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"Le sexisme ordinaire produit une disqualification des femmes"
Les brèves publiées dans cette rubrique « Informations et analyses » le sont à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Brigitte Grésy, secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle, décrit les mécanismes insidieux qui entretiennent l’inégalité salariale et appelle à plus de volontarisme.
Pourquoi l’égalité salariale entre femmes et hommes peine-t-elle tant à progresser ? Décryptage avec Brigitte Grésy, secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle, également membre du Haut Conseil à l’égalité (HCE).
Depuis 1972, le principe de l’égalité salariale entre femmes et hommes est inscrit dans la loi. Quarante-six ans plus tard, des écarts persistent. Comment expliquer ce surplace ?
Ces dix dernières années, l’écart s’est légèrement réduit. Les femmes accèdent davantage à des postes à responsabilités et on constate un peu moins de ségrégation professionnelle dans les métiers. Mais dans le fond, ça ne bouge pas vraiment. Les femmes occupent toujours, de façon le plus souvent subie, 80 % des temps partiels, qui restent l’emblème de leur paupérisation. Et la moitié des femmes se concentrent dans une dizaine de métiers, dans des secteurs très féminisés et moins valorisés. Ce sont notamment les métiers du care, qu’il s’agisse de la prise en charge de la petite enfance ou de la vieillesse.
Ce qui ne bouge pas vraiment non plus, c’est le statut des femmes. Non qu’elles soient moins diplômées, loin de là, mais elles ont des carrières plus heurtées, moins longues, en raison des maternités.
Toutes ces différences sont identifiables, mais il y a, au-delà, une sorte de noyau résiduel, dont une partie pourrait peut-être être expliquée par d’autres facteurs moins quantifiables comme la moindre capacité des femmes à négocier, mais qui relève surtout de la discrimination liée aux stéréotypes de sexe : un diplôme de femme vaut moins qu’un diplôme d’homme par exemple parce que les femmes sont réputées moins flexibles, moins disponibles… Ces stéréotypes sont bien ancrés. Un exemple : les femmes qui travaillent dans des collectivités locales avec des enfants, par exemple, perçoivent des primes inférieures à celles des hommes, qui travaillent à l’extérieur pour prendre soin des espaces verts, alors qu’elles portent beaucoup, se fatiguent.
De la même façon, on considère que lorsqu’un homme du bâtiment porte du ciment, c’est lourd. Un enfant, ou une personne âgée, non. C’est du sexisme ordinaire, qui repose sur une infériorisation, une disqualification des femmes. Et l’alimente.
Pour ce qui est «observable» et fait l’objet de «quantifiable», que faire ? Muscler encore notre édifice législatif ?
En France, à peine la moitié des entreprises ont signé un accord d’égalité professionnelle, et elles sont très peu sanctionnées. Faire des lois, poser des interdits sociaux, les nommer, c’est très important. Mais sans accompagnement, sans évaluation, sans plan de formation, ça ne peut pas vraiment fonctionner.
A l’étranger, certains vont plus loin. L’Islande vient d’adopter une loi contraignante sur l’égalité salariale. L’Allemagne aussi a adopté un texte sur la transparence des salaires. La Grande-Bretagne est également en train de se pencher sur cette question.
Chez nous, il est difficile de jouer sur une transparence des fiches de paie à cause de la protection des données personnelles mais les salariés pourraient être mieux informés sur les écarts de salaire injustifiés, afin de pouvoir se situer eux-mêmes. Comment agir, réagir si on ne sait pas ?
Quant à lutter contre le sexisme, c’est aussi compliqué. Le sexisme a mauvais genre. On tolère toujours des blagues sexistes au travail par exemple. Pourtant, elles sont unilatérales et chosifient souvent les femmes. Attention, je ne parle pas là de l’humour, qui facilite la vie au travail.
Les femmes ne sont-elles pas aussi parfois leur propre frein, malgré elles ?
Il persiste des archaïsmes culturels qui sont de véritables dissolvants des politiques d’égalité. On apprend moins aux filles l’appréhension de l’espace, le sens du risque, la manipulation de concepts mathématiques… On leur apprend davantage l’intime, l’expression des émotions. Bref, on enseigne aux hommes à appréhender l’univers, ce qui plus tard leur permet de se sentir plus légitimes dans la sphère publique. Bien sûr, les femmes aussi sont ambitieuses, mais pour l’assumer, elles doivent vraiment casser des barrières invisibles.
Pourquoi cette question de l’argent, de la rémunération, est-elle si importante et si symbolique ?
Les femmes ne se fichent pas de l’argent. Comme tout le monde, elles ont besoin de comparer. Et comparer, c’est compter. Un salaire est palpable. Et quand il est inférieur, il devient la concrétisation d’une injustice, du sexisme. Qu’on mette du rose aux petites filles ou du bleu aux petits garçons, ce n’est pas le cœur du sujet. Sauf quand le rose devient synonyme d’infériorisation ou de cantonnement à des rôles prédéterminés.