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JO: les Jeux de trop pour Londres ?

Royaume-Uni

Lien publiée le 27 juillet 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

LONDRES (Reuters) - Quand le rideau va se lever vendredi sur les Jeux olympiques, lors d'une cérémonie d'ouverture que l'on annonce grandiose, Londres écrira une page d'histoire en devenant la seule ville à avoir accueilli à trois reprises le plus grand spectacle sportif au monde.

Mais ne serait-ce pas la fois de trop ?

Londres entend renvoyer l'image d'une métropole dynamique du XXIème siècle, dont les nouveaux bâtiments futuristes côtoient palais et cathédrales de la ville historique immortalisée par Shakespeare et Dickens.

Mais tous les Britanniques ne sont pas convaincus qu'une telle débauche de moyens était indispensable pour asseoir la réputation de leur capitale.

"On sait depuis le début qu'on n'a pas vraiment besoin de ces Jeux olympiques", assène Andrew Boff, élu conservateur de l'Assemblée de Londres. "Londres n'est pas une ville qu'on ne sait pas placer sur une carte."

L'organisation des Jeux a coûté plus de neuf milliards de livres sterling (11,48 milliards d'euros) aux contribuables britanniques au moment où ceux-ci sont invités à se serrer la ceinture et voient les services publics sévèrement rognés par les mesures de rigueur budgétaire destinées à faire face à la crise économique.

La facture est d'autant plus douloureuse que les dernières statistiques économiques, qualifiées "d'effroyables" par un économiste, ont montré que la Grande-Bretagne s'enfonçait dans la récession.

TRANSPORTS SATURÉS

La grogne des Londoniens porte également sur les problèmes qui affectent déjà le métro, alors que le système de transport public, datant en partie du XIXème siècle, devra supporter un afflux d'un million de voyageurs supplémentaires par jour.

Quant aux couloirs de circulation routière réservés aux 82.000 athlètes, membres des délégations, invités de marque, sponsors et journalistes qui participent aux JO, leur mise en service mercredi a semé la confusion chez les automobilistes, dont certains se sont plaints de voir leur temps de trajet doubler.

Londres est en outre en état d'alerte maximum, la sécurité ayant été érigée en priorité par les autorités britanniques après la série d'attentats suicides qui ont fait 52 morts dans la capitale en juillet 2005, au lendemain de l'attribution des Jeux. Non sans rencontrer quelques difficultés.

L'incapacité de la firme privée G4S à fournir les 10.000 agents de sécurité prévus a ainsi provoqué un scandale qui a éclaboussé le comité organisateur et le gouvernement, poussant ce dernier à mobiliser en catastrophe près de 5.000 soldats, dont 1.200 de plus mercredi "pour ne rien laisser au hasard".

Au total, la sécurité des sites olympiques doit être assurée par plus de 17.000 soldats, sans compter les forces de police.

COÛT TRIPLÉ

Ce déploiement militaire ne s'est pas fait sans grincements de dents, comme dans l'est de Londres, où les habitants d'un ensemble immobilier proche de l'Olympic Park se sont opposés sans succès à l'installation d'une batterie de missiles sol-air destiné à protéger la capitale contre une éventuelle attaque aérienne.

Tout mis bout à bout, le coût des Jeux a triplé depuis les premiers calculs du dossier de candidature et il s'élèverait selon certaines estimations à 12 milliards de livres (15,3 milliards d'euros).

Les autorités ont beau mettre en avant le fait qu'une partie de ce budget a été consacrée à la réhabilitation de quartiers de l'Est londonien, la pilule est amère pour les Britanniques les plus exposés aux coupes budgétaires.

En 1908 et 1948, les deux premières fois que Londres avait accueilli les Jeux olympiques, ceux-ci n'avaient rien coûté au gouvernement et avaient été largement bénéficiaires.

Si le Premier ministre David Cameron entend faire de Londres 2012 une vitrine pour les investisseurs et a estimé que les Jeux pourraient rapporter 13 milliards de livres sur quatre ans, rien ne permet d'assurer que le bilan sera aussi positif cette fois-ci.

Les organisateurs n'en espèrent pas moins faire basculer l'opinion publique et comptent sur une cérémonie d'ouverture très "british" pour souder les sujets de sa Gracieuse majesté, en attendant, si tout va bien, une moisson de médailles qui devrait reléguer les polémiques dans les oubliettes.