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Paris : des milliers de faux contrôles de stationnement
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La société Streeteo, en charge du contrôle du stationnement à Paris, a mis en place une procédure pour augmenter artificiellement les chiffres et tenir les objectifs de la Ville. Un ex-employé dénonce.
Des contrôles de stationnement… sans voitures, réalisés autour d’une table dans un bureau. C’est la surprenante méthode, que semble avoir mise en place la société Streeteo à Paris. « C’est un système que l’entreprise a mis en place pour gonfler les chiffres de contrôle », explique Hamidou Sall, ancien chef d’équipe pour Streeteo, qui a démissionné mi-février. Une vidéo tourne sur les réseaux sociaux pour illustrer l’entourloupe, révélée également ce mercredi par « Le Canard enchaîné ».
Pour tenir les objectifs fixés par la Ville de Paris depuis la privatisation du contrôle du stationnement payant, le 1er janvier, Streeteo aurait demandé à des agents d’entrer dans leur PDA (sorte de smartphone qui sert à faire les contrôles) des listes de plaques d’immatriculation. Ces numéros correspondent à des voitures précontrôlées par les véhicules Lapi (lecture automatisée des plaques) de Streeteo, parfois plusieurs jours auparavant.
Des contrôles réalisés depuis un bureau
Réunis dans un bureau, les agents enregistrent à la chaîne des centaines de numéros de plaques, comme s’ils les avaient contrôlées de visu dans la rue. « On nous demandait de désactiver le GPS de nos PDA pour que les contrôles ne soient pas localisés », dénonce Hamidou Sall, assisté par deux avocats, Mes Yassine Yakouti et Karim Morand Lahouazi.
Capture d’écran d’un mail reçu par un agent Streeteo demandant de désactiver son GPS pour faire des contrôles de stationnement depuis La Défense (DR.)
« Très vite, en janvier, Streeteo s’est rendu compte qu’on ne pourrait pas atteindre les objectifs de la Ville de Paris. Après avoir mis en place ce système, au moins la moitié des contrôles étaient effectués dans le bureau », poursuit l’ex-employé. Pour les deux lots gérés par Streeteo à Paris (soit deux tiers de la ville environ), il fallait faire 50 000 contrôles par jour.
Le contrat passé avec la Ville de Paris pour la gestion du stationnement ne prévoit pas de rémunération au FPS (forfait post-stationnement, le nouveau nom des PV), pour éviter une politique du chiffre, mais impose un nombre total de 75 000 contrôles par jour.
Pas de contraventions illicites
Parmi la foule de faux contrôles ainsi effectués, impossible bien sûr de dresser des contraventions. Celles-ci seraient immédiatement contestées. « La consigne était, en enregistrant les plaques, de donner un faux motif pour justifier l’absence de FPS », poursuit Hamidou Sall. Trois choix en général s’offrent à l’agent : la personne est dans sa voiture, l’automobiliste est agressif, ou la voiture verbalisée dispose d’une carte de stationnement PMR (personne à mobilité réduite). « On nous demandait de changer régulièrement de motif », explique l’ancien employé.
Problème : le nombre de non-verbalisation pur cause de carte PMR a explosé… artificiellement. Ce qui a alerté la Ville de Paris et a même entraîné une intervention au dernier Conseil de Paris de l’adjoint aux transports Christophe Najdovski évoquant la recrudescence du nombre de fausses cartes PMR… La Ville a alors compris le système des faux contrôles et convoqué Streeteo. « A la suite de ce rendez-vous, précise un communiqué de la Ville, les dirigeants de Streeteo ont diligenté une enquête interne, qui a confirmé un dysfonctionnement. Ils y ont mis totalement un terme dès le 22 février, tout en engageant des mesures disciplinaires à l’égard du cadre qui en était à l’origine. ».
Un couac de plus
Des sanctions ont également été demandées. Elles s’élèvent à 60 000 € selon « Le Canard Enchaîné ». « C’est un couac pour la société Streeteo, pas pour la mairie de Paris », a indiqué Christophe Najdovski ce mercredi.
Un couac de plus, pourrait-on dire. Car ce n’est pas la première fois que Streeteo est montrée du doigt. En janvier, deux agents verbalisateurs avaient été contrôlés positifs au cannabis, et l’un conduisait sans permis. De nombreux automobilistes se sont également plaints d’amendes attribuées à tort, de bugs dans les réclamations, etc.
Streeteo de son côté a confirmé des « dysfonctionnements » et s’est « engagée à tirer toutes les conséquences d’éventuelles défaillances, quels qu’en soient les auteurs ». Réaffirmant son « engagement » auprès de la Ville, la société indique que « si des manquements ont pu être constatés, ils ne sont le fait que de comportements individuels, que Streeteo condamne fermement ».
Même actionnaire que le nouveau Vélib’
Un nouveau couac qui agace, d’autant que Streeteo est une filiale d’Indigo (ex Vinci Park), un groupe également actionnaire principal de Smovengo… l’opérateur des nouveaux Vélib’en plein fiasco.
S’engouffrant dans la brèche, l’opposition à la maire de Paris Anne Hidalgo se régale. « Une fois de plus, la Ville s’illustre par une légèreté totale », a indiqué à l’AFP Florence Berthout, présidente du groupe LR au Conseil de Paris, tandis que l’UDI-MoDem a demandé de « mettre un terme au contrat » avec Streeteo : « La confiance est rompue ».




