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Nicaragua: points de vue et analyses
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://www.anti-k.org/2018/07/16/tensions-au-nicaragua-points-de-vue-et-analyses-dossier/
http://www.franceameriquelatine.org/
13 juillet 2018
Depuis mi-avril, le Nicaragua est en proie à un mouvement social qui secoue le pays: les protestations persistent, dénonçant le pouvoir autoritaire de Daniel Ortega. La répression des manifestants se poursuit dans la violence, et malgré l’ouverture d’un dialogue national, l’issue de la crise semble incertaine. France Amérique Latine propose à ses lecteurs ce dossier pluriel et non exhaustif, régulièrement actualisé et composé de quelques articles récents qui fournissent des analyses diversifiées. Les articles les plus récents se situent en haut de page.
Au Nicaragua, la lutte anti Ortega continue dans le sang (François-Xavier Gomez/Libération)
Dans une tribune publiée mercredi par le quotidien espagnol El País , l’écrivain nicaraguayen Sergio Ramírez mettait sur le même plan la situation de violence que vit aujourd’hui son pays sous le régime de Daniel Ortega et celle qu’il a lui-même subie sous la dictature de la dynastie Somoza (1937-1979). Le romancier relate un massacre d’étudiants auquel il avait réchappé en 1959, à 17 ans, l’âge de plusieurs des victimes de la répression actuelle, dont le bilan s’élève, d’après la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), à 264 morts et plus de 2 000 blessés en moins de trois mois.
En mai, Sergio Ramírez expliquait dans une interview à Libération que la «violence criminelle massive» employée contre les opposants parachevait la transformation du régime en dictature. Son avis a d’autant plus de poids qu’il a été l’un des dirigeants du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), mouvement de guérilla qui, après une guerre civile, a mis fin en juillet 1979 à la sanglante tyrannie de la famille Somoza.
Ramírez a ensuite été vice-président du même Daniel Ortega (1985-1990), avant de prendre ses distances. L’opposition fait, elle, monter la pression sur le Président en organisant jeudi et vendredi une grève générale accompagnée d’une manifestation. La situation risque d’être explosive à Masaya, ville où la contestation est la plus vive. Le pouvoir y a par ailleurs déployé un millier de soldats en prévision, vendredi, d’une parade militaire célébrant le 39e anniversaire de la révolution sandiniste.
Supongamos/ Supposons que…. (tribune d’Emilia M. Carlevaro – MLN-Tupamaros – Uruguay/ traduction en français par Kassandra)
Supposons que la réforme des retraites promue par Ortega était juste (et non rétrograde) et que ceux qui ont protesté contre lui aient eu tort… Supposons qu’il n’y ait eu ni omission ni négligence dans le combat contre l’incendie qui a détruit une partie du cœur de la réserve biologique Indio Maíz et que ceux qui ont dénoncé et protesté aient eu tort… Supposons que les prêtres catholiques qui aident, dialoguent et soutiennent les jeunes militants soient plus conservateurs et pro-impérialistes que le récemment décédé cardinal Obando y Bravo, qui s’est opposé au premier gouvernement du FSLN et a soutenu la contre-révolution (instiguée, soutenue et financée par Reagan et le scandaleux Irangate), mais qui, en 2016, a été déclaré par Ortega « Père de la Paix et de la Réconciliation »… Supposons que toutes les organisations de défense des droits humains – gouvernementales et non gouvernementales, nicaraguayennes et étrangères – se soient converties de manière unanime et simultanée en marionnettes unanimes de l’impérialisme et de la réaction et aient biaisé leurs rapports pour discréditer le gouvernement et que ceux qui demandent leur intervention et diffusent leurs rapports ont tort… Supposons que la plupart des dirigeants du FSLN de la Révolution de 1979 (Henry Ruiz, Mónica Baltodano, Víctor Tirado, Dora Maria Téllez, Sergio Ramírez, Luis Carrión, Gioconda Belli, Ernesto Cardenal, etc.) soient dans un état de confusion ou, mus par les plus bas instincts, induisent les gens en erreur et que des milliers les suivent…(…)
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Reprise des négociations (Catherine Traullé/ Espaces Latinos)
La crise se poursuit au Nicaragua. Les négociations restent très difficiles entre l’opposition et le gouvernement, et le pays s’enfonce dans une spirale de violence, avec une recrudescence des combats de rue entre milices paramilitaires et opposants au régime de Daniel Ortega. L’opposition nicaraguayenne a appelé à une grève générale le jeudi 14 juin, afin de faire pression sur le gouvernement du président Daniel Ortega, pour qu’il reprenne le dialogue, et mette fin aux violences qui ont fait 220 morts en deux mois de protestations. «Ce sera une grève civique et pacifique qui touchera tout le pays et toutes les activités économiques, à l’exception des services vitaux et de base», avait indiqué dans un communiqué l’Alliance citoyenne pour la justice et la démocratie, qui regroupe des étudiants, des chefs d’entreprise et des représentants de la société civile.Cette grève a effectivement poussé Ortega à la reprise du dialogue, le 15 juin. Contre toute attente, un accord surprise y a été conclu entre le gouvernement et l’opposition, en autorisant des observateurs des droits de l’homme à venir enquêter sur les violences perpétrées depuis deux mois (…) Lire l’article complet
Que se passe-t-il au Nicaragua (Bernard Duterme/ Wahoub Fayoumi/ Centre Tricontinental-CETRI)
Les affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants au Nicaragua ont fait 210 morts depuis le 18 avril. Les dernières violences se poursuivaient lundi. L’alliance de l’opposition nicaraguayenne a accusé le gouvernement de Daniel Ortega de ne pas faire preuve d’« ouverture ou de volonté politique », notamment au sujet de la proposition visant à faire avancer les élections de 2021 à mars 2019. C’est ce qu’a déclaré lors d’une conférence de presse Daisy George, de l’Alliance civique pour la Justice et la Démocratie, une coalition de groupes d’opposition de la société civile. Le représentant des évêques au Nicaragua se rend mardi au Vatican pour rendre compte au pape de la crise dans le pays. Et malgré ces affrontements, les manifestants continuent à descendre dans les rues. Certaines municipalités sont entre les mains des la population en colère, une colère qui grandit au fur et à mesure de l’augmentation de la répression. Que se passe-t-il ans ce pays, qui semble au bord de l’implosion ? Nous avons posé la question à Bernard Duterme, directeur du Centre Tricontinental (CETRI) à Louvain-la-Neuve.
D’où vient cette contestation populaire au Nicaragua ? Elle vient de la rue nicaraguayenne qui a accumulé, ces dernières années, un certain nombre de frustrations et d’insatisfactions. Un élément déclencheur, mi avril, était donc ce projet de réforme des retraites. Ce projet, abrogé depuis lors, mais aussi d’autres épisodes, ont fait exploser cette frustration, cette insatisfaction, et ont sorti les gens dans la rue. Et cela à un moment où on ne s’y attendait pas vraiment. (…)
Nicaragua: jusqu’à quand le gouvernement imposera-t-il la paix des cimetières? (Laurent Levard/ Blog de Kassandra)
« À ce jour plus de 170 personnes ont perdu la vie, alors que le nombre de blessés s’élève à 1500, dans un pays de 6 millions d’habitants. Au niveau international, nombre de personnalités et mouvements progressistes hésitent à se positionner, certains prennent la défense du pouvoir en place et voient dans les événements la main des États-Unis et de la droite latino-américaine et d’autres affirment leur solidarité avec l’actuelle mobilisation »….
L’analyse d’un agro-économiste français ayant travaillé 12 ans au Nicaragua durant la Révolution sandiniste (….)
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Impasse politique mortifère au Nicaragua (Cathy Dos Santos/ L’Humanité)
Les négociations entre le pouvoir sandiniste et le patronat sont suspendues. Les blocages et manifestations virent encore au bain de sang. Suspendus, repris puis de nouveau ajournés, les pourparlers entre le pouvoir sandiniste et l’opposition, entamés le 16 mai sous la médiation de l’Église catholique du Nicaragua, sont chaotiques. L’Église est toujours en faveur du dialogue, mais pour cela il faut un engagement actif pour respecter la paix, la liberté (……)
Au Nicaragua : avec les mobilisations, un désir de citoyenneté s’exprime (Tribune de Emmanuel Cochon, chargé de mission pour l’Amérique centrale au CCFD-Terre Solidaire)
Les manifestations qui ont gagné le pays depuis le 18 avril 2018 sont la plus forte expression citoyenne depuis longtemps. La violente répression qui s’abat sur les manifestants ne les décourage pas. En toile de fond, les désillusions avec le « projet politique » impulsé par la famille Ortega et un repositionnement des générations suivantes face à l’héritage du sandinisme. (……) Une nouvelle manifestation le jour de la fête des mères a encore été très durement réprimée au Nicaragua, faisant 16 morts et plus de 88 blessés mercredi 30 mai, amenant le bilan global de la répression des derniers mois à plus de 100 morts. Les seules réactions du gouvernement ont consisté en un appel au « dialogue » tout en rejetant la responsabilité des « émeutes » sur des groupes cherchant à briser la paix sociale – des « vampires réclamant du sang pour nourrir leur agenda social », et d’hypothétiques groupes influencés par l’étranger. (……) Lire l’article complet
Nicaragua: La droite vandale/ La derecha vandálica (Onofre Guevara López/ Confidencial/ Traduction: Blog Médiapart)
(…….) Les magiciens de la CIA, fabricants de situations contre-révolutionnaires aussi bien que les grosses têtes de gauche à la pensée mécanique pourront, comme d’habitude, conclure ce qu’ils veulent, sur la situation au Nicaragua, mais ils n’arriveront jamais à une conclusion aussi exacte que celle fournie par le nicaraguayen Félix Maradiaga Blandón: « Je crois que la jeunesse nicaraguayenne est fille de la révolution. Certains d’entre nous sont des enfants de la révolution d’une manière plus douloureuse. Nous la voyons comme quelque chose qui a été trahi, d’autres sont plus fiers, mais (tous) nous sommes les enfants d’un processus révolutionnaire ancré dans la conscience collective des nouvelles générations. (…. Lire l’article complet
Étudiants de l’Université Nationale Autonome (UNAN) Managua (photo: Kassandra)
En español: Como es conocido, la derecha es una categoría política que, igual que la izquierda, surgió de las confrontaciones político-sociales durante la revolución francesa de 1789, por el hecho fortuito del lugar en que se ubicaban las tendencias dentro de la Convención Nacional: los Montañeses(revolucionarios) a la izquierda y los Girondinos (conservadores) a la derecha. Derecha, e izquierda, no es algo concreto ni tiene formas –son irreales, simples vocablos— una entelequia (ficticia, fantástica) de uso arbitrario, y convencional cuando existe un interés político de por medio para descalificar algo o alguien contra quien no se comparten simpatías políticas (…) Leer en español
Nicaragua : un climat de tensions, un besoin de justice: le point de vue de Christophe Ventura (Institut de Relations Internationales et Stratégiques/IRIS)
Le Nicaragua est touché par une crise politique dont l’arrière-plan est, comme dans beaucoup de pays de la région, la détérioration sociale. Le bilan est tragique avec une cinquantaine de morts causées par la répression et les affrontements entre police et manifestants. Au départ, il y a une décision, annoncée le 16 avril, du gouvernement de Daniel Ortega concernant l’Institut nicaraguayen de sécurité sociale (INSS). Pour répondre au déficit du système, il s’agit de mettre en place des mesures d’austérité appliquées à certains secteurs de la population, en particulier aux salariés et aux retraités. La « résolution 1/317 » prévoyait l’augmentation des cotisations des employeurs et des salariés. Mais elle instaurait surtout – c’est ce qui va déclencher les manifestations – une contribution spéciale de 5 % ponctionnée sur les retraités. Ces mesures signifiaient une amputation du pouvoir d’achat de vastes secteurs modestes de la population (……) Lire l’article complet
Sale printemps au Nicaragua: une tribune de Maya Collombon, maître de conférences en science politique, Sciences-Po Lyon (Libération)
La répression du mouvement social se durcit toujours plus depuis le 19 avril, avec des dizaines de morts, des disparitions et des cas de torture. Aujourd’hui, c’est le régime autoritaire de Daniel Ortega qui est contesté. Il est généralement difficile d’anticiper quand et pourquoi la goutte d’eau fait déborder le vase. Le Nicaragua du printemps 2018 en est un cas emblématique. Avant ce 19 avril, qui a fait basculer le pays dans la crise politique majeure de ses trente dernières années, il semblait peu probable que les manifestations des retraités, vieilles de plusieurs mois, et des étudiants les soutenant, donnent lieu à une mobilisation des Nicaraguayens d’une telle ampleur, et moins encore suivie d’un tel niveau de violence dans la répression. Depuis une quinzaine de jours, le Nicaragua, Managua sa capitale tout spécialement, proteste et se voit transformé en champ de bataille (…..) Lire l’article complet
Washington, FMI, patronat, travailleurs, retraités… même combat ? L’analyse de Maurice Lemoine (Mémoire des Luttes)
Des étudiants affrontent la police anti-émeute à Managua lors de manifestations (photo AFP/ Libération)
(….) Au moins trois versions et analyses des événements s’affrontent. Pour certains, le Nicaragua a vécu une explosion sociale provoquée par une mesure impopulaire. Pour l’opposition, les États-Unis et les médias en général, il y a au Nicaragua une « dictature » (The Wall Street Journal) et « Daniel Ortega doit partir » (éditorial du quotidien de droite espagnol El País). Pour sa part, le gouvernement voit dans ces troubles une conspiration de la droite pour mener à bien une déstabilisation « à la vénézuélienne » ou l’un de ces coups d’État « light » qui ont écarté du pouvoir Manuel Zelaya (Honduras, 2009) ou Fernando Lugo (Paraguay, 2012). D’autres enfin, peut-être plus pointilleux, s’efforcent de séparer les informations vraies des informations fausses et les ni vraies ni fausses des à moitié-vraies à moitié-fausses. Ce que nous tenterons de faire ici (….) Lire l’article complet
Des étudiants affrontent la police anti-émeute à Managua lors de manifestations (photo AFP/ Libération)
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