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«Congo 1905»: une BD choc qui plonge dans le colonialisme sanglant dénoncé par Brazza
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Dans le vaste territoire dominé par la France qu’on appelait le Congo, la colonisation pouvait prendre un visage particulièrement atroce. Nous sommes en 1905. Paris est informé que des horreurs se sont produites dans cette lointaine terre. Pour éteindre un scandale politique, Savorgnan de Brazza est envoyé sur place pour faire un rapport. C’est cette mission que raconte cette efficace BD.
Congo 1905, le Rapport Brazza (Futuropolis) est une bande dessinée remarquable à plusieurs titres. D'abord ce qu'elle raconte est assez fascinant et extraordinaire pour fournir l'histoire de dizaines de romans. Ensuite, les auteurs mettent en scène des personnages hors du commun, que ce soit Pierre Savorgnan de Brazza, l'administrateur colonial Emile Gentil, où des hommes poliques qui apparaissent au fil des pages comme Jaurès. Enfin, et ce n'est pas la moindre qualité de ce livre, on y apprend une foule de choses sur la réalité du colonialisme à la française, dont le but officiel était, paraît-il, d'apporter les valeurs de la République au monde...
Extrait de la BD «Congo 1905» : Jaurès à l'Assemblée © Futuropolis Bailly et Thil
Dès les premières planches de la BD de Vincent Bailly (pour les dessins) et Tristan Thil (pour le texte), on comprend que la «mission civilisatrice de la France» vantée par Jules Ferry (mais critiquée par Clémenceau) a du plomb dans les valeurs... Sur le terrain, loin des discours de Paris, le territoire a été livré à des compagnies privées dont le but est financier... Et pour gagner de l'argent, tout est permis... Y compris faire acte de «justice» à l'explosif.
Pierre Savorgnan de Brazza © Archives-Zephyr / Leemage
L'affaire de Fort Crampel
Tout commence par des révélations de la presse le 15 février 1905 faisant état d'une mise à mort par les responsables d'une région perdue du Congo d'un homme à l'aide d'exposifs. A Paris, quand ce meurtre à l'explosif, commis par l'autorité française, connu sous le nom d'affaire de Fort Crampel se sait, cela fait un peu tache. La polémique risque d'éclabousser la politique coloniale. Le gouvernement trouve la parade en envoyant en mission sur place un homme à l'image inattaquable, Pierre Savorgnan de Brazza, personnage extraordinaire, sorte de Lawrence d'Arabie tropical avant l'heure, l'homme qui découvrit le Congo (nom donné alors à une vaste région comprenant les actuels Congo, Centrafrique et Gabon), et en fit une terre française en nouant des relations positives avec les populations locales.
Extrait de la BD © Futuropolis Bailly et Thil
Envoyé sur place, Brazza se lance dans son enquête au cours de laquelle il découvre les horreurs d'un système colonial qu'il croyait positif. C'est cette mission que raconte la BD. Avec Brazza, on remonte les fleuves Congo et Oubangui. On découvre avec l'explorateur un système d'esclavage, de crimes contre l'humanité (on ne disait pas comme ça à l'époque) parrainé par les autorités françaises. Une exploitation qui dépasse en horreur ce qui se passait dans le Congo belge, qui semblait très haut sur l'échelle des crimes coloniaux. Au fil des pages et des dessins, l'ampleur des crimes prend forme.
Dans le cadre de sa mission d'enquête, Brazza rédige un rapport. Le «rapport Brazza»... qui ne sera jamais rendu public. Quand Paris découvre la teneur du rapport et de ses descriptions, le gouvernement préfère le ranger dans un tiroir et n'en publier que quelques passages.
Extrait de «Congo 1905, le raport Brazza» © Futuropolis Bailly et Thil
«En 2014, au hasard d'une discussion avec un ami éditeur, Dominique Bellec, je découvrais l'existence d'un rapport encore jamais publié sur la situation coloniale au Congo français, au début du vingtième siècle», raconte Tristan Thil. «Censuré, ce dossier réputé "disparu" dans les archives du ministère des Colonies allait être publié» par la maison d'édition Le Passager Clandestin, ajoute-t-il.
C'est ainsi qu'est né ce livre dessiné. «A la lecture du rapport et des archives de la mission, j'apprenais, dans le détail et par des faits précis, la situation abominable des populations du Congo de l'époque. Il y avait des faits, un contexte, un héros. Je voulus en faire un récit», explique Tristan Thil.
Le résultat est saisissant. Il faut lire cette histoire. Décidément, après Morts par la France ou le plus romancé Katanga, la BD confirme sa capacité à mettre en scène l'Histoire. La grande.
Couverture de la BD «Congo 1905, le rapport Brazza» © Futuropolis Bailly et Thil
«Congo 1905. Le Rapport Brazza»
Le premier secret d'Etat de la Françafrique,
de Vincent Bailly et Tristan Thil
130 pages - 20 euros
Futuropolis