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Décès de Gaëtan Mootoo, d’Amnesty International
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Gaëtan Mootoo est mort durant le week-end du 26 mai, à Paris. Âgé de 65 ans, c’était un des chercheurs les plus respectés en Afrique.
Il n’était pas à proprement parlé une célébrité. Mais la disparition brutale de Gaëtan Mootoo, chercheur Afrique au sein de l’ONG Amnesty International, a créé une onde de choc sur le continent, au-delà du microcosme des défenseurs des droits de l’Homme. Dans un communiqué, Amnesty International salue « l’un de ses experts des droits de l’homme les plus dévoués et passionnés ». « Pendant plus de 30 ans, Gaëtan a documenté les violations des droits de l’homme en Afrique de l’Ouest et a travaillé sans relâche pour rendre justice aux communautés affectées », indique l’organisation.
UN CHERCHEUR IMPARTIAL
Gaëtan Mootoo avait réussi à gagner l’estime d’un grand nombre de journalistes, d’observateurs et même d’acteurs politiques – sur un continent où les ONG de défense des droits de l’Homme sont souvent dénoncées avec force par les gouvernements. Et pour cause : son désir profond d’impartialité, sa détermination à rendre compte des exactions de tous les camps en dehors de toute recherche d’opportunité politique ou médiatique, se distinguaient très clairement. Les hommages sont nombreux.
En Côte d’Ivoire et au Mali, pays d’Afrique de l’Ouest secoués par des crises récurrentes depuis un certain nombre d’années, les rapports de Gaëtan Mootoo étaient particulièrement attendus par les vaincus et les opprimés. « Gaëtan Mootoo a été l’un des rares (le seul ?) acteurs du monde des ONG internationales à s’être préoccupés du sort des actuels prisonniers politiques en Côte d’Ivoire, à avoir documenté sérieusement les massacres de Duékoué et Nahibly », rappelle ainsi la journaliste Fanny Pigeaud, auteure de France-Côte d’Ivoire : une histoire tronquée.
Plus graves crimes de l’histoire contemporaine de la Côte d’Ivoire, perpétrés en 2011 et en 2012 par le camp Ouattara, allié de la France et des Etats-Unis, les massacres à caractère ethnique de Duékoué et de Nahibly, avaient mis mal à l’aise un certain nombre d’activistes des droits humains. Pas Gaëtan Mootoo, comme l’indique cette courageuse interview de 2012 qui restera dans les mémoires.