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Après les grèves, des agents SNCF convoqués, certains radiés
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
SOCIAL - Les grèves des mois d’avril, mai et juin risquent d’avoir de lourdes conséquences pour certains cheminots de la SNCF. Plusieurs d’entre eux ont reçu ces dernières semaines des convocations pour rendre compte de leurs actes devant la police ou les instances de l’entreprise ferroviaire. Avec le risque de se voir mis à pied ou licencié.
Dans la région Hauts-de-France, ils sont déjà une dizaine à avoir reçu un courrier leur demandant de se présenter au commissariat ou les convoquant devant un conseil de discipline. Olivier Lesieux, contrôleur et délégué syndical SUD-Rail, est l’un d’eux. Il lui est reproché d’avoir empêché un train de quitter le quai lors d’une altercation entre grévistes et usagers. Lui se défend de l’avoir fait pour des raisons de sécurité. Sera-t-il mis à pied ou radié ? Réponse le 14 septembre prochain.
Marc Lambert, membre du bureau régional SUD-Rail des Hauts-de-France, explique à LCI que son cas n’est pas isolé. "Dans la région, cinq collègues ont été convoqués devant un conseil de discipline, pour entrave à la circulation, pour avoir brûlé des pneus ou ouvert les portes d’un bâtiment régional de la SNCF pour que des gens y pénètrent. Et en tout, plus d’une dizaine de cheminots ont fait l'objet de dépôts de plaintes de la part de la SNCF."
Ailleurs en France aussi, des cheminots ont reçu des courriers similaires. Certains se sont même déjà vus sanctionnés. "Le licenciement d’un cheminot rennais a été notifié il y a quelques jours" déclare à LCI Bruno Poncet, secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail. "Le 1er mai, il a pris l’initiative d’arrêter la circulation, comme le veut le règlement, car un policier se trouvait sur les voies. Alors que la manifestation se déroulait aux abords des rails, il avait sauté par-dessus un mur pour chercher des objets jetés par les manifestants. Mais la SNCF a considéré, qu’en bloquant la circulation, l’agent avait fait un délit d’entrave. Et même si la plainte pour délit d’entrave n’a pas été retenue, la SNCF a poursuivi sa procédure jusqu’au bout et a radié le cheminot." Bruno Poncet évoque également le cas d’un cheminot nîmois licencié pour avoir allumé une torche le long des voies.
Interrogée par LCI sur ces faits, la SNCF a répondu : "Durant la période que vous évoquez, 440 faits de malveillance (dépôts d'objets sur les voies, coupures de câbles de signalisation, et toutes actions nuisant à la sécurité des circulations et pouvant entraver le trafic ferroviaire) ont été portés à la connaissance de la SNCF. 120 de ces faits ont fait l'objet d'un dépôt de plainte." A propos des mesures de sanction, l'entreprise explique à LCI : "Très logiquement, comme dans toutes les entreprises, la direction a engagé des procédures disciplinaires contre les auteurs de ces faits, dont certains ont été particulièrement graves, pouvant entraîner soit des retenues sur salaire, soit une radiation."
Une année noire pour la SNCF
"De la part de la SNCF, tout cela ressemble à des règlements de compte" dénonce Marc Lambert. "Leur but est de taper sur quelques meneurs, notamment dans les Hauts-de-France où nous avions un fort taux de grévistes. Lors des grèves, des exactions graves ont été commisses, nous les condamnons. Mais comme leurs auteurs n’ont pas été retrouvés et qu’il faut que des têtes tombent, ils sanctionnent des faits mineurs." Bruno Poncet approuve : "La SNCF veut casser l’élan de dynamisme créé pendant ces grèves. Elle lance un message fort aux futurs grévistes, en leur montrant ce qui pourrait leur arriver s’ils cessaient le travail."
Les syndicalistes ont peur que le nombre de cheminots concernés augmente à la rentrée, et que beaucoup découvrent leurs courriers de convocation à leur retour de vacances.