[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Agenda militant

    Newsletter

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    Twitter

    Pourquoi les gauches s’effondrent-elles en Amérique du Sud ?

    Lien publiée le 24 novembre 2018

    Tweeter Facebook

    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://lemediapresse.fr/international/pourquoi-les-gauches-seffondrent-elles-en-amerique-du-sud/

    La tension, aussi bien politique que sociale, a atteint son paroxysme au Brésil. L’extrême droite est au pouvoir après la victoire de Jair Bolsonaro. Ce dernier a su tirer profit des scandales de corruption qui ont fait chuter Lula et Dilma Roussef. Plus largement, il y a également des problèmes relatifs à une conjoncture économique défavorable, comme la chute des prix des matières premières et la hausse du dollar. Ainsi les gauches qui ont gouverné l’Amérique du Sud depuis le début des années 2000 chutent les unes après les autres. Depuis, des droites dures ont pris leurs places ; dures dans leurs libéralismes, réactivant les vieilles recettes théorisées par l’école de Chicago, et dans leurs conservatismes, au point d’affirmer dans certains cas une nostalgie de la dictature. Analyse d’une déchéance politique.

    Pourquoi les gauches s’effondrent-elles en Amérique du Sud ?Kirchner et Chavez

    Les espoirs qu’incarnaient ces gauches sont-ils en train de s’effondrer ? Ce, alors même que ces espoirs inspiraient la gauche un peu partout dans le monde, notamment en Europe. Les succès économiques et sociaux des gauches latino-américaines n’inspiraient pas qu’à gauche, d’ailleurs. Au sein de ce qu’on appelle le « sous-continent », un président libéral comme Juan Miguel Santos avait lui-même compris qu’il ne pouvait pas laisser la croissance aux mains de quelques-uns, pendant que tous les autres mourraient dans la faim et l’analphabétisme. Ainsi les taux de pauvreté étaient en baisse, les inégalités également. Le droit aussi a progressé et, avec lui, la démocratie. Même la Fondation Jimmy Carter – peu connu pour son bolchevisme – ne trouvait rien à redire sur les élections vénézuéliennes et boliviennes, alors que ces deux pays se trouvent souvent en première ligne lorsqu’il s’agit d’essuyer les accusations de dictature. De l’espoir, il y en avait. Peut-être n’est-il pas tout à fait mort, lorsque l’on regarde l’Uruguay. Il demeure toutefois difficile de ne pas se demander : que s’est-il passé ?

    Lire aussi : Christophe Ventura : « Il est plus que probable que les mouvements sociaux seront criminalisés au Brésil »

    DES PROGRÈS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX FRAGILES

    Si la crise économique initiée en 2008 a mis un certain temps à arriver sur le sol sud-américain, la chute des cours des matières premières n’en a pas moins fragilisé ces économies essentiellement agro-exportatrices et/ou pétrolières. Les politiques monétaires sont également un problème. Cela a même été un objet de discorde en Argentine, entre la Banque centrale argentine et le gouvernement. Cette discorde avait d’ailleurs, en septembre dernier, poussé le gouverneur de la banque centrale Luis Caputo à la démission. Ce dernier souhaitait une réforme du Peso de façon à le rendre plus stable ; ce à quoi Nicola Dujovne, ministre de l’économie, avait répondu par la négative. Les monnaies comme le bolivar vénézuélien ou le peso argentin ont été très impactées par les hausses successives du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (la Fed) puis par les appréciations successives du dollar et les reflux de capitaux qui ont suivi.

    La conséquence de tout cela est que dans la plupart des pays, l’inflation et la dette sont revenus. En Argentine, le FMI et les cures d’austérité font rage. Au Brésil, Dilma Roussef fustigeait la rigueur. Elle avait finalement dû s’y plier et comme à l’accoutumé, la crise économique s’est aggravée. Idem en Argentine depuis que Mauricio Macri est au pouvoir. Néanmoins, les marchés financiers, le FMI ou le Consensus de Washington ne peuvent pas épuiser l’explication d’une telle fragilité économique. Peut-être faut-il également regarder du côté des politiques industrielles des pays sud-américains. Le Venezuela, par exemple, s’est contenter pendant des décennies de la rente que lui rapportait le pétrole. La reverser aux couches défavorisées de la population était certes louable, mais le manque d’investissements publics pouvant développer d’autres secteurs industriels a rendu l’économie vénézuélienne totalement dépendante de cette rente. « La non-diversification de leurs structures productives en particulier, mais aussi une politique fiscale limitée et peu ambitieuse », peuvent expliquer cette fragilité économique, selon Vera Chiodi, économiste et enseignante à l’Université Sorbonne-Nouvelle. « Peu de fois les gouvernements vont de l’avant, au contraire, ils suivent, comme s’ils avaient du retard par rapport aux demandes ou besoins de la population », conclut-elle à ce sujet.

    Il faut comprendre que « lorsque les dirigeants de la gauche sud-américaine sont arrivés au pouvoir, ils ont profité d’une aubaine, à savoir l’augmentation des cours des matières premières que ces pays exportent », nous explique Renaud Lambert, journaliste au Monde diplomatique. Ils ont ainsi pu « améliorer les conditions de vie des classes populaires sans toucher aux modes de vie des classes plus aisés ». Le problème c’est que les « progrès économiques et sociaux étaient plus fragiles qu’on ne le pensait », estime de son côté Vera Chiodi. « Au moment où les pays d’Amérique du Sud disposaient d’une manne qui aurait pu servir à développer l’économie, à développer des industries, à procéder à des transformations structurelles, notamment en termes de fiscalité, ils ont, en priorité, cherché à solder la dette sociale. Finalement, dans la plupart des pays, la période a été caractérisée par une politique de conciliation de la part de la gauche », précise Renaud Lambert. Avec la chute du cours des matières premières, les économies sud-américaines n’étaient plus en mesure de redistribuer les richesses comme elles le faisaient, les capitaux se sont mis à fuir et la dette s’est mise à gonfler concomitamment. « Les entreprises, ne regardent que la valorisation de leur capital. Elles peuvent faire des affaires quand l’économie va bien et quand ce n’est plus le cas, elle demande un changement de programme. C’est aussi simple que ça », nous raconte Denis Merklen, sociologue et professeur à l’université Paris III. Tout cela conjugué à l’essor d’une nouvelle classe moyenne, le poids électoral de la gauche se serait amoindri, offrant de nouvelles voies pour la victoire de la droite.

    Lire aussi : Vera Chiodi : « En Amérique du Sud, les acquis sociaux et économiques étaient plus fragiles qu’on ne l’avait pensée »

    UN PROCESSUS DÉMOCRATIQUE DIFFICILE

    « Depuis trois décennies, l’Amérique latine connaît des innovations juridiques remarquables pour faire des droits de l’Homme le pivot de la régulation des rapports État/individus et donner une consistance à la notion d’État de droit démocratique »explique Laura Ortiz, agrégée de droit public. Après plusieurs années de dictatures pour la plupart des pays d’Amérique du Sud, le « sous-continent » s’est doté d’un arsenal juridique permettant d’assurer un droit pour les travailleurs, pour les populations indigènes et pour instaurer un État de droit. Si l’on regarde vers quelques cas particuliers, on a pu voir l’Argentine, la Bolivie, le Venezuela, le Brésil adopter des mesures visant à limiter le nombre de mandats successifs du président de la République ou encore instaurer un référendum révocatoire.

    Malgré cela, les gouvernements de gauche se sont régulièrement vus reprocher un certain autoritarisme. On va jusqu’à parler de dictature dans le cas du Venezuela. Si on peut s’accorder sur l’idée que les gouvernements de gauche ne sont pas exempts de tous reproches à ce sujet, on pourrait peut-être admettre l’idée selon laquelle les médias opéreraient de leur côté une campagne de dénigrement. « Ils [les gouvernements Kirchner] sont accusés d’autoritarisme car ils ne tiennent seulement pas compte des voix de l’opposition, mais ils n’ont jamais exercé la moindre répression », dit Denis Merklen. « Des dirigeants comme Rafael Correa en Équateur ont épuisé une partie de leur entourage par une organisation du pouvoir souvent verticale. Les Kirchner ont reproduit les modes de fonctionnement du péronisme au sein du Parti justicialiste, qui ne s’est jamais caractérisé par la démocratie interne. Mais il existe des éléments tangibles suggérant que ce type de fonctionnement se manifeste également dans des formations politiques de droite. Le fait est que la presse dominante y est moins sensible. Un exemple : Mauricio Macri vient de demander aux députés argentins de voter le budget 2019 sans leur laisser le temps de lire l’ensemble du document, dans un contexte de répression violente des manifestations qui se tenaient pour dénoncer ses orientations », explique Renaud Lambert.

    Il faut aussi se mettre en garde contre un certain ethnocentrisme. Le journaliste du Monde diplomatique nous invite à comprendre « que les dirigeants comme Dilma Roussef ou Pepe Mujica étaient des “guerrilleros” au départ. Ils étaient partis du constat qu’ils ne parviendraient pas à transformer la société par les urnes. Mais face à des militaires soutenus par les États-Unis, transformer la société par la violence s’est avéré impossible ». Ils ont finalement choisi de passer par les urnes tout en sachant que cette démarche leur imposait de jouer une partie inégale, parce que les institutions ne leur étaient pas favorables. Mais, comme Renaud Lambert nous l’a expliqué au sujet de Lula au Brésil, cette contradiction qui réside entre la conquête du pouvoir par les urnes et la nécessité d’une certaine violence politique existe toujours. Institutionnellement, les pays d’Amérique du Sud ont eu un processus de démocratisation lent et rarement linéaire ; l’Argentine a par exemple connu pas moins de six coups d’État entre 1930 et 1976. Les pays d’Amérique du Sud ont donc une expérience très jeune de la démocratie et des institutions telles qu’on les connaît en Europe.

    Le renouvellement est aussi un problème qui se pose aux mouvements menés par les désormais ex-dirigeants de la gauche sud-américaine. « Des dirigeants qui ne sont pas toujours issus de partis très structurés », précise Renaud Lambert. Après quoi ce dernier ajoute qu’ »il est difficile, lorsque vous êtes le pilote d’un projet politique comme celui-ci d’à la fois continuer de le piloter contre des adversaires puissants – les médias, les entreprises – et à la fois de faciliter le renouvellement des cadres au sein du mouvement ». Ce problème de renouvellement à l’air de se généraliser dans toute l’Amérique du Sud, même en Uruguay : « la gauche uruguayenne connais également des problèmes. L’épuisement de la génération qui a lutté contre la dictature en est un et pas des moindres. L’Uruguay ne semble pas disposer d’une nouvelle génération de dirigeants de gauche à la hauteur de ceux qui ont construit pendant des décennies l’accession au pouvoir », nous explique Denis Merklen.

    UN PROBLÈME ENDÉMIQUE : LA CORRUPTION

    La corruption était la thématique principale de la droite pour discréditer la gauche durant les dernières échéances électorales. Tous les leaders de la gauche ou presque ont été accusé par la droite. Dilma Roussef et Lula sont englué dans le scandale Petrobras, Cristina Kirshner a vu les parlementaires de son propre parti voter pour la lever de son immunité parlementaire et pour que des perquisitions soient menées dans ses appartements dans le cadre des « cahiers de la corruption », et Rafael Correa est également accusé.

    C’est un problème à la fois endémique et flou, vu d’ici. L’économiste Vera Chiodi nous explique que la corruption est un phénomène « difficile à mesurer » économiquement. D’ailleurs, pour ce qui est des « cahiers de la corruption », Cristina Kirshner n’aura pour le moment pas à aller au procès. « Les soupçons dont cette dernière a fait l’objet n’ont pas donné suite à un procès », nous informe Denis Merklen. Pour le cas de Lula, il aurait effectivement reçu un appartement ; appartement que l’ancien président brésilien n’aurait jamais occupé. Néanmoins, « c’est un procès instruit de manière pour le moins surprenante, nombreux sont ceux qui dénoncent le fait que ce sont des soupçons de corruption qui ont conduit à la condamnation de l’ancien président brésilien et non pas des preuves contre lui. Mais c’est un emprisonnement qui a suivi toutes les instances du parcours judiciaire. Ce qui surprend également c’est que les accusations qui pèsent sur Lula sont beaucoup moins importantes que celles pesant sur beaucoup d’autres hommes et femmes politiques, qui n’ont pas été dérangés par la justice ou par le Parlement », concède le sociologue. Entre toutes leurs différences, les cas Lula et Kirchner revêtent une analogie, cependant. Tous les deux étaient favoris dans les sondages en vue de leurs échéances présidentielles respectives. On connaît déjà le résultat qu’a donné la campagne anti-corruption en Brésil, puisque Lula a été incarcéré depuis. Concernant L’Argentine et Cristina Kirchner, il faudra attendre. La prochaine élection présidentielle se tiendra en 2019 et nous en saurons peut-être un peu plus d’ici-là.

    En Équateur, le successeur de Rafael Correa, Lenin Moreno, qui a été élu sur un programme de continuité avec la politique de Rafael Correa, met actuellement en place des politiques de nature néolibérale. Ce revirement soudain dans la politique économique de l’actuel président équatorien a été légitimé par « la lutte anti-corruption ».  Comme le montre Franklin Ramirez dans un article à paraître dans l’édition de décembre du Monde diplomatique« on a réussi à faire croire à une partie de la population que les politiques redistributives engendraient de la corruption et que la corruption, à son tour, engendrait la crise ». Renaud Lambert invite quant à lui à « prendre la mesure de l’institutionnalisation de la corruption avant l’arrivée de la gauche au pouvoir » en Amérique du Sud. Loin d’exempter les anciens leaders de la gauche, il insiste néanmoins sur la nécessité de prendre cet élément en considération. « Avant d’être élu, quand il a créé le Parti des travailleurs, Lula expliquait qu’on ne pouvait rien faire à partir des institutions existantes. Le Parlement, par exemple, est conçu pour favoriser les mécanismes de corruption. C’est même pire : il ne peut fonctionner sans. Dans ces conditions, Lula avait deux options : transformer les institutions dès son arrivée aux affaires ou accepter la manière dont elle fonctionnait. Il a estimé qu’il n’avait pas la marge de manœuvre pour les transformer, en 2003. Dans ces conditions, faire voter des lois sans majorité parlementaire (qu’il n’avait pas) impliquait d’obtenir le soutien de députés qui n’envisagent leur élection que comme un moyen de monnayer leurs votes.« 

    Lire aussi : Denis Merklen : « L’échec des gouvernements de gauches s’est fait de manière brutale »

    En gros, difficile de savoir qui est touché et qui ne l’est pas. Probablement tout le monde ou presque. Si la majorité du champ politique est touché par la corruption, pourquoi seule la gauche en subit les conséquences ? « Il est fort probable que l’électorat de gauche soit plus sensible aux scandales de corruption », dit Denis Merklen. « Elle arrive régulièrement au pouvoir en accusant la droite de voler les travailleurs pauvres et de vivres des deniers publics », ajoute-t-il. La gauche serait donc victime de ses arguments électoraux. De son côté, la droite a su revenir sur le devant de la scène à la faveur d’une violente campagne anti-corruption, tournant autour du retour à l’ordre moral et politique. « Les classes populaires n’ont plus peur de perdre ces acquis avec des gouvernements de droite », nous dit Vera Chiodi. Ce d’autant plus qu’en Amérique Latine, les classes populaires ne sont peut-être pas aussi acquises aux programmes sociétaux de la gauche qu’en Europe : « La politique du genre, la politique familiale, le mariage, le mariage homosexuel, la loi sur l’adoption ou encore sur la protection des femmes ; car même si nous elles constituent certainement des lois progressistes, leurs effets ont été mal vécus par une partie des familles appartenant aux classes populaires qui les associent à une forme de désordre », nous explique Denis Merklen.

    TOUT ESPOIR N’EST PAS TOTALEMENT PERDU POUR LA GAUCHE

    Le constat dressé ici peut paraître bien noir. Si les espoirs soulevés par la gauche à la fin des années 1990 semblent envolés, rien n’est totalement terminé. « Lors d’une réunion publique intitulée “Amérique Latine, quand l’espoir s’éteint”, un participant m’a fait valoir le fait que l’espoir ne s’éteint jamais, qu’il y a des flux et des reflux et qu’il est toujours là », témoigne Renaud Lambert. « Je suis tout à fait partant pour me ranger du côté d’Antonio Gramsci, que le pessimisme de la raison n’efface pas totalement l’optimisme de la volonté », ajoute-t-il.

    Du reste, l’échec n’est pas le propre de la gauche. Les politiques de Mauricio Macri évoquées plus haut ou encore de Michel Temer, désormais prédécesseur de Jair Bolsonaro, n’étaient guère plus fructueuses. Rappelons également que c’est une large coalition allant du centre gauche à la droite qui a la majorité au Parlement vénézuélien. Aussi, quelques exemples sud-américains démontrent que la gauche est capable de faire ce qu’il faut économiquement. L’Uruguay est à ce titre un exemple des plus probants. « Les gouvernements du Frente Amplio (alliance politique de gauche et formation de Pepe Mujica et Tabare Vazquez) ont pour l’instant réussi à combiner une intelligence économique, dans le sens de faire fonctionner le capitalisme local en diversifiant l’économie ou en modifiant la matrice énergétique, par exemple, par des investissements colossaux en énergie éolienne, ce qui est crucial pour ce pays sans pétrole et sans énergie nucléaire ; et une intelligence sociale qui fait de ce pays le moins inégalitaire de l’Amérique latine », nous explique Denis Merklen. « En outre, la gauche uruguayenne semble moins touchée par la corruption que les gauches voisines, chacun à sa manière, les présidents Mujica et Vazquez montrent qu’il est possible d’entrer et de sortir du gouvernement sans s’enrichir », conclut-il. Aucun modèle n’est parfait, loin s’en faut, mais il y en a certains qui donnent matière à réfléchir à comment de pas répéter les erreurs d’autrefois.

    Au Brésil, les gens semblaient prêts à voter Lula. C’est pourtant l’extrême-droite qui est aux affaires à l’heure actuelle. Si l’espoir n’a pas encore disparu, ce spectre, celui de l’extrême-droite, n’est pas à exclure. Il est également au pouvoir en Colombie ; avec le président Ivan Duque, anti-FARC et favorable à l’amnistie des groupes paramilitaires et au Paraguay ; où le président Mario Abdo Benitez est le fils d’un ancien bras droit du dictateur Alfredo Stroessner. Les prochaines échéances présidentielles devraient se tenir en 2019 en Argentine, où le président de droite est durement ballotté par la crise économique. Nous pourrons alors voir si la gauche péroniste est capable d’en profiter et de revenir au pouvoir. Ce sera peut-être le début d’un espoir retrouvé pour les gauches sud-américaines.