des travailleurs-ses était une question présente, mais les moyens matériels manquaient, il y avait peu de machines, beaucoup de travaux se faisaient encore à la main. Devant le peu de nourriture, des cantines collectives furent créées, l’éducation des enfants sociabilisées, tout le monde pouvait se nourrir même s’il y avait peu, les femmes pouvaient aller au travail, leurs enfants n’étaient pas livrés à la rue ou à la merci d’un patron. Devant la pénurie, les logements aussi furent partagés. On assistait à un mode de vie plus collectif qui permettait aussi de partager les tâches ménagères.
La NEP est mise en place
Avec la NEP (nouvelle politique économique), à partir de 1921, était mise en place une relative libéralisation économique. Cette libéralisation était instaurée afin de redynamiser les échanges entre la ville et la campagne. Il s’agissait d’un capitalisme d’Etat pour l’industrie et de capitalisme privé pour la petite production paysanne (il existait aussi des fermes collectives). Dans les campagnes traditionnellement plus conservatrices, ce capitalisme privé défavorisait les femmes : moins de crèches, luttes pour l’héritage... Cette période fut aussi l’objet d’une lutte politique entre l’Opposition ouvrière et les partisans de Staline. Cette lutte traversait aussi le Jenotdel. En 1926 était voté un nouveau Code de la Famille. Ce Code était le résultat de nombreux débats. On ne parlait plus de supprimer le mariage, mais de faciliter le divorce à la demande d’un des conjoints sans passer par un tribunal, « car mariage de facto et mariage enregistré ont la même valeur » (art. 3 et 11). Des résistances, parfois ; c’était des hommes qui avaient peur que la famille n’existe plus, et d’autres fois des femmes qui avaient peur que ce divorce express ne permette aux hommes de ne pas remplir leurs responsabilités familiales. Par quoi remplacer la famille ? Le débat n’ira pas plus loin. La fin de la NEP et l’industrialisation au pas de course imposaient la construction de nouvelles crèches, des restaurations collectives ; il fallait que les femmes soient disponibles pour la production, en même temps cela leur permettait une libération, à la ville comme à la campagne.
A la fin des années 1930, retour en arrière !
En 1930 le Jenotdel était supprimé par le parti, avec comme argument que « Le travail d’agitation entre les femmes doit en particulier être poursuivi dans le cadre des campagnes de masse réussies que le parti organise dans la ville et dans les campagnes. » (A. Artiukhina, 18 janvier 1930). Mais, plus loin dans le texte, on se rend compte que le travail était loin d’être fini : « Le processus de construction du socialisme se développe à pas de géant. Faut-il copier l’Occident ? Avec toutes leurs éponges et poêles à frire, la bourgeoisie asservit encore davantage les femmes et les lie de plus en plus à la cuisine. Lénine nous a enseigné ceci : La véritable émancipation des femmes et le vrai communisme ne commencent qu’avec la lutte des masses (dirigée par le prolétariat contrôlant l’État) contre les petits ménages individuels ou, plus précisément, par leur transformation socialiste généralisée. »
Les poêles à frire asservissaient la femme, pourquoi ne pas partager aussi ces tâches domestiques collectives entre hommes et femmes ? On ne parle plus du dépérissement de l’Etat. Avec le productivisme et le stakhanovisme, les conditions de travail des femmes et des hommes se dégradent. On assiste à un renversement des tendances formulées dans les années 1920. Un arrêté de 1935 renforçait la responsabilité parentale pour les agissements des enfants. Mais le véritable déni idéologique de la réalité sociale était opéré par l’arrêté du 27 juin 1936, adopté conjointement par le Comité Central du Parti Communiste et par le Conseil des Commissaires du Peuple de l’URSS, qui désormais interdisait l’avortement, autorisé depuis seize ans. Puisque l’égalité était « réalisée », la femme "a, à l’égard de la société, le devoir élevé et la responsabilité de la procréation et de l’éducation de citoyens". De modestes aides à la maternité et à l’enfance furent proposées. La maternité n’était plus une fonction sociale librement assumée mais un devoir social pour l’Etat dont l’inexécution fut criminalisée. En 1934, l’article 121 du Code pénal recriminalise très durement l’homosexualité masculine, faisant encourir de 3 à 5 ans de prison. Un peu plus tard, on en arrivera à ce que l’enseignement scolaire mixte soit supprimé (1943) ; il sera rétabli dès l’année suivant la mort de Staline, en 1954. L’interruption volontaire de grossesse sera ré-autorisée dès 1955 en milieu hospitalier, dans des conditions difficiles pour les femmes.
La lutte pour la libération des femmes a suivi les hauts et les bas de la révolution soviétique. Jusqu’en 1929, on parlait encore de « dépassement de la famille », puis en 1936 de la « famille socialiste ». C’était la révolution socialiste qui avait libéralisé l’avortement (1920), alors qu’en France par exemple à cette époque, c’était la guillotine pour les « avorteuses ». La révolution permit aux femmes la création de crèches dans les entreprises, le divorce express. Elles ont surmonté les famines, les misères de la guerre civile et de la guerre contre les impérialistes (dont la France). En même temps qu’elles élevaient leurs enfants, elles construisaient le socialisme. « Chaque cuisinière doit apprendre à gouverner l’Etat », disait Lénine en 1917 (Les Bolchéviks conserveront-ils le pouvoir ?). Sur cette base, les femmes ont joué un grand rôle dans la construction du socialisme en URSS. Elles nous lèguent les œuvres de Kollontaï, Armand, Kroupskaïa [4]... Les femmes soviétiques, qui ont joué un rôle majeur pendant la Seconde Guerre mondiale, sont aussi les héritières des luttes de libération de 1917. Mais la bourgeoisie s’est reproduite sous le socialisme dès les années 1930. Staline [5] pensait que la bourgeoisie n’existait plus dès lors que les formes de propriétés étaient devenues collectives ; déclarant en 1936 : « Plus de classe de capitalistes dans l’industrie. Plus de classe des koulaks dans l’agriculture. Plus de marchands et spéculateurs dans le commerce. De sorte que toutes les classes exploiteuses ont été liquidées » (Staline sur le projet de constitution de l’URSS en novembre 1936). En 1939, il confirme : « Aujourd’hui un Etat multinational n’a plus pour tâche que de faire un travail d’organisation économique, de culture et d’éducation ». Dans cet Etat paisible, sans lutte de classe, les femmes se retrouvaient cantonnées à des rôles traditionnels.
On lui opposera un autre discours porteur d’avenir : « La libération de la femme ne peut s’accomplir que par une transformation radicale de la vie quotidienne. Et la vie quotidienne elle-même ne sera changée que par une modification profonde de toute la production, sur les bases de l’économie communiste. Nous sommes témoins aujourd’hui de cette révolution dans la vie quotidienne, et c’est pourquoi la libération pratique de la femme fait désormais partie intégrante de notre vie. » (Conférences à l’université Sverdlov sur la libération des femmes, Alexandra Kollontaï, XII° conférence, 1921).
"Notre travail communiste parmi les masses de femmes, notre activité politique comporte une grande part de travail d’éducation parmi les hommes. Il faut extirper jusqu’aux moindres vestiges l’ancien point de vue esclavagiste, dans le parti comme dans les masses. Cela concerne nos tâches politiques au même titre que la formation urgente d’un état-major de camarades, hommes et femmes, qui ont une sérieuse préparation théorique et pratique pour exécuter et faire progresser le travail du parti parmi les femmes laborieuses". Lénine, Quatre premiers congrès mondiaux.
[1] Avant la loi civile de 1830, qui imposa un âge minimal pour le mariage (16 ans pour les filles, 18 ans pour les garçons), certains propriétaires terriens, désireux d’accroitre le nombre d’unités taxables, obligeaient leurs serfs à se marier dès qu’ils avaient 13 et 15 ans, âges légaux fixés par l’église orthodoxe. Femmes et famille en Russie, d’Hélène Yvert-Jalu, aux éditions Sextant.
[2] La création d’une Journée internationale des femmes est proposée pour la première fois en 1910 à la conférence internationale des femmes socialistes, par Clara Zetkin. Le mois de mars aurait été choisi en hommage à la révolution allemande de 1848 et à la Commune de Paris, dans une perspective révolutionnaire. En 1916, Clara Zetkin joue un rôle essentiel, avec Rosa Luxemburg, dans la création du parti communiste allemand. En 1932, doyenne du Reichstag, elle prononce un appel à lutter contre le nazisme. Elle meurt à Moscou en 1933. Elle a défendu une conception du couple où les partenaires doivent être égaux. Elle était favorable au divorce par consentement mutuel, à ce que les garçons comme les filles participent aux travaux du ménage.
[3] Cité par Hélène Yvert-Jalu, op.cit.
[4] Nadia Kroupskaïa, compagne de Lénine, responsable importante de l’éducation en URSS, défendant l’émancipation féminine. Dans les années 1930, elle soutient les bolcheviks accusés de ‘trahison’.
[5] En 1952, dans « Les problèmes économiques du socialisme », Staline parle de loi du développement harmonieux, il ne cite pas la contradiction homme/femme. Sûrement que pour lui cette contradiction était résolue !