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Cinéma: Jusqu’à la garde
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://npa2009.org/idees/culture/cinema-jusqua-la-garde
De Xavier Legrand.
Pour son premier long métrage, Xavier Legrand nous immerge dans une chronique de la violence conjugale.
La juge en charge du dossier de divorce de Miriam (Léa Drucker) et Antoine (Denis Ménochet) accorde la garde partagée de Julien, leurs fils, malgré la demande de Miriam qui en demandait la garde exclusive pour cause de violences, et en dépit des propos tenus en entretien par Julien qui exprimait une grande peur de son père.
Un film réaliste mené comme un thriller
Le rythme et la tension montante marqués par les bruits de la vie courante : accélération quand Antoine conduit sa voiture, signal sonore de plus en plus fort d’alerte de la ceinture de sécurité non mise dans les moments d’énervement, bruits de l’ascenseur qui s’accentuent en même temps que la terreur exprimée sur le visage de Julien.
Les comédiens interprètent leurs rôles avec justesse : Léa Drucker, sur le qui-vive, terrorisée, qui tente de ne pas transmettre sa peur à ses enfants et essaie d’afficher assurance et dignité quand elle se trouve face à Antoine ; Denis Ménochet, qui ne supporte aucune contradiction, élevé dans les traditions machistes et ne sait répondre que par les menaces et la violence à ce qui ne va pas dans son sens ; Thomas Gioria (Julien) interprète magnifiquement ce rôle de préadolescent effrayé, essayant sans cesse d’éviter que sa mère ne se trouve à nouveau confrontée au harcèlement et aux agressions de son père.
Le tableau se précise peu à peu et nous assistons, tout aussi impuissants que Miriam et ses enfants, à la détérioration psychologique d’Antoine et à son cheminement de plus en plus rapide vers la violence.
Certes, Jusqu’à la garde ne révèle pas grand-chose sur les situations de violences conjugales, hélas fréquentes. Il a cependant le mérite de traiter, sous un angle réaliste et sobre, la réalité de ce que peut être le calvaire des victimes de violences familiales.