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Islamophobie d’Etat: la femme qui avait refusé de retirer son niqab condamnée à 6 mois de prison

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Lien publiée le 17 mai 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-femme-qui-avait-refuse-retirer-son-niqab-condamnee-6-mois-prison-dont-3-fermes-1477013.html

Le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné ce jeudi une femme qui, contrôlée le 15 avril par les policiers, avait refusé de retirer son niqab. Son interpellation avait été mouvementée. Elle était jugée notamment pour rébellion. Elle a décidé de faire appel. 

Le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné ce jeudi à 6 mois de prison dont 3 fermes une femme de 37 ans qui avait refusé le dimanche 15 avril de retirer le niqab de son visage à la demande de policiers. Elle était poursuivi pour outrage, rebellion et menaces de mort envers les policiers. A l'audience, le procureur avait demandé 6 mois de prison dont 2 fermes. Le tribunal a assorti sa peine d'une amende de 100 euros et de 500 euros de dommages et intérêts à chacun des six policiers parties civiles. Il n'y a pas eu de mandat de dépôt à l'audience. La prévenue a décidé de faire appel.

La jeune femme comparaissait ce 17 mai, un mois après les faits, qu'elle avait contestés. Son interpellation, en pleine après-midi un dimanche sur une place du quartier Bellefontaine, avait été mouvementée. Les policiers s'étaient arrêtés alors qu'elle utilisait des agrès de sport en plein air. Selon la version de la police, il lui avait demandé de dévoiler son visage et de présenter ses papiers.

La jeune femme avait présenté une photocopie de mauvaise qualité de sa carte d'identité et avait refusé de montrer son visage. Son interpellation avait alors donné lieu à des tirs de gaz lacrymogène pour éloigner des riverains, en présence d'enfants. Plaquée au sol et menottée après s'être rebellée, la jeune femme avait été ensuite conduite au commissariat et placée en garde à vue. 

Cette interpellation, filmée par plusieurs riverains, avait précédé de quelques heures le début des violences urbaines qui dureront 4 nuits à Toulouse mi-avril. Mais selon des sources policières, cet événement n'avait que peut de lien de ces émeutes. Selon le parquet de Toulouse, il faisait cependant partie des "éléments déclencheurs" ainsi que la mort d'un détenu la veille à la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses et surtout la lutte contre le trafic de drogue au Mirail. 

Quelques jours après sa garde à vue, la jeune femme s'était exprimée, contestant la version de la police et accusant les policiers de violence et de propos déplacés. Elle avait indiqué dans cet interview et à France 3 qu'elle ne portait pas le niqab depuis que cette tenue, qui ne laisse apparaître que les yeux, est interdite dans l'espace public en France. Elle avait aussi indiqué qu'elle n'avait qu'une copie de sa carte d'identité car elle n'était sortie de chez elle que pour quelques minutes. Elle a déposé plainte de son côté pour violences policières et son avocat a demandé en vain un supplément d'information. 

Le compte rendu d'audience de Nathalie Fournis et Christian Bestard :