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"Nous dénonçons les injonctions gouvernementales à faire passer les partiels à tout prix"
Les brèves publiées dans cette rubrique « Informations et analyses » le sont à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Depuis plusieurs semaines, le mouvement de contestation du « plan étudiants » instaurant la sélection à l’université s’est élargi et ancré : sites universitaires occupés, assemblées générales regroupant des centaines, voire des milliers d’étudiantEs, mobilisations contre la répression, etc. Parmi les acteurEs du mouvement, on trouve aussi des personnels des universités, notamment des enseignantEs. Entretien avec Marie, maîtresse de conférences à l’université Paris I.
Quel rôle jouent les personnels dans la mobilisation ?
Comme c’est encore trop souvent le cas les personnels mettent plus de temps à entrer dans la bataille. On peut le leur reprocher mais pour beaucoup, notamment les personnels non enseignants, les pressions de la part de la présidence par le biais des responsables de service peuvent être fortes, notamment lorsqu’il s’agit de se mettre en grève vers la fin du semestre universitaire comme c’est le cas en ce moment. Mais dans plusieurs universités on a récencé des AG de personnels rassemblant une centaine de personnes, d’abord là pour apporter leur soutien aux étudiantEs mobilisé et qui, très rapidement, ont choisi de prendre leur place aux côtés des étudiantEs et non plus seulement de les soutenir. C’est à ce moment que les débats deviennent le plus intéressants, mais c’est aussi là que les présidents d’université et le gouvernement savent qu’un l’effet boule de neige est possible et que les pressions sont de plus en plus fortes. Une jonction entre étudiantEs et personnels les inquiète, car les personnels et en particulier les enseignants chercheurs mettent à profit leurs réseaux pour s’informer et informer. Ce sont évidemment les enseignants à qui l’on demande d’examiner les candidatures dans le cadre de Parcoursup et au cours des dernières semaines, on a enregistré de nombreux refus d’obtempérer et même des démissions des commissions ad hoc. Par ailleurs, c’est au sein de ces AG qu’ont lieu les débats sur l’épineuse question des partiels.
Une question très épineuse, semble-t-il…
Oui. Dans plusieurs universités les collègues ont senti une pression sans précédent et une véritable instrumentalisation de cette question des examens. Dans une grève à l’université, c’est évidemment le blocage des examens qui représente une modalité d’action immédiate presque évidente. Mais ce sont aussi ces examens qui sont la pierre d’achoppement de nos mouvements car il faut réussir à convaincre le plus largement possible sans prêter le flanc aux accusations faciles qui nous présenteraient comme des irresponsables. C’est pour cela que nous avons rédigé une tribune1, publiée dans le Monde, qui explique bien, je crois, pourquoi c’est en fait la tenue de ces examens qui est irresponsable.
C’est-à-dire ?
Il s’agissait d’abord pour nous de dénoncer les injonctions gouvernementales à faire à tout prix passer les partiels. On peut d’ailleurs noter que les mêmes qui dénoncent le caractère « antidémocratique » des assemblées générales alors qu’elles regroupent parfois des milliers de gens et n’interdisent à personne d’exprimer et défendre son point de vue, tentent de passer en force, sans aucune concertation, sur la question de la tenue des examens.
De plus, il est absurde de vouloir à tout prix faire passer des examens comme si de rien n’était alors que dans certaines universités la mobilisation est là depuis plusieurs semaines, et que certains étudiantEs n’ont quasiment pas eu de cours. Quel contenu aux examens ? Quelle forme d’équité entre les étudiantEs pleinement investis dans la grève et les autres ? Comme nous l’avons écrit dans la tribune, « pour nous, c’est bel et bien la tenue de ces simulacres d’examens qui est irresponsable. »
Nous refusons en outre de considérer que notre métier se résumerait à donner des certifications vides de sens, loin de toute logique pédagogique, et beaucoup plus proche d’une logique marchande (crédits ECTS, points, notes, etc.). Je citerai là encore la tribune : « Une université qui fonctionne n’est pas une université dont la mission principale serait la sélection et l’évaluation. C’est une université qui dispense des contenus pédagogiques, transmet des savoirs et forme l’esprit critique des étudiants. »
C’est pourquoi nous soutenons pleinement la mobilisation des étudiantEs dans leur lutte actuelle, et continuerons à les soutenir.
Y compris en cas de blocage de l’université ?
Il a été très intéressant par exemple d’entendre la ministre expliquer que les blocages lésaient les vacataires qui ne seraient donc pas payés pour ces semaines de chômage technique et de retrouver énormément de vacataires en AG qui souhaitaient que l’on rouvre le débat sur la grande précarité de leur statut. Blocage ou pas, une grande majorité des vacataires n’ont pas de salaire mensuel et attendent des mois avant de signer leur contrat de travail. Cette hypocrisie n’est pas sans rappeler les déclarations du président de Paris 1 à propos des dégradations sur le site de Tolbiac (qu’il estime à près d’un million d’euros…). Là encore, nous répondons que ce ne sont pas nos mobilisations qui sont responsables de la casse organisée et systématisée de l’enseignement supérieur et de la recherche, et du service public en général. Nous avons réussi à mettre ces questions centrales sur la table et il semble évident que l’occupation de Tolbiac y est pour beaucoup.
Propos recueillis par Julien Salingue