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Sur le 17 novembre

Gilets-jaunes

Lien publiée le 31 octobre 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Nous donnons ci-dessous deux points de vue sur le 17 novembre : celui de la direction du parti et celui de camarades du NPA à Saint Etienne

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Communiqué du NPA Justice sociale : ce n’est pas le 17 novembre que nous pourrons nous faire entendre !

Depuis une semaine, circulent largement des appels à « manifester » le samedi 17 novembre, à « bloquer des routes ou des ronds-points », ou à « mettre un gilet jaune sur son tableau de bord ». Ces appels ont été largement relayés par les médias et les réseaux sociaux, et trouvent un écho dans les milieux populaires.

Le ras-le-bol que ces appels expriment est compréhensible. La hausse des prix des carburants, notamment celui du diesel, fait effectivement beaucoup râler dans les milieux populaires, car elle est perçue comme une mesure de racket à l'égard de toutes celles et ceux qui n'ont souvent pas d'autre choix que d'utiliser leur voiture pour aller travailler ou circuler pour les besoins de la vie quotidienne. Tout cela traduit pour partie un mécontentement social contre un pouvoir fort justement perçu comme un « gouvernement des riches ».

Pour autant, cette mobilisation est problématique. D’abord parce qu’avant d’être l’expression d’un mécontentement populaire, cette mobilisation est surtout porteuse d’une vieille revendication du patronat routier, pour qui les profits se mesurent à l'aune des tonnes de carburant mises dans les cuves de ses camions qu'il répand en masse sur le réseau routier, en contradiction avec les mesures les plus élémentaires de préservation de l’environnement. De plus, à l’origine et en soutien à ces appels présentés comme « citoyens » et « apolitique », on retrouve la droite extrême et l’extrême droite à la manœuvre : vidéo virale d’un dénommé Franck Buhler, militant d’extrême droite (dont les vidéos ont totalisées des millions de vue sur internet), soutiens immédiats de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, rejoint ensuite par les (très à droite) Jeunes Républicains, relais dans la « fachosphère »…

On ne s’y trompera donc pas. Tout comme les syndicats CGT et Solidaires, samedi 17 novembre, nous ne mêlerons pas nos colères aux manœuvres des patrons et aux récupérations de l’extrême droite qui n'est pas une alliée de circonstance mais reste notre ennemie mortelle. Oui, tout augmente sauf les salaires, et les classes populaires ont bien raison d’avoir ras-le-bol de l'augmentation du carburant et des prix en général, conséquence du décrochage de plus en plus important entre les salaires (ou les pensions) et l'inflation. Oui, Il faut prendre sur les profits des capitalistes pour augmenter nos salaires. Oui, nous avons besoin de transports en commun gratuits. Et oui, une nouvelle organisation sociale est nécessaire, où nous n'aurions pas à nous serrer la ceinture pour mettre 10 litres de plus dans le réservoir de notre véhicule pour aller bosser pour des salaires de misère…

Tout cela, il faudrait pouvoir le dire, touTEs ensemble, dans la rue, par la grève, en bloquant le pays. Mais nous ne pourrons pas le dire le samedi 17 novembre dans des actions ou des rassemblements prétendument « citoyens » aux allures de foire poujadiste, dans lesquels nous nous retrouverions au côté des ennemis les plus farouches du mouvement ouvrier.

Montreuil, le 31 octobre 2018

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Lettre aux organisations syndicales, politiques et associatives

Camarades,

nous prenons la liberté de vous écrire pour vous présenter ce que nous contribuons de faire avec le « mouvement » La Loire en Colère en appelant au blocage le 17 novembre 2018.

Tout d'abord, quelques arguments contre le 17 novembre à évacuer.

La première infox (c'est le nouveau nom des fake news), c'est un appel lancé par la fachosphère. Non. Comme vous pouvez le lire en allant sur Pour une Baisse des Prix du Carburant à la Pompe, le site sur lequel est posé la pétition. Que des partisans de l'extrême droite essaie de récupérer cet appel, c'est un signe que cet appel fait mal.

Et ce n'est pas le ralliement daté du 26 octobre de Le Pen Marine et de Dupont-Aignan Nicolas qui change à l'affaire. Pour certains d'entre-nous, nous nous y intéressons depuis un peu avant le 20 octobre.

La deuxième infox, c'est le patronat des Transports qui aurait lancé cet appel. Ce qui est sûrement vrai, c'est qu'il a profité de l'appel au 17 novembre pour avancer ses billes. Pour eux, et il faut distinguer les grands groupes et les propriétaires d'un seul camion ou de deux, l'inquiétude c'est la suppression des avantages fiscaux liés à l'utilisation du Diesel. La taxe est passée de 44,19% en 2012 à 60,75% en 2018, soit + 37%. Les ristournes consenties représentent environ 900 millions d'euros pour le gazole routier. Ces ristournes font environ un peu moins de 20% de la note TVA+TCIPP. Ce qui est sûr, c'est qu'une très faible partie des taxes issues de la vente de produits pétroliers (60% sur le diesel ou 63% sur l'essence) est et sera consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique.

Le but de cette taxe, c'est de faire rentrer des thunes dans les caisses de l'État pour pouvoir sponsoriser le patronat et les riches. Et cet aspect n'est qu'une illustration de la politique du gouvernement qui vise à marginaliser l'impôt sur le revenu, qui est progressif et théoriquement redistributif, par des taxes qui, elles, touchent tout le monde. Pour un salarié au SMIC, entre 10% et 20% de son revenu passe dans la TVA et autres taxes. Notez en passant que dans le cas de l'essence ou du diesel, la TVA (20%) s'applique sur la taxe sur produits pétroliers !

Certains nous reprochent d'avoir choisi le samedi pour notre action. Désolé, nous n'avons pas choisi. De plus, il me semble qu'une partie du mouvement syndical s'était rallié à la « marée populaire » au mois de mai, même si ça n'a pas été une « grande marée ».

Nous ne nous étendons pas sur le caractère nécessaire, « en région » comme ils disent, de disposer d'une voiture. La politique de l'État de fermeture des lignes SNCF non-rentables selon les décideurs, les difficultés des transports en commun par autobus, rendent quasi-impossible le fait de se passer de voiture. Et pour tous les salariés travaillant avec des horaires atypiques (travail de nuit, travail posté, astreintes, travail itinérant chez des clients, …), ne pas avoir de voiture signifie un renoncement quasiment certain à tout travail.

Eh oui, il y a eu des grèves, des manifestations, des rassemblements. Et ils sont loin d'avoir fait le plein. C'est exact. Une des causes, c'est la précarité, l'éclatement des salariés en plusieurs « entreprises » travaillant dans la même usine. D'abord les « intérimaires », ensuite les prestataires de service (maintenance, gardiennage, accueil, nettoyage, restauration, secrétariat et je pense que j'en oublie). Enfin, les sous-traitants dans de petites boites en général soumise à la volonté des donneurs d'ordre (et dans la Loire, il y en a beaucoup). Dernière roue du char du capital : les stagiaires... Cet éclatement du travail, la précarité, les contrats courts ou très courts, l'intérim à répétition n'aide pas à l'organisation ouvrière. Et dans la Fonction Publique le précariat a des formes souvent plus violentes.

Toutes les causes précédemment évoquées ne sont pas des excuses. C'est la réalité. Mais refuser de participer au 17 novembre en prétextant que « quand il fallait faire quelque chose vous n'avez rien fait », c'est un peu hypothéquer l'avenir.

Sur les marchés, dans la rue, les gens expriment deux choses. A la fois, leur colère et leur impuissance. Il faut s'appuyer sur la colère pour vaincre le sentiment d'impuissance. Le 17 novembre, nous proposons quelque chose de concret, qui engage, qui motive.

Nous n'avons pas plus de propositions à vous faire. Il vous appartient de vous déterminer et déterminer les modalités de votre inscription dans cette « marée » populaire. Pour notre part, nous nous tenons à votre disposition pour toute rencontre ou demande d'information.

Salutations camarades.

Saint Etienne, le 28 octobre 2018

Brice Telki, Denis Rivier