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Affaire Benalla : le couple agressé "avait une attitude extrêmement pacifique"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Quand Alexandre Benalla s'en est pris physiquement à un jeune couple, lors des manifestations du 1er-Mai, le photographe Naguib Michel Sidhom fut témoin de la scène. Il revient sur cet épisode.
Le couple de jeunes qui a été frappé par Alexandre Benalla et Vincent Crase lors des manifestations du 1er-Mai à Paris "avait une attitude extrêmement pacifique", a témoigné sur franceinfo dimanche 22 juillet, Naguib Michel Sidhom, photographe et ancien journaliste qui a notamment travaillé à l'AFP et au Monde.
Témoin clé de l'affaire Benalla
Il a été témoin de la scène depuis son appartement, situé dans un immeuble qui donne sur la place de la Contrescarpe, où se sont déroulés les faits. Naguib Michel Sidhom a pris "141 photos qui sont maintenant à la disposition de la justice". Il a par ailleurs été entendu par la police judiciaire.
Selon Naguib Michel Sidhom, "on voit de manière très claire que l'ensemble des manifestants, qui étaient extrêmement jeunes, avaient été fouillés" par les CRS présents sur la place. "Il n'y avait à mon sens aucun danger", estime donc le photographe. Sur la place, le couple de jeunes victimes des coups portés par Alexandre Benalla et Vincent Crase "avait une attitude extrêmement pacifique", qu'il qualifie de "souriante et décontractée." "Je ne suis pas certain que ces deux jeunes faisaient partie des manifestants", affirme Naguib Michel Sidhom. "J'ai l'impression qu'ils étaient là peut-être par hasard." En référence au rôle d'observateur pour lequel Alexandre Benalla avait reçu une autorisation, Naguib Michel Sidhom assure : "Ceux qui était observateurs, c'était plutôt les deux jeunes."
Une série de coups
Selon Naguib Michel Sidhom, il y a eu une première charge des CRS pour faire refluer les manifestants rassemblés sur la place de la Contrescarpe. Elle ne concernait pas les deux jeunes. Les CRS ont reflué puis "le garçon a pointé un doigt en direction des CRS, sans doute pour dire sa manière de penser sur cette charge." Les CRS ont alors lancé une petite charge à l'encontre du couple et les deux jeunes ont pris la fuite en direction de la rue Mouffetard. "Ils sont d'abord ramenés par Alexandre Benalla, qui ramène la fille vers le café des Arts. Il l'oblige à s'asseoir de manière un peu vigoureuse et la confie à ce que je crois être - parce que maintenant je ne suis plus sûr de rien - un policier en civil portant des lunettes."
Alexandre Benalla est alors reparti et, pendant ce temps, Vincent Crase est arrivé "avec une demi-douzaine de CRS tenant le garçon qui, à mon sens, fait de la résistance passive", témoigne Naguib Michel Sidhom. "En même temps, [le jeune] essaie de dialoguer. Il a une attitude qui n'est pas dangereuse à mon avis." C'est alors qu'Alexandre Benalla "revient, attrape par derrière le garçon est lui assène des coups. Ces coups ont continué, y compris quand il était à terre, c'est-à-dire qu'il est relevé, remis à terre et de nouveau frappé."
Des CRS conciliants ?
Selon Naguib Michel Sidhom, Alexandre Benalla apparaissait clairement comme un membre des forces de l'ordre. "A ce moment-là, c'est évident. Il a le casque et l'insigne. Je ne vois ni bandeau ni arme (...) mais c'est évident, ils font partie de l'équipe." Il estime que le comportement des CRS n'est "pas mieux" que celui d'Alexandre Benalla et Vincent Crase. D'après lui, les CRS n'ont d'ailleurs eu "aucun mouvement de surprise" en voyant les agissements d'Alexandre Benalla. Et de conclure : "Si c'est nécessaire, je témoignerai en leur faveur."