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SNCF: Historique des grèves

SNCF

Lien publiée le 5 mars 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://linter.over-blog.com/article-soutien-aux-cheminots-en-greve-contre-la-liberalisation-des-transports-123930761.html

· 1947 : en juin, c’est le premier mouvement de grève de l’après-guerre, qui est un succès sur le plan revendicatif. Une grève touchant aussi les fonctionnaires se développe en novembre-décembre qui se traduit par 19 jours de grève et est aussi l’occasion de la 3e scission syndicale avec la création de « Force ouvrière », se fondant sur le mécontentement de militants et de travailleurs des méthodes dictatoriales de la CGT qui était jusque là une centrale anti-grève pour cause de participation communiste au gouvernement et de pacte du stalinisme et du capitalisme pendant l’après-guerre.

· 1948 (Octobre) : la grève des cheminots en solidarité avec les mineurs est limitée et arrêtée par la CGT. Le mouvement est organisé par la CGT qui vient à peine de cesser de soutenir le gouvernement et passe, avec le PCF, dans l’opposition systématique. La centrale mène des grèves dures mais qui ne sont pas fondées sur une décision des travailleurs ni sur une appréciation positive du rapport de forces. Il s’agit seulement de démontrer à la bourgeoisie française qu’elle ne pourra pas se passer au pouvoir du soutien du PCF-CGT.

· 1953 (Août) : C’est une grève unitaire dans le secteur public. Les cheminots défendent avec succès leur système de retraite notamment.

· 1963 : malgré une sympathie marquée pour la dure grève des mineurs de 1963, la CGT refuse d’appeler les cheminots au moindre geste de solidarité à part des collectes …. Et les mineurs isolés sont battus. · 1968 : La grève à la SNCF et la grève générale de mai-juin 1968. Le mouvement des cheminots né le 16 mai 1968 dans la banlieue lyonnaise puis le 17, à partir de la gare d’Achères et qui fait rapidement tâche d’huile. Ainsi, c’est d’abord par la paralysie progressive des chemins de fer que la grève s’étend dans de nombreux départements français. En mai 1968, tout en organisant de fait la grève générale afin d’empêcher de se laisser déborder par le mouvement spontané, la CGT a dans le même temps démobilisé en s’opposant à l’occupation massive et effective des usines comme en juin 1936. Du coup, il ne lui a pas été trop difficile de faire reprendre le travail malgré la minceur des concessions patronales et gouvernementales, malgré aussi l’échec politique puisque le ras-le-bol du régime gaulliste qui était pour une bonne part dans le déclenchement de la révolte n’eut aucun débouché immédiat. Qui a donné un coup d’arrêt à la grève générale ouvrière de mai-juin 1968 ? Les syndicats et, en premier, la CGT. Durant les années où la CGT est passée pour très « lutte de classes » parce que son discours est calqué sur celui du PCF, la centrale principale de la classe ouvrière en France n’a pas cessé d’être un frein aux luttes en n’organisant que des grèves partielles, tournantes et d’autres stratégies de refus de la lutte en prétextant que De Gaulle était « un pouvoir fort ». En 1968, la CGT va être contrainte de laisser ses militants prendre la direction des grèves. Les étudiants de 1968 ont montré qu’il n’en était rien et les premières grèves de 1967-1968 ont contraint la CGT à soutenir les grèves au risque d’être débordée. La CGT n’a jamais appelé à la grève générale même si ses militants ont cru avoir le feu vert pour étendre la grève. Suite aux accords avec le gouvernement, la CGT pèse de tout son poids pour faire reprendre le travail… avec un bilan très faible si on compare à 1936 et à la montée du rapport de forces des travailleurs en France.

· 1969 : La grève SNCF du 10 au 18 août 1969 est liée à la grève RATP qu’elle a entraînée, mais les syndicats de la SNCF font reprendre le travail sur un bilan de « succès pour les cheminots » (accord sur les conditions de travail) en « lâchant » les travailleurs de la RATP qui reprennent quatre jours plus tard, le 22 août…

· 1971 (Juin) : mouvement de grève à la SNCF qui va durer 11 jours.

· 1976 : La grève nationale de 1976 et le comité de grève de Paris-Sud-Ouest en mars 1976

· 1978 : La grève de décembre 1978 au Triage de Villeneuve Saint Georges : dix jours de grève de quatre cents cheminots

· 1978 : le rapport Guillaumat, remettant en cause le service public est le support de plusieurs actions de protestation de la CGT, qui dans le même temps soutient le projet du TGV. L’unité syndicale se réalise sur la base d’un dossier commun sur les transports et s’illustre dans une « journée sans transport », le 7 mars 1979.

· 1979 : La grève de janvier 1979 au chantier de manœuvre de la gare d’Austerlitz : quatorze jours de grève de deux cent cheminots.

· 1981 : en novembre, le service intérieur du dépôt d’Ivry est en grève. 80 cheminots mènent 14 jours de grève avec un comité de grève sur les salaires.

· 1981 : La gauche est au gouvernement et les syndicats collaborent avec le nouveau pouvoir en bradant systématiquement des intérêts des cheminots en 1981-1982. Le 30 décembre, c’est la promulgation de la Loi d’Orientation des Transports Intérieurs : la SNCF est transformée en Etablissement Public Industriel et Commercial. La loi sur les comités d’entreprise s’applique à la SNCF et fera l’objet de longues négociations avant d’aboutir à leur définition et au transfert des activités sociales. C’est la « récompense » aux syndicats pour avoir accepté gentiment cette « réforme » antisociale.

Le gouvernement socialo-communiste de Mauroy débute, en 1982, par un blocage des salaires, déguisé au début, affiché ensuite. De mai 1981 à août 1984, le « communiste » Fiterman est ministre des transports et il a dans sa manche l’ensemble des organisations syndicales et tout particulièrement la CGT et la CFDT. Les cheminots qui revendiquent au triage de Villeneuve Saint-Georges sont qualifiés par Fiterman de « provocateurs » en novembre 1981. De la même manière, les aiguilleurs et autres cheminots au travail posté vont être dénigrés lors des grèves de mai 1984 par les dirigeants syndicalistes Krazucki, Bergeron et le ministre Bérégovoy.

· 1984 : La grève des cheminots contre l’application des 35 heures en mai 1984

· 1985 : La grève « sauvage » des conducteurs de septembre 1985

Le 30 septembre 1985, ce sont les conducteurs qui ont enclenché spontanément une grève dite « sauvage ». C’est suite à la menace de contrôles d’aptitude des conducteurs par une direction les accusant de responsabilité dans des accidents ferroviaires qu’un premier agent de conduite qui avait reçu une convocation à un contrôle a décidé seul de « poser le sac » à Chambéry, suivi du conducteur appelé à le remplacer. La grève s’est étendue spontanément à la totalité du pays en deux jours. Plus efficacement que tout appel national et unitaire des fédérations syndicales ! La direction de la SNCF qui parlait d’étendre les contrôles à toutes les catégories de cheminots a dû remiser ses projets d’attaque à toute vitesse…

· 1986-1987 : Le mouvement a pour origine l’action d’un conducteur de Paris-Nord (dépôt La Chapelle) proche de la FGAAC qui fait circuler une pétition proposant, face aux inutiles journées d’action, de « poser le sac une fois pour toutes ». A partir du 8 décembre, un tract en ce sens appelle à la grève illimitée. La grève dure du.18 décembre 1986 au 15 janvier 1987. Elle est marquée par des coordinations et comités de grève.

Novembre 1986 marque une rupture pour le mouvement ouvrier, après l’anesthésie générale de 1981 avec la gauche gouvernementale. La droite, revenue aux affaires en mars 1986, a lancé des attaques tous azimuts. Quatre puissants mouvements vont la faire reculer : les étudiants à l’automne 1986, les cheminots en décembre 1986, les instituteurs au printemps 1987, les infirmières à l’automne 1988. Un nouveau cycle de luttes s’annonce alors, marqué par l’avènement de pratiques de démocratie directe et d’auto-organisation. C’est le temps des « coordinations ». Il y aura des suites : à la SNECMA et Air France... Grève des cheminots sur la grille des salaires, les retraites et les conditions de travail.

En 1986, les centrales syndicales avaient multiplié les « journées » d’action syndicales (deux en 1986 : 30 septembre et 21 octobre) plus inefficaces les unes que les autres, servant uniquement à servir la guéguerre des centrales entre elles mais nullement la lutte contre la direction de la SNCF et encore moins la lutte de l’ensemble des travailleurs. La grève de 1986 est la première grève ouvrière offensive sur les salaires – les seuls mouvements étant défensifs sur les suppressions d’emplois - depuis les politiques anti-sociales des gouvernements qui ont suivi la « vague rose » anti-grève des socialistes et communistes au gouvernement. Le blocage des salaires avait été général, public comme privé, et la collaboration des syndicats à la politique gouvernementale également. La grève a démarrés spontanément et pas à l’initiative des centrales syndicales qui ont, avec plus ou moins de retard, pris le train (de la grève) en marche… Les attaques qui se profilaient étaient multiples à la rentrée de septembre 1986 : 8200 suppressions d’emplois pour 1987, liquidation su statut des cheminots, nouvelle grille de salaire avec suppression de la part de l’ancienneté. Ce qui a mis le feu aux poudres est la suppression d’une prime de 56 francs par jour pour les élèves-conducteurs du dépôt Paris- La Chapelle. Le dépôt s’est mis en grève et la direction a partiellement reculé. Début novembre, ce sont les agents de la vente et des réservations et tous ceux travaillant sur écran informatique auxquels la SNCF a retiré une prime de saisie informatique. La base a lancé et fait s’étendre le mouvement, sans appel syndical, en reprenant le mouvement lancé par la gare Saint-Lazare. C’est cette extension spontanée à l’échelle nationale qui a fait reculer une fois de plus la direction de la SNCF. En décembre 1986, c’est à nouveau spontanément, par la base (syndicaliste ou pas) et pas du tout par les centrales syndicales que la grève est née et s’est étendue. A Paris-Nord et sur la ligne C du RER, c’est à la base que la grève s’est préparée. Le 21 octobre, une première réunion de cheminots de base a commencé à préparer la grève sur le RER C à la suite de quoi une première tentative de grève s’élargissant à l’ensemble des cheminots est tentée les 4 et 5 décembre, sans succès. Le 10 novembre, à Paris-Nord, un agent syndiqué FGAAC a fait circuler une pétition proposant de « poser le sac une fois pour toutes ». Des militants syndicalistes de base du secteur appellent alors par tract à la grève mais la CGT et la FGAAC, contactés, refusent d’abord de déposer un préavis de grève ! Le jeudi 18 décembre la grève part très fort à Paris-Nord et elle commence déjà à s’étendre le jour même. Des agents se déplacent pour contacter des agents d’autres réseaux. La CGT, loi d’appeler à la grève, n’y a pas appelé et parle seulement de la grève des réservations pour annoncer qu’elle est à la reprise ! A Invalides, la CGT met même en place un véritable piquet… antigrève ! Le samedi 20 décembre, alors que le mouvement s’est déjà étendu à 75 dépôts sur 94, la CGT affirme pour la première fois qu’elle consulte ses militants et leur demande de « se prononcer démocratiquement » sur les revendications du mouvement. Ce qui ne l’empêche pas d’annoncer que « ses militants comme ils l’ont déjà démontré depuis le début du conflit s’attacheront à ce que le maximum de convois de vacanciers puissent être acheminés jusqu’à leur destination durant cette période. » Les vacances servent ainsi à une véritable déclaration anti-grève qui sous-entend que les grévistes cassent les vacances des salariés !! La CFDT a, elle aussi, ses trains anti-grève. Il ne s’agit pas seulement de vacanciers mais aussi d’omnibus le matin pour emmener les ouvriers non-grévistes comme à Tours.

Malgré ces opérations, le dimanche 21 décembre, tous les dépôts sauf Le Havre ont rejoint la grève. La grève a donc pris malgré l’opposition ouverte ou camouflée, passive ou active, des centrales. Ici ou là, les syndicats regroupent leurs adhérents à part, refusent de participer ici aux AG, là aux comités de grève. En effet, cette grève manifeste une capacité nouvelle d’auto-organisation. Le RER C a remis en place son comité de grève. Il est en contact avec de nombreux secteurs. Un comité de grève est aussi actif au dépôt grandes lignes d’Ivry. Et le 22 décembre, toujours malgré l’opposition des centrales, les sédentaires commencent à se joindre au mouvement. Au dépôt d’Ivry, les sédentaires mettent en place un comité de grève.

Mardi 23 décembre encore, après un semblant de négociations avec les syndicats, la direction se félicitait qu’un accord salarial ait été conclu avec la CFTC, la Fédération des Maîtrises et Cadres et la CGC, FO retirant sa signature à la dernière minute. Elle semblait croire que le fait que ces syndicats, ultra-minoritaires à la SNCF, appellent à la reprise, allait calmer les choses, sans voir le ridicule des appels à la reprise de la part de syndicats... qui n’avaient jamais appelé à la grève, jamais même approuvé la grève.

Le vendredi 26 décembre, Dupuy, le directeur-général de la SNCF, lançait un ultimatum : il fallait, parait-il, que les cheminots reprennent le travail pour que les discussions redémarrent, et de toute manière la promotion au mérite, l’essentiel du nouveau projet de grille des salaires dont les cheminots demandaient le retrait, serait maintenu. Dupuy, il faut le dire, avait sans doute été encouragé par l’attitude des directions syndicales qui s’étaient toutes précipitées chez lui la veille de Noël, en ordre dispersé, parce que Essig, le président socialiste de la SNCF, et Seguin, le ministre des Affaires Sociales, avaient laissé entendre qu’on pouvait négocier.

Mais les grévistes n’ont été ni impressionnés ni trompés. Il n’y a pas eu de reprise, mais la mise en place des coordinations nationales, celle des agents de conduite, réunie le vendredi 26 et le dimanche 28 décembre, et la Coordination inter-catégories, réunie elle-même le vendredi 26 et le lundi 29. La CGT était obligée de durcir le ton. Elle organisait une manifestation des cheminots le mardi 30.

· 1992 : Première « Eurogrève » chez les cheminots.

· 1995 : grève des services publics, en réaction contre le « plan Juppé ». Les cheminots, dont le système de retraite et le statut de l’entreprise, via le projet de contrat de plan, sont remis en cause, occupent une grande place dans le mouvement. La grève de novembre-décembre 1995 montre que la grève des cheminots peut gagner, faire reculer un projet antisocial, faire chuter un ministre, en entraînant les autres secteurs, en organisant des assemblées générales interprofessionnelles et en passant dans les autres secteurs les entraîner à la grève. En sortant du ministère, Bernard Thibaut secrétaire de la CGT des cheminots annonce, sans consultation des cheminots en grève et sans concertation avec les travailleurs de la RATP qui ont suivi la grève SNCF, que la grève est finie. C’est le début d’une politique de trahison ouverte menée par celui qui va vite devenir le dirigeant de la CGT.

Si 1995 a marqué une remontée de la lutte, un recul du gouvernement et une accentuation de la confiance des travailleurs, les travailleurs y sont apparus comme suivants les syndicats nationaux contrairement aux années précédentes et elle a été aussi un tournant vers une plus grande collaboration entre syndicats et gouvernement et avec le patronat qui sera souligné par le choix que fera la CGT de venir un syndicat qui négocie, qui propose, qui est "positif"...

· 2007 (Octobre) : grève des services publics afin de défendre les régimes spéciaux de retraites, supprimés par le Gouvernement Fillon, gouvernement qui ne recule pas car la stratégie des syndicaux est celle du baroud d’honneur. Pas question de mener une lutte sérieuse pour les retraites jusqu’à la victoire, c’est-à-dire en rejetant la division entre public et privé et entre secteurs « favorisés » et autres secteurs.

· 2008 : fin décembre, grève des agents du réseau Paris-Saint Lazare. La gare est bloquée et la direction joue l’opposition frontale entre les usagers et le grand public contre les cheminots, en dénonçant le syndicat SUD comme le gréviculteur inqualifiable qui aurait provoqué le conflit ! Début janvier 2009, les agents de Saint-Lazare poursuivent la grève malgré le lâchage de la CGT. Nice est aussi en grève.

· 2009 : La grève du réseau Paris-Saint Lazare : c’est une vraie grève, où les agents sont nombreux et mobilisée à partir de la gare Saint Lazare, grève dirigée par SUD, qui ne sera pas soutenue jusqu’au bout par la CGT et qui ne sera pas étendue à d’autres gares en dehors de ce réseau. Elle est violemment dénoncée par le gouvernement et les classes dirigeantes.

Janvier, mars, mai, juin 2009, ces journées nationales d’action (pas forcément de grève puisque les syndicats finissent par appeler … un premier mai, jour férié) amènent cependant du monde dans la grève et dans la rue sur des bases interprofessionelles et ensemble privé/public donnent une fausse perspective aux grèves et c’est une décrue qu’organisent ensemble les centrales syndicales unies pour éteindre le mécontentement en pleine grève générale aux Antilles et pendant une vague de licenciements massifs dans les secteurs prestataires de l’Automobile.

2009, pour les journées d’action nationales, le 29 janvier, les cheminots sont appelés comme les autres salariés à la grève générale interprofessionnelle. En réalité, c’est un appel à géométrie variable suivant les secteurs, certains étant seulement « appelés à l’action » sans grève. Mais le 29 est un succès : plus de deux millions de travailleurs dans la rue témoignent de la montée du mécontentement. Dès février, les syndicats laissent retomber se mécontentement, laissent aussi les chercheurs se battre seuls alors que ce qu’ils dénoncent concerne de la même manière tout l’enseignement, l’hôpital public et tous les services publics, dont les transports. Le 19 mars, malgré le temps laissé pour que retombe le climat, il y a encore plus de grévistes qu’en janvier et du monde dans la rue… Mais les centrales continuent à jouer leur rôle pour diriger afin de calmer et elles le font d’ailleurs toutes ensemble, y compris les plus anti-grèves des centrales ce qui est tout un symbole… En avril 2009, des accidents en cascade à gare du nord montrent que la direction laisse consciemment se dégrader l’état du matériel et de l’entretien… En avril 2009, la logistique du Technicentre Paris Rive Gauche est en grève, et le mouvement est étendu à différents sites tels que Montrouge, Trappes, Ivry, Masséna-Tolbiac par la volonté des grévistes eux-mêmes.

Petite revue de presse commentée. 14 janvier 2009.

Pour le 29, la SNCF semble se joindre au mouvement, selon la Tribune :

Les fédérations CGT, CFDT, FO et CFTC des transports ont appelé ce mercredi les salariés du secteur à cesser le travail dans le cadre de la journée d’action nationale du 29 janvier. Lancée par l’ensemble des syndicats le 15 décembre, cette journée appelle l’ensemble du monde du travail à refuser de "payer la crise" en manifestant sur les thèmes de la défense de l’emploi "privé et public" et le "maintien du pouvoir d’achat". "La crise économique née de la crise financière touche durement les salariés du transport, que ce soit dans leurs emplois et leurs salaires, alors qu’ils ne sont en rien responsables", ont déploré les quatre fédérations. Cet appel ne concerne pas pour l’instant les cheminots, regroupés dans des fédérations distinctes. Des représentants de la CFDT cheminots seront cependant reçus vendredi matin par la SNCF, dans le cadre de la demande de concertation immédiate (DCI) prévue par un accord d’entreprise sur le dialogue social et la prévention des conflits. "On s’oriente vers un préavis de grève", a d’ores et déjà indiqué Arnaud Morvan, secrétaire général de la fédération des cheminots CFDT. La CFTC cheminots est pour sa part en train de consulter ses adhérents.

La Tribune

Le zapping du monde :

Avec, aux deux tiers de la bande son, le commentaire de Chérèque :

« grève qui a trainé pendant un mois par le syndicat SUD qui est quasiment inadmissible. Une forme de harcèlement, dont les premières victimes sont les usagers. Donc je crois qu’au bout d’un moment, il faut aussi pour pouvoir poser des problèmes graves comme les agressions, ne pas abuser de la grève comme l’a fait SUD depuis un mois. »

F. Chérèque sur France Info.

Un Francois Chérèque très lutte de classe… en faveur des tauliers ! Au fait, il fait quoi, lui pour aider les cheminots à se défendre ? Ben … il leur dit de faire la grève seulement s’ils se font taper dessus à coups de poings, mais s’ils prennent des coups autrement (augmentation de l’amplitude horaire, perte de salaire ou de pouvoir d’achat, augmentation de la durée de cotisation retraite, etc.), alors, ben… il faut se taire. Et s’il y avait rapport entre les premiers coups et les autres ?

Pour Sud Rail, cette agression est due au conflit social en cours à la gare Saint-Lazare depuis un mois. L’organisation syndicale souligne qu’elle « fait suite » aux propos « scandaleusement agressifs » d’un membre de la direction « à l’encontre des cheminots grévistes et de Sud Rail ». Une thèse que conteste la direction. Le Figaro 14 janvier 2009.

Un bel exemple de retournement de situation, exprimé dans le monde :

Paradoxalement, le mouvement a été facilité par la loi sur "la continuité du service public dans les transports terrestres de voyageurs". Entré en vigueur début 2008, le texte était censé réduire la conflictualité et garantir un service minimum aux usagers. Mais il a eu un effet inattendu : grâce à cette nouvelle réglementation, les cheminots ont pu faire grève un jour, retourner à leur poste le lendemain, cesser de nouveau le travail le surlendemain - chose impossible auparavant, d’après un porte-parole de la direction.

Bertrand Bissuel, chroniqueur au Monde 14 janvier 2009

Petit manuel technique d’application de la loi « Fillon-Sarkozy » sur le Service minimum :

« Nous confirmons l’apparition d’une nouvelle forme de conflictualité peu pénalisante pour les grévistes et très déstabilisante pour l’entreprise », indique Jean-Pierre Farandou. Le 14 décembre, deux préavis avaient été déposés simultanément : l’un pour une grève illimitée de 24 heures, l’autre pour un mouvement de 59 minutes. Ce dispositif a permis aux cheminots d’alterner journée de travail, grève de 24 heures et grève de 59 minutes. « Le plus délicat est de gérer l’amorce de la rotation, indique un délégué syndical. Après, ça va tout seul . »

Avec ce système, 40 % des cheminots font grève, ce ne sont jamais les mêmes au même moment et cela peut durer très longtemps. « Lors du mouvement social de décembre à Saint-Lazare, seuls deux cheminots ont fait grève tous les jours, toute la journée », explique un cadre de la SNCF. Avec les élections professionnelles de mars, la SNCF craint un renforcement de SUD et la généralisation de ces grèves tournantes. « Là où SUD va se renforcer, ça va être l’horreur, confie un cadre de l’entreprise.

Fabrice Amedeo le figaro 9 janvier 2009

L’article explique clairement une stratégie syndicale. Jean-Christophe Martin, chroniqueur à France Info, citant cet article, transformera le sens de l’article pour dénigrer les cheminots… Et France info de transformer la difficulté d’une grève en un vrai privilège des cheminots : tu fais grève, donc t’es mieux payé ! et puis quoi encore ?

7H21 : La grève sans fin et la France en blanc Pour savoir comment faire durer une grève à la SNCF, un petit tour dans les coulisses syndicales...

Il y a depuis un mois une grève qui exaspère les centaines de milliers de d’usagers de la SNCF qui en sont victimes chaque jour sur le réseau Saint-Lazare à Paris : le Figaro leur explique ce matin comment les cheminots ont inventé pour eux la grève sans fin. La clé de leur stratégie, c’est une disposition du droit du travail qui leur permet de faire grève 59 minutes, c’est précis comme un horaire SNCF, et ça leur permet de bloquer aussi efficacement le trafic qu’en arrêtant de travailler 24 heures, mais en perdant beaucoup moins d’argent. Concrètement, d’après la direction, un cheminot qui fait grève 59 minutes ne perd que 10 euros sur sa journée. Le mieux, ou le pire, précise encore Fabrice Amedeo dans le Figaro, c’est que, toujours selon la direction, il serait même parfois plus avantageux de faire grève une heure que d’assurer sa journée complète de travail, autrement dit c’est "faire plus grève pour gagner plus"... c’est vrai pourquoi s’en priver. Méthode : faire grève le matin, et pour faire face à la désorganisation générale, être appelé en renfort le soir aux heures de pointe en heures supplémentaires... A la SNCF, comme disait le slogan, tout est possible.

Les syndicats interrogés par le Figaro démentent ces affirmations de la direction. Reste que pour le Figaro, avec le système des 59 minutes, pour que le trafic soit sérieusement perturbé, il suffit que 40 pour cent des cheminots se mettent en grève, jamais les mêmes et jamais au même moment, et avec la rotation voilà la grève sans fin, qui coûte un minimum à ceux qui la font. Si vous avez fait partie de ces voyageurs bloqués sur les quais ces dernières semaines, vous comprendrez peut-être mieux pourquoi, et le Figaro précise qu’une nouvelle grève risque de commencer lundi à Saint-Lazare, tandis qu’à Nice elle dure depuis un mois.

Jean-Christophe Martin, France info 9 janvier 2009.

Après que le "calme" soit revenu à Paris, début des hostilités à Marseille, avec l’agression d’un chauffeur sur la ligne 8 du bus.

Le pire c’est que les syndicats se limitent à déplorer l’insécurité croissante dans les transports en commun … à Marseille !!!! Comme si la situation marseillaise n’avait rien à voir avec celle de Paris ou du monde entier ! Comme si Marseille ne subissait pas la crise systémique autant qu’à Paris ou ailleurs.

Les syndicats FO et CGT ont déploré mercredi « le manque de moyens » et « l’insécurité croissante dans les transports en commun à Marseille ».

Évidemment, Le figaro met plus en avant la décision du juge d’instruction (non appliquée, comme quoi, ils ne sont pas si incontournables dans le pays) sur les sabotages qui avaient tant profité à la direction de la SNCF lors de la dernière grève, à l’automne 2008.

Finalement, c’est un vaste échec pour le gouvernement, selon le monde lui-même :

La loi sur le service minimum, supposée rassurer une droite qui la réclamait depuis des années, devait encourager un dialogue social préventif, susceptible d’empêcher les conflits. Or, visiblement, le dialogue social est en panne à la SNCF. Enfin, cette loi devait rendre la grève indolore pour les usagers en évitant qu’elle se traduise par une paralysie du trafic. Les voyageurs de Saint-Lazare ont goûté à sa juste mesure la mise en oeuvre de cette garantie. Pressé d’imposer cette loi, Nicolas Sarkozy avait pris soin de ne pas en faire un chiffon rouge. Au final, c’est un leurre.

Du jamais-vu depuis treize ans : pour la première fois depuis le grand conflit de 1995, la SNCF a fermé une gare, mardi 13 janvier, celle de Saint-Lazare, à la suite d’une grève spontanée de conducteurs. Depuis un mois, les 450 000 voyageurs qui transitent chaque jour par Saint-Lazare subissaient déjà les effets d’une grève déclenchée par quatre syndicats de cheminots sur la question des effectifs. Mais l’agression, le 12 janvier au soir, d’un conducteur, traité selon SUD-Rail de "sale gréviste", a mis le feu aux poudres.

Évidemment, il est très difficile dans cette presse de classe plus qu’orientée, de savoir pourquoi finalement le conflit à pris fin ? qu’ont-ils lâché pour que les cheminots reprennent le travail aussi vite après la fermeture de la gare Saint-Lazare ? Apparemment, toutes les revendications des grévistes d’un mois de grèves seraient acceptées par la direction de la SNCF.

· 2010 :

journée d’action massivement suivie chez les cheminots le mercredi 3 février 2010 mais les confédérations ne lancent pas la grève... Le 23 mars 2010, lors d’un appel national à la grève des fonctionnaires, trente à quarante pourcent des agents étaient en grève, mais la CGT a décidé de ne pas appeler à la grève illimitée à cette occasion. Elle a fait reprendre le travail, pour ne relancer la grève que le 6 et le 7 avril. D’autre part, une autre occasion avait été volontairement manquée : celle du 23 mars où le reste de la fonction publique était également en grève avec des possibilités de convergence. Non seulement ces possibilités n’ont pas été utilisées, mais leur risque a été systématiquement combattu. Par exemple, les hospitaliers qui connaissaient une des plus grande mobilisation des temps récents étaient rassemblés à part, appelés à manifester seuls. Et, très vite, les dirigeants syndicaux démobilisaient les agents de l’hôpital public rassemblés devant le siège de l’APHP, à Victoria, en prétendant qu’ils avaient obtenu une grande victoire : le gel du « plan stratégique », traduisez du démantèlement de l’hôpital public et des fermetures et regroupements. C’était une opération bidon visant à qualifier de victoire le fait que les syndicats soient à nouveau reçus pour négocier. Résultat, début mai, les syndicats annoncent que le DG de l’APHP « ne tient pas ses promesses » !

La grève nationale déclenchée par CGT et SUD en avril 2010. Dès le début, la politique des centrales syndicales n’a pas été de favoriser la montée d’une grève victorieuse. Déjà le choix de la date n’était pas innocent. Une mobilisation précédente ayant entraîné un grand nombre de grévistes parmi les cheminots a été abandonnée sciemment. C’était d’autant plus une occasion manquée que d’autres secteurs étaient en grève comme les hôpitaux… C’est volontairement en avril que la CGT a appelé à la grève, avec un ton médiatique très combatif et unitaire apparemment avec SUD mais seulement apparemment car SUD n’a fait que suivre contrainte et forcée par la stratégie CGT, et dès la mi-avril la CGT a commencé à appeler, dans les média par la voix de son dirigeant central de la SNCF et par ses militants dans les assemblées générales, à la reprise du travail. SUD a alors jouée la centrale qui continue quelques jours et malgré tout la grève. La CGT a crié victoire parce qu’elle participait à des négociations déjà prévues auparavant ! Si le premier jour de la grève, il y avait 40% de grévistes, montrant que le mécontentement et la mobilisation des cheminots existait, cette stratégie des centrales réussissait son effet : dès le lendemain, il n’y avait plus que 15% en grève à la production… Pour le Fret également, la CGT a présenté comme une victoire que 500 suppressions d’emplois pourraient être remis en cause sur les trois mille prévus ! Plus généralement, ces centrales se sont gardé de développer une perspective consistant à relier toutes les attaques contre les services publics alors qu’en même temps des hospitaliers, des postiers et des enseignants étaient en grève et subissaient les mêmes types d’attaques que les cheminots… La stratégie de la CGT a consisté à démarrer de façon apparemment combative et décidée (grève générale illimitée de tous les cheminots) mais en réalité, c’est pour mieux négocier et vendre les cheminots au gouvernement Sarkozy. Cette méthode a été employée déjà dans les entreprises sous-traitantes automobiles avec un faux radicalisme suivi de fins de grèves, dans l’hôpital public avec l’occupation du siège de l’APHP décommandé très vite alors que ce mouvement rassemblait plusieurs hôpitaux en grève et, aussi, la même stratégie dans les raffineries : grève générale contre Total pour éviter une fermeture de raffinerie, élargie à toutes les compagnies pétrolières juste avant d’être décommandée « momentanément » par la CGT clamant sa « victoire » alors que les travailleurs de la raffinerie qui fermait n’avaient obtenu que … de nouvelles négociations sans aucune avancée ! Nous ne parlons ici que de la CGT et de SUD car les autres centrales étaient surtout anti-grève !!!

CE N’EST QU’UN DÉBUT... LE COMBAT CONTINUE ....

TRACT S’ADRESSANT AUX USAGERS LORS DE LA GRÉVE DE JUIN 2014

LA REFORME FERROVIAIRE N’AMÉLIORERA PAS LE SERVICE PUBLIC GOUVERNEMENT ET DIRECTION SNCF PRÉPARENT DE NOUVEAUX BRETIGNY

Depuis le début du mouvement de grève, les médias se font le porte-parole du gouvernement et de la SNCF. LEUR REFORME AURAIT POUR OBJECTIF D’AMÉLIORER LE SERVICE PUBLIC FERROVIAIRE. C’EST FAUX ! Pourquoi cette réforme serait différente des autres ? Gouvernement et patronat, depuis des années, casse les Services Publics et ferment les usines dans le privé.

Leur réforme aura des conséquences désastreuses sur nos conditions de travail. Nous travaillerons plus, plus longtemps pour gagner moins. CETTE REFORME PERMETTRA A LA SNCF DE DÉGAGER DE TELS GAINS DE PRODUCTIVITÉ, QU’ELLE POURRA SUPPRIMER DES DIZAINES DE MILLIERS DE POSTES. UNE CHOSE EST SURE, CE N’EST PAS AINSI QUE LE CHOMAGE BAISSERA. Par contre ce qui restera de la SNCF sera suffisamment rentable pour être privatisé comme le reste des services publics.

C’EST CETTE POLITIQUE MISE EN ŒUVRE DEPUIS DES ANNÉES afin de permettre une réforme de ce type, la privatisation, QUI EST RESPONSABLE DES MAUVAISES CONDITIONS DE TRANSPORTS AU QUOTIDIEN. LA PRIVATISATION NE FERA QU’EMPIRER CETTE SITUATION QUAND ELLE NE PROVOQUERA PAS DES DRAMES COMME A BRETIGNY.

La baisse des couts à la SNCF sous prétexte de rembourser la dette ce sera :

Moins d’effectifs pour entretenir les voies, les trains, les aiguillages….

Le dépassement des limites de sécurité pour le matériel (ce qui est déjà le cas aujourd’hui mais qui s’accentuera)

Vous pouvez nous soutenir en diffusant ce tract et en dénonçant les mensonges du gouvernement et de la SNCF.

Mais plus que cela, nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes :

Casse de nos conditions de travail

Baisse de salaires et du pouvoir d’achat. Les fins de mois sont de plus en plus difficiles

Casse des services publics, fermeture d’usines ou d’entreprise dans le privé.

Casse des retraites

Ça suffit !

Du Public, comme du privé, avec ou sans emploi, précaire ou non, ce gouvernement nous attaque tous. Pour y mettre fin !

TOUS ENSEMBLE ! TOUS ENSEMBLE !

Des cheminots grévistes