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    Ce que peut Podemos ... et qu’il ne devrait pas faire...

    Espagne

    Lien publiée le 1 mai 2018

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://blogs.mediapart.fr/antoine-montpellier/blog/290418/ce-que-peut-podemos-et-quil-ne-devrait-pas-faire

    Alors que la droite dirigeant la principale Communauté Autonome d'Espagne, celle de Madrid, s'est vue acculée à en faire démissionner sa présidente pour falsification de son curriculum universitaire, Podemos a offert le lamentable spectacle de pratiques de coups fourrés en interne...

    Introduction

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    Iñigo Errejón et Pablo Iglesias

    L'article auquel je renvoie ci-dessous est écrit par l'un des principaux dirigeants du courant Anticapitalistas de Podemos, député à l'Assemblée Autonomique de Madrid, Raúl Camargo. Lui et ses camarades sont cofondateurs du parti violet et, quoique sous-représentés dans les instances de direction du parti, ils parviennent à faire entendre la voix dissonante de ceux et celles qui ne se satisfont pas de la dérive électoraliste d'un regroupement toujours plus oublieux de la dette qu'il a avec le mouvement des Indigné-es.

    Les poids lourds podémites, les frères ennemis Pablo Iglesias et Iñigo Errejón, ont ceci en commun que leur idée du changement politique passe par une conquête du gouvernement sans aucun lien organique avec ce qu'incarnaient les occupant-es des places du 15 M : tout n'est que calculs au sommet avec, comme corollaire inévitable, un "pragmatisme" sur le mode d'un incroyable "je t'aime, moi non plus" avec les socialistes du PSOE (aligné sur le PP comme en Catalogne !), dans ce que ce mot de pragmatisme recouvre le plus souvent comme petits arrangements entre gens raisonnables désireux de remodeler, mais doucement les basses, le régime en place. Un régime tellement corrompu et au service des élites qu'il n'est intrinsèquement aucunement disponible, par quelque bout réformiste qu'on veuille le prendre, pour y mener une autre politique, une politique en prise avec les besoins d'une population matraquée, au figuré comme au propre, depuis 2008, par une austérité impitoyable et par une police et une justice engagées dans une folle course à toujours plus d'arbitraire...

    Déjà affaibli par son incapacité et celle de ses alliés locaux, lors de la crise catalane, à prendre le taureau par les cornes sur la question du droit d'autodétermination (lire ici), voilà Podemos aujourd'hui frappé de plein fouet par le scandale soulevé par la mise au jour de la conspiration (Podemos, une histoire qui file du mauvais coton... ) promue par une anciennement proche de Pablo Iglesias pour le faire tomber de la direction, en une alliance avec le "faux frère" Errejón, lequel s'est empressé de clamer sa virginité dans l'affaire... Le couvercle vite mis sur cette triste révélation de ce qui peut se tramer à la tête d'un parti ayant voulu jouer cyniquement au verticalisme organisationnel, aux antipodes de l'exponentielle volonté d'horizontalité du mouvement des Indigné-es, n'a rien arrangé de la détérioration accélérée de l'image dudit parti toujours plus semblable, par-delà les déclarations rhétoriques sur la rupture, aux autres qu'il dit combattre.

    Raúl Camargo nous donne le détail de l'analyse que les anticapitalistes font de cette Bérézina politique et des raisons qu'ils/elles ont, malgré tout, d'espérer pouvoir changer ce mauvais cours des choses, dont cherchent évidemment à tirer bénéfice les forces rétrogrades, pourtant affaiblies (voir la démission de la présidente de l'Assemblée autonomique de Madrid), qui tiennent le système en laissant que s'installe en sourdine le terrible "tous pareils, tous pourris, même eux, c'est comme ça, et alors ?". 

    A méditer pour ce que le cas Podemos prévient, malgré ses évidentes spécificités, des dangers qui guettent partout les "partis du changement" qui, parvenant à mobiliser en leur faveur l'espoir de milliers, de millions, de gens, ne construisent pas les cadres de participation directe-démocratique aux décisions, surfent sur le culte dépolitisant du Chef et, malgré un verbe de radicalité, donnent le primat à la conquête institutionnelle du pouvoir, en réalité, du gouvernement, au détriment de ce qu'un mouvement social à construire pourrait apporter comme réponses propres à la crise sociale mais aussi institutionnelle... Il faudra bien se résoudre à l'évidence que la question du Podemos (Nous Pouvons) ne trouve pas sa solution, dans l'Etat espagnol ou ailleurs, dans une lancinante invocation du mot qui finit par masquer la réalité du "Son ellos los que pueden...y qué mal pueden ! Qué podemos hacerle ?" (Ce sont eux qui peuvent... et comme ils le font mal ! Que pouvons-nous y faire ?).

    Antoine

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     Le spectacle de ces dernières semaines au sein du Podemos de la Communauté de Madrid démontre toutefois que les méthodes qui se sont montrées utiles un certain temps ne le sont plus: la façon de concevoir les primaires de Podemos éloigne les gens de toute participation, provoque le désengagement de nombreux secteurs de la société et encourage une logique de compétition impitoyable plus proche de celle d’une entreprise que d’un espace politique qui aspire à transformer la société. Cliquer ici

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