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Identitaires, transhumanistes... Comment cartographier les nouvelles idéologies ?

Lien publiée le 12 novembre 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.nouvelobs.com/debat/20181026.OBS4563/identitaires-transhumanistes-comment-cartographier-les-nouvelles-ideologies.html

DISSENSUS. Comment situer les nouveaux acteurs et leurs rapports de force ? Eléments de réponse avec le professeur d'innovation Michel Sasson.

Né sous la Révolution française et triomphant sous la Guerre froide, l'axe gauche-droite reste une colonne vertébrale structurante de notre vie politique. Pour autant, ce concept ne suffit plus à situer l'ensemble du paysage idéologique et intellectuel, ainsi que l'apparition de nouveaux acteurs : mouvements dits populistes ou identitaires, intégrismes religieux, "hommes forts", multinationales conscientisées, projets transhumanistes, et même certains régionalismes et initiatives locales.

Ces dernières années, de nouvelles tentatives de cartographie idéologique ont émergé en s'appuyant sur une opposition entre "nationalisme et mondialisme", ou "libéralisme et illibéralisme", sans non plus parvenir à donner entière satisfaction. Nous avons évoqué ces difficultés avec Michel Sasson, enseignant en innovation à l'Epita et l’EGE, ex-enseignant à Orsay et l’Ecole polytechnique, consultant en innovation et conférencier, lui-même auteur d'une proposition de cartographie du paysage politique à cinq branches intitulée "TICO" (voir ci-dessous). Rencontre.

Pourquoi cartographier les idéologies ?

La cartographie est la façon la plus simple de représenter la complexité. Pour ma part, ce besoin est né d'un sentiment d'impuissance, d'un manque d'armes intellectuelles pour comprendre ce qui se passe. J'étais dans un café, et j'entendais deux personnes débattre sans fin de la cause de tous les maux : pour l'une c'était la Chine, ou alors les islamistes, ou alors le charbon. Pour l'autre c'était les robots, ou alors la viande, ou alors Poutine... Notre attention est tellement happée par des choses terrifiantes que nous n'avons pour issue que de devenir paranoïaques ou de tomber dans l'apathie.

J'ai grandi dans un monde plus clair où il y avait la gauche et la droite, le communisme et le capitalisme, un affrontement si concret qu'il a failli provoquer trois fois une guerre thermonucléaire. Aujourd'hui, on entend partout que ce schéma est périmé. Alors qu'y a-t-il à la place ? Certains ont parlé de fin de l'histoire, avec une expansion infinie de la démocratie de marché, d'autres d'une guerre des civilisations inévitable. Je ne crois ni à l'une ni à l'autre. Je pense que depuis 2000 nous sommes dans une fin de cycle, et même d'une multitude de cycles en même temps. Les institutions perdent leur légitimité, tout devient possible, tout arrive – même Trump devient président. La périphérie se renforce, le centre s’épuise, les tensions augmentent : les acteurs prennent de nouvelles formes, ainsi que leurs conflits.

Ce que Gramsci appelait les "monstres" ?

L'époque favorise en tout cas les discours les plus radicaux dans chaque dimension. Nous jouons aux chaises musicales, et lorsque nous nous assiérons un nouveau monde se réinventera. Ce moment de transition offre à de nouveaux acteurs l'opportunité de prendre une position forte, avec un coût d'entrée médiatique très bas. Le moindre groupe d’activistes avec de l'énergie à revendre peut faire prévaloir son sujet, faire avancer son idée. On a rarement eu autant d'idéologies qu'aujourd'hui.

N'est-ce pas un affaiblissement du mot "idéologie" ?

Je ne crois pas. D'ailleurs une très grande partie de nos vies, notamment notre vie sociale et familiale, n'est pas idéologique et heureusement. Chaque idéologie est une option sur la table, que nous choisissons ou non d'utiliser, y compris de façon opportuniste. Nous sommes dans un moment de flottement, semblable à la première phase de la Révolution française. Entre 1789 et 1791, on ne sait pas si on doit garder le roi ou le tuer : une multitude d'options se dessinent, l'avenir est ouvert. Aujourd'hui les cycles économiques et sociétaux initiés dans les années 1950 tournent à vide : le libéralisme économique, la pensée soixante-huitarde, le projet européen. Parallèlement les questions technologiques, environnementales, religieuses envahissent tous les débats et l'ancien monde ne sait pas y apporter de réponse. Des acteurs neufs, à qui on ne peut reprocher les erreurs passées, émergent. J'avais besoin d'une grille de lecture pour recenser ce nouvel état des forces, et les hybridations qu'il crée.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans cette schématisation ?

Plein de choses ne rentraient pas, notamment la notion de populisme, un problème sur lequel j'ai longtemps buté. Il m'a fallu renoncer à des étiquettes. La deuxième difficulté, c’est qu’on est multi-questions : c'est facile de ne choisir qu'une thématique – le progrès, l’écologie, le nationalisme – et de classer les acteurs en fonction. Mais dès qu'on change d'angle, le paysage se retourne. J’ai aussi accepté l’idée qu'il s'agissait un instantané, voué à vite devenir obsolète, qui ne représenterait jamais vraiment la complexité, que chaque proposition serait susceptible de provoquer un million de discussions. Mon enjeu n’est donc pas de tout dire, mais de mettre à disposition un éclaircissement sur la position de chacun des acteurs.

La cartographie TICO, avec des exemples "d'hybridations" entre les idéologies émergentes et le centre (DR).

Commençons par l'idéologie que vous placez au centre du schéma : le "Libéral-Libéral". Que représente ce centre ?

Le centre est le lieu du pouvoir, perçu comme tel par lui-même et par les autres. C'est là où sont les ressources financières, technologiques, politiques et symboliques. Le centre dit à la société : il n'y a pas d'alternative, continuons à faire des efforts et on y arrivera. Peut-être que le Libéral-Libéral (libéral politique et libéral économique : démocratie et dérégulation) n'y est d'ailleurs déjà plus. Les idéologies ont un cycle de vie : l'idée anarchiste a été écrasée par le stalinisme, fragmentée et digérée. La social-démocratie a connu le même sort face au Libéral-Libéral. Lui-même semble aujourd'hui à bout de souffle, même si Emmanuel Macron, qui l'incarne parfaitement, tente de le réinventer.

Comment le centre s'effondre-t-il ?

Montesquieu parlait de la "vertu" des régimes politiques. La vertu de l'Ancien régime s'incarnait dans la qualité supposée de la lignée royale, qu'il fallait faire perdurer. Puis le roi, père de la nation, ne parvint plus à nourrir son peuple. Dans le même temps les gazettes jasaient sur la famille royale, la spéculation explosait, Necker et Turgot tergiversaient. La "vertu" du système est tombée. Après la défaite de Stalingrad en 1943, l'ensemble du projet nazi s'est très rapidement désagrégé car il ne reposait que sur la promesse de la victoire militaire. La "vertu" du projet libéral-libéral, c'est la relation d'entraînement entre la croissance économique et la démocratie : tant qu'il y aura de la croissance, le monde progressera et sera plus libre. Mais lorsqu'une crise économique s'ajoute à des débordements politiques, ce projet est attaqué dans son ADN.

Passons en revue les quatre challengers du Libéral-Libéral, que vous appelez TICO. Le "Technologisme", tout d'abord : cette idéologie est-elle portée politiquement en France ?

Non, c'est étonnamment peu discuté en France hormis chez certains ingénieurs. Sur les campus américains, la question de la Singularité [le moment théorique où l'intelligence artificielle surpassera l'intelligence humaine, NDLR] est centrale depuis que Ray Kurzweil, pape du transhumanisme et actuel directeur de l'ingénierie de Google, a prédit en 1990 qu'un ordinateur battrait un humain aux échecs. Aujourd'hui, le Technologisme, c'est-à-dire la proposition d'un avenir remodelé par la science et la technique, est surtout porté par le parti libertarien aux Etats-Unis, et des personnalités comme Elon Musk et surtout Peter Thiel, le fondateur de Palantir. Le discours est le suivant : "nous – technologues, scientifiques, entrepreneurs – avoir le pouvoir et le devoir de prendre en charge le devenir des sociétés et de l'espèce humaine".

C'est un projet particulièrement élitiste...

La logique égalitaire est complètement écartée, en contradiction d'ailleurs avec l'ethos américain originel : leur légitimité n'est pas issue des institutions, mais de l'intelligence, du succès, de l'argent et de l'imagination. Il faut s'abstraire des corps intermédiaires et alléger les règles pour pouvoir réinventer l'univers. Le rêve de Kurzweil, vaincre la mort, est la promesse marketing la plus extraordinaire de l'histoire ! Une énergie et des moyens faramineux sont mis à son service : Google et Apple ont accumulé un tel trésor de guerre qu'ils sortent du système capitaliste classique. Avec des conséquences imprévisibles : réformer l’ADN, être notre propre démiurge, préparer la succession de Sapiens Sapiens. Si les objectifs du Technologisme sont atteints, on atteindra rapidement un monde coupé en deux entre les "Améliorés" et les "Naturels", défini non par la reproduction sociale mais par la reproduction technique, dominé par une élite d'humains qui auront une puce dans le cerveau ou courront à 100 km/h. Mais ce qui paraît porteur d'espoir, c'est que les plus grandes critiques formulées contre le Technologisme et les risques de l'intelligence artificielle proviennent de ses propres rangs, d'Elon Musk par exemple. On n'a pas affaire à de simples zélotes avides de toute-puissance.

Passons au I, comme "Identité" : Frères musulmans, AfD, nationalistes bouddhistes... Pourquoi classer ensemble des acteurs aussi différents ?

Ils ne seraient pas contents d'être mis ensemble. Cela dit, je précise bien sûr que ces acteurs ne sont pas alliés entre eux, c'est la mécanique de pensée qui est similaire, à savoir l'opposition entre le "eux" et le "nous" : "nous" avions un passé brillant jusqu'à ce que "eux" viennent menacer notre existence, mais par notre résistance héroïque nous saurons retrouver notre place. On retrouve ici l'idée du choc des civilisations. Pour les identitaires, la question culturelle est centrale, bien avant l'économie, le social et l'écologie : leur pire crainte, c'est l'anomie culturelle, le relativisme. Mais leurs propositions sont toujours une réinvention : à l'instar d'Hassan al-Banna créant les Frères musulmans ou de Maurras à la tête de l'Action française, ils piochent dans l'histoire les briques qui leur sont agréables et les recombinent avec la modernité.

Ces groupes sont-ils nécessairement intégristes ou violents ?

Pas forcément, mais ils reposent sur des éléments de mobilisation particulièrement puissants, donc potentiellement créateurs de radicalité, d'autant que les tropismes locaux deviennent des enjeux mondiaux. Nous vivons une belle époque pour la proposition identitaire, qui a très bien su tirer parti des réseaux sociaux et du cyberactivisme. Avant 2000, elle était minoritaire. Elle est une réaction à la mondialisation, qui dans le même mouvement a homogénéisé le monde et suscité un profond désir de différenciation : des régionalismes oubliés se sont soudain réveillés, on a assisté à des revendications nationalistes nouvelles, mais aussi à un brusque retour du religieux qui semblait être une question réglée pour ma génération. Le livre de référence en la matière, c'est "Nations et nationalisme" du Britannique Ernest Gellner, qui explique comment le nationalisme précède la nation. Sur un territoire donné, une multitude de revendications nationales sont toujours possibles, qui se stabilisent quand une opportunité apparaît.

Poursuivons avec le "Convivialisme", où l'on retrouve pêle-mêle vegans, Occupy Wall Street, Sea Shepherd... D'où vient ce terme ?

D'un livre qui s'appelle le "Manifeste convivialiste", publié en 2013 par Alain Caillé et Edgar Morin, et qui recense l'ensemble des luttes progressistes de notre époque. Le Convivialisme, à mon sens, est un héritier du marxisme qui a tenté de se renouveler en vain plusieurs fois après la disparition du prolétariat classique – en prenant tour à tour la défense des femmes, des LGBT, des immigrés, des peuples premiers, des animaux, etc. – et est en train de retrouver une légitimité forte avec le réchauffement climatique. Son discours est que le capitalisme va s'effondrer de lui-même, que ce système injuste et destructeur ne peut pas durer, et que la preuve en est apportée par les rapports du GIEC sur le climat. Le Convivialisme prédit un effondrement économique et environnemental auquel il faut se préparer. La France a failli en être le centre de gravité : le groupe aurait pu se rassembler dès 2001 à Porto Alegre autour de l'organisation altermondialiste ATTAC ou de personnalités comme José Bové, mais n'a jamais réussi à trouver une plateforme commune.

Pourquoi cet échec ?

L'univers convivialiste souffre d'un problème de gouvernance. Dans les autres groupes, le chef est souvent la figure structurante du projet, alors qu'on est ici dans des tentatives d'invention de gouvernance collective, plus difficiles à mettre en place, et qui nécessitent des négociations permanentes. L'ennui, c'est que sans proposition politique structurante pour fédérer ce camp, il risque de se faire récupérer et piller par les autres groupes. Côté Libéral-Libéral, les tentatives ont été multiples : Justin Trudeau au Canada, ou encore la mairie de Paris. Côté Identité, ça a commencé en Italie par Casapound et ça continue, de manière plus subtile, via le Mouvement 5-Etoiles. Du côté du Technologisme, on a vu récemment le député LREM et mathématicien Cédric Villani assurer que la transition écologique se ferait grâce à l'IA. Enfin, le président Xi Jinping veut faire de la Chine le moteur de la révolution énergétique et de la dépollution. Je ne serais pas surpris qu'il appelle un de ces jours les Chinois à manger moins de viande...

Ce qui nous amène au dernier groupe du schéma : l'Ordre. Ici, pas de mouvement, seulement des "hommes forts" : Poutine, al-Sissi, Kim Jong-un...

Il y a en effet une incarnation dans l'Ordre : parfois dans un groupe, comme le Parti Baas en Irak, plus classiquement dans la figure du chef. Le projet est ici de protéger l’Etat contre la société, pour son bien. Les menaces sont extérieures, via des Etats rivaux, mais aussi intérieures : il faut étouffer les dissidences, les irrédentismes, les particularismes religieux, ethniques ou politiques. Ici la peur c'est le chaos, la désagrégation, ne plus pouvoir tenir le pays. Or les tenants de l'Ordre estiment que le Libéral-Libéral n'arrivera pas à répondre aux enjeux de demain, en particulier en matière de sécurité et de flux migratoires. Nous vivons un moment fort de l'Ordre. En France on parle surtout de Vladimir Poutine, mais pour moi le meilleur représentant est bien Xi Jinping, qui parvient à garder 1,4 milliard d'habitants dans le giron du Parti et a hissé sans bruit son pays dans une position dominante.

Pourquoi dites-vous que l'idéologie de l'Ordre ne se traduit pas par un discours, mais par des actes ?

Poutine et Xi Jinping font peu de discours par rapport aux libéraux-libéraux. Une fois au pouvoir, parler est dangereux : lorsque l'Ordre est installé, le discours idéologique n'a pas besoin d'être porté parce qu'il est naturel : untel défend la Russie éternelle, ou la Corée du Nord contre l'impérialisme, ou l'Egypte contre l'islamisme. En revanche, l'appareil politico-militaire assure la répression nécessaire pour pouvoir défendre la citadelle assiégée. Ce projet de contrôle et de surveillance ne peut que s'accroître au fil du temps, comme on peut le voir avec l'instauration de la notation de crédit social en Chine : il n'y a pas d'autre projet d'avenir que de durer et d'éliminer les menaces.

La cartographie TICO, avec des exemples d'"hybridations" entre tous les groupes (DR).

Après avoir décrit ces quatre groupes, vous soulignez néanmoins que ce sont surtout leurs hybridations qui sont à suivre. Pourquoi ?

Il fallait commencer par ces cases, mais leurs hybridations sont probablement plus intéressantes que le fait de ranger chacun dans une boîte : ce sont elles qui nous éclairent sur les possibles acteurs de demain. Elles permettent de situer George Orwell, largement cité par le milieu conservateur et qui l'était d'ailleurs devenu à la fin de sa vie, ou Jean-Claude Michéa, qui incarne peut-être la critique la plus radicale du Libéral-Libéral qu'on ait en France. Elles expliquent aussi certains rapprochements inattendus entre chefs d’État : Netanyahou et Orban, par exemple.

D'autres changent de place entre leur élection et l'exercice du pouvoir, comme Trump, qui a un temps tenté sa chance auprès de la Silicon Valley. Les groupes extrémistes commencent en général dans l'Identité et finissent dans l'Ordre, comme Daech qui était un hybride entre une idéologie religieuse très virulente et une organisation militaire sunnite rigoureuse. Je pense que tous les acteurs, des dirigeants aux électeurs, épuisent une à une les différentes options qui s'offrent à eux – c'est d'ailleurs une définition possible de la politique. Pour chaque groupe, l'alliance est la solution pour augmenter sa zone d'influence – comme lorsque Palantir offre ses services dans le traitement de données aux renseignements américains. C'est pour cela que je regarde où sont les angles morts, les coups qui n'ont pas encore été joués : une hybridation entre Technologisme et Identité pourrait par exemple avoir un avenir.

Pourquoi les acteurs politiques sont-ils en général si réticents à être situés sur une cartographie ?

Chacun est persuadé qu’il a raison, que lui seul dit le vrai et que les autres sont des idéologues. Mais ce n'est pas que du narcissisme : on n'a pas envie qu'un autre nous assigne une position, car celui qui classe a toujours un intérêt à classer. Dans les trois ordres de l'Ancien régime, qui manquait-il ? Le roi. Quand Hannah Arendt réunit nazisme et communisme dans le même groupe des totalitarismes, c'est à dessein et cette opération de classement légitime le renouveau de la démocratie en Occident.

Je ne mise sur aucun groupe, mais je ne pense pas non plus qu'ils se valent tous. C'est pour ça que j’ai fait l’effort de me positionner moi-même : je représente une idéologie disparue, la social-démocratie, qui a donné ce qu'elle a pu avant d'être digérée quelque part dans le ventre mou libéral-libéral, et éparpillée dans les autres groupes. Depuis les années 1980, elle ne survit plus que par effet de rémanence, par le jeu des acteurs et des intérêts. Le carburant d'une idéologie, c'est la volonté mais aussi les opportunités qu'elle offre : s'il n'y a plus rien à donner à personne, tout s'arrête.