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Politique économique : les Français jugent sévèrement Macron
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Voir ici le sondage entier : https://staticswww.bva-group.com/wp-content/uploads/2018/01/Rapport-de-r%C3%A9sultats-BVA-La-Tribune-Les-Fran%C3%A7ais-et-la-politique-%C3%A9conomique-du-gouvernement-Janv18.pdf
La politique économique d'Emmanuel Macron est perçue de manière négative par une majorité de Français selon la dernière enquête d'opinion exclusive BVA/La Tribune. Les conséquences des réformes du gouvernement sur le pouvoir d'achat sont au centre des préoccupations des interrogés.
C'est un mauvais signal pour Emmanuel Macron. Malgré une conjoncture économique favorable et des réformes menées à grand pas, la politique économique menée par le président de la République est jugée défavorablement par une majorité de Français selon la dernière enquête mensuelle d'opinion BVA/La Tribune sur "les questions de l'économie."
53% des Français mécontents de Macron
53% des répondants jugent de manière négative la politique économique menée actuellement par Emmanuel Macron. C'est 4 points de moins qu'en octobre. Le mécontentement provient principalement des employés et ouvriers (57%), les personnes touchant les revenus les plus faibles (60%), les 35-49 ans (61%). Sur le plan politique, les critiques émanent surtout des sympathisants de gauche (71%) et du Front national (84%).
Il apparaît que les dernières mesures économiques, fiscales et sociales engagées par le gouvernement comme la hausse du prix du tabac, ou la hausse des taxes sur le carburant ont eu un impact sur ces catégories. Le calendrier de mise en place des mesures plus favorables pour le pouvoir d'achat des catégories les plus modestes, comme les revalorisations des prestations sociales (allocation adulte handicapé, minimum vieillesse, prime d'activité), sont plutôt prévues en fin d'année.
À l'opposé, 43% des Français pensent que la politique économique du gouvernement est bonne notamment chez les personnes âgées de 65 ans et plus et les personnes disposant de hauts revenus. Des résultats qui font écho à l'électorat de l'ancien banquier d'affaires. L'institut de sondages rappelle néanmoins qu'il perd trois points chez les interrogés qui avaient une opinion favorable par rapport aux résultats du mois d'octobre.
L'ancien ministre de l'Économie perd également du terrain chez les sympathisants de droite (-10 points par rapport à octobre). Chez les sympathisants du Parti socialiste, ils recueillent 45% d'opinions favorables et 23% d'opinions positives chez les sympathisants de la France insoumise.
Les Français sceptiques sur l'avenir
Interrogés sur différents thèmes économiques, les sondés étaient invités à se prononcer sur les résultats à venir de la politique économique de Macron selon plusieurs échéances. Et au vu des réponses récoltées, les Français ont été très critiques à l'égard de la politique du gouvernement sur le pouvoir d'achat. Près de deux tiers des répondants (63%) ont ainsi indiqué que les réformes de l'actuelle majorité ne permettront pas d'avoir de résultats dans ce domaine. Des réponses qui font également écho à l'étude récente des économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le centre de recherches lié à Sciences Po Paris. Ce travail signale que si les mesures du budget seraient quasiment neutres sur le pouvoir d'achat global des ménages en moyenne, les inégalités pourraient s'accroître en 2018.
"En faisant de la baisse de la fiscalité sur le capital une priorité du budget 2018, le gouvernement a fait le choix de privilégier à court terme les ménages les plus aisés. Si certaines mesures visent à soutenir le pouvoir d'achat des ménages modestes et des « classes moyennes », leur montée en charge tardive devrait conduire à un accroissement des inégalités de niveau de vie en moyenne sur 2018".
Sur la question de la lutte contre le chômage et celle de la réduction des déficits, la majorité des interrogés estime que la politique économique actuellement menée ne permettra pas d'obtenir de résultats. Ils sont néanmoins respectivement 44% et 43% "à penser que les actions menées produiront des résultats,mais pas pour tout de suite (entre 2019 et la fin du quinquennat), signe néanmoins d'une certaine confiance au sein d'une minorité" explique la société de sondages.
La protection des emplois au centre des préoccupations
D'après les réponses obtenues par BVA, un Français sur deux considère que pour lutter contre le chômage, il faut assurer la protection des emplois et empêcher les entreprises de licencier plus facilement. "Ils sont même 64% à considérer que dans l'absolu, faciliter les licenciements ne constitue pas une mesure efficace pour résorber le chômage". Des réponses qui vont à l'encontre des réformes menées par l'exécutif notamment sur le Code du travail.
Évidemment, certains clivages apparaissent entre les différentes couleurs politiques. "Les personnes proches du Front national, restent majoritairement hostiles à toute mesure visant à faciliter les licenciements tandis qu'à l'inverse, les sympathisants de droite et les sympathisants LREM y adhérent majoritairement" précise BVA. Selon l'enquête d'opinion, la minorité des répondants adhérant " à une certaine libéralisation du marché du travail progresse au fil des ans". En 2005, ils n'étaient que 27% à penser qu'il valait mieux permettre aux entreprises d'embaucher et de licencier facilement contre 42% en 2013 et 45% actuellement.
Enfin, en ce qui concerne le contrôle renforcé des chômeurs, une majorité d'interrogés continue de penser que c'est un moyen efficace pour lutter contre le chômage. Or plusieurs travaux universitaires ont montré que ce renforcement ne permettait pas de résorber ce phénomène. Un défi de plus pour Emmanuel Macron qui veut mener cette bataille dans le cadre de sa réforme sur l'assurance chômage.