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Venezuela : le président Maduro visé par un attentat
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Nicolas Maduro a échappé à un attentat alors qu'il prononçait un discours pour le 81e anniversaire de la Garde nationale bolivarienne. Il a accusé l'ultradroite colombienne et son homologue colombien Juan Manuel Santos d'être derrière cette tentative d'assassinat.
Un attentat a été perpétré contre le président vénézuélien Nicolas Maduro alors qu'il prononçait un discours à l'occasion du 81e anniversaire de la Garde nationale bolivarienne dans le centre de Caracas, sur l'avenue Simon-Bolivar. La cérémonie était retransmise en direct à la télévision. Il était entouré de son épouse, Cilia Flores, du ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, du procureur général, Tarek William Saab et de représentants du haut commandement militaire.
Il expliquait son plan pour redresser l'économie du pays quand l'ensemble de la tribune a eu un geste de peur, levant les yeux vers le ciel. On voit ensuite les troupes de la garde nationale qui défilaient sur l'avenue Bolivar devant la tribune présidentielle s'éparpiller en courant vers les côtés de l'avenue. La retransmission a été interrompue.
Les gardes du corps ont rapidement déployé une valise bouclier pour protéger le président et l'ont ensuite emmené en lieu sûr. Il a fallu attendre une heure pour que le ministre de l'information, Jorge Rodriguez confirme qu'un attentat avait eu lieu à 17h41, samedi 4 août. «Il s'agit d'un attentat contre le président constitutionnel Nicolas Maduro, qui est indemne». Il a précisé que sept membres de la garde nationale bolivarienne avaient été blessés.
Peu après, c'est le président Maduro lui-même qui est intervenu à la télévision: «Il s'agissait d'un attentat pour me tuer, ils ont tenté de m'assassiner aujourd'hui. Je n'ai aucun doute que (les auteurs sont) l'ultradroite vénézuélienne alliée avec l'ultradroite colombienne de Juan Manuel Santos (le président colombien qui quitte le pouvoir le 7 août prochain, NDLR). Les premiers éléments de l'enquête désignent Bogotá, ce qui explique les annonces faites par Santos ces derniers jours de la fin du régime de Maduro. Santos ne peut pas partir sans faire du mal au Venezuela.»
Le président Maduro a demandé l'aide de Donald Trump pour qu'il lui livre les «auteurs intellectuels et financiers» de cette action qui se trouveraient, selon lui, en Floride. Les États-Unis, qui avaient déclaré en mai ne pas reconnaître les résultats de l'élection présidentielle vénézuélienne, «suivent attentivement la situation», a réagi un haut représentant du département d'État américain.
Le procureur général Tarek William Saab, a annoncé que trois juges ont été désignés pour faire toute la lumière sur cet attentat. «Les auteurs matériels» auraient déjà été arrêtés, selon lui. Il a donné des détails sur l'attaque: il s'agirait de deux drones chargés de C4, un puissant explosif, qui se dirigeaient vers la tribune présidentielle. L'un aurait explosé près de cette dernière, l'autre près de la tribune d'honneur où se trouvaient les familles des hauts gradés. Leurs explosions prématurées seraient dues aux tirs de militaires qui les ont abattus avant qu'ils n'atteignent la tribune du président vénézuélien.
Une revendication est apparue sur le compte Twitter «Los soldados de Franelas» (les soldats en T-shirt). Ils se présentent comme un groupe de «militaires, civils, patriotes et loyaux au peuple du Venezuela»: «Nous avons montré qu'ils sont vulnérables. Nous n'avons pas réussi aujourd'hui mais ce n'est qu'une question de temps».
La présidence colombienne a réagi en qualifiant les accusations du président Nicolas Maduro de «sans fondement». Une source du palais de Narino a expliqué que «le président se consacre au baptême de sa petite fille Céleste et non à renverser des gouvernements étrangers». Juan Manuel Santos est grand-père pour la première fois depuis quelques semaines.