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Qui a choisi les huit porte-parole des gilets jaunes ? Que veulent-ils ?

Gilets-jaunes

Lien publiée le 26 novembre 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.liberation.fr/checknews/2018/11/26/qui-a-choisi-les-huit-porte-parole-des-gilets-jaunes-que-veulent-ils_1694360

La création d'une «délégation» de huit gilets jaunes a été annoncée ce matin dans un communiqué.

Question posée par Eric le 26 novembre

Bonjour,

Depuis ce lundi, un «communiqué officiel des gilets jaunes» circule sur Facebook. Celui-ci annonce la création d’un comité qui veut rencontrer «le président de la République, le Premier ministre et son gouvernement». Les huit porte-parole, ou «messagers» sont Eric Drouet, Maxime Nicolle, Mathieu Blavier, Jason Herbert, Thomas Miralles, Marine Charrette-Labadie, Julien Terrier et Priscillia Ludosky.

Des «porte-parole» et non des représentants

Comment ont été choisis ces huit porte-parole? «La délégation a été définie hier soir pendant une visioconférence», à laquelle ont participé «une trentaine» de représentants régionaux, explique Julien Terrier à Libération. D’après lui, le groupe s’est formé trois semaines avant le début du mouvement, le 17 novembre. «Tous les jours, on discute ensemble. On travaillait déjà ensemble, et samedi [24 novembre, ndlr] on s’est retrouvé à Paris avec Priscillia [Ludosky], Mathieu [Blavier] et différentes personnes», raconte-t-ilSelon Eric Drouet, l’un des porte-parole et chauffeur routier de Seine-et-Marne, qui s’est exprimé à plusieurs reprises depuis hier soir dans des Facebook live filmés depuis son camion, cette délégation a été choisie «dans l’urgence». Selon plusieurs de ces porte-parole, les deux coordinateurs de cette délégation sont Eric Drouet et Priscillia Ludosky, qui sont à l’initiative du mouvement et dont Libération avait déjà parlé ici.

«Depuis de nombreux jours, une coordination nationale s’est construite avec plusieurs dizaines de gilets jaunes de tous horizons. Celle-ci était ouverte à toutes celles et ceux qui souhaitaient s’investir pour une concrétisation des revendications exprimées par des millions de Français. Chacun a eu l’occasion de l’intégrer sur simple sollicitation, certaines personnes régulièrement présentes dans les médias ne se sont toutefois pas manifestées pour y prendre part». D’autres personnalités, trop politiques, auraient aussi été écartées.

Les gilets jaunes ont ainsi refusé un porte-parole de Haute-Garonne classé à l’ultradroite. Benjamin Cauchy, qui a annoncé la création d’un mouvement «citron» pour se démarquer des gilets jaunes, aurait ainsi fixé un ultimatum aux autres porte-parole s’ils ne l’intégraient pas dans cette délégation, les menaçant de les faire alors passer pour «un mouvement de gauche». Ce qu’ils ont refusé de faire selon nos informations, l’homme étant selon France 3, membre du groupuscule nationaliste «Union corporative pour la défense et l’entraide languedocienne», et serait aussi membre de Debout la France.

«Pas de scission» ni de récupération

«Aucune scission de quelque nature est en cours contrairement aux déclarations de certains individus», répond ainsi le communiqué des gilets jaunes, précisant qu’«il n’y a pas de place pour la gloire dans un mouvement citoyen».

Plusieurs de ces huit porte-parole se sont ensuite exprimés dans des Facebook live pour expliquer leur démarche. Eric Drouet insiste ainsi sur le fait que ces huit personnes sont des «porte-parole», qui veulent servir de «passerelle» entre les gilets jaunes et le gouvernement, et non des «représentants» des gilets jaunes. Même si «certains ne comprennent pas qu’il y ait huit personnes qui aient été choisies». «On n’a en aucun cas évoqué le mot de "représentant". […] Je le dis depuis le début il ne peut pas y avoir de représentant pour ce mouvement, c’est l’ensemble des gilets jaunes qui doivent parler. Mais vous comprenez bien qu’à l’Elysée, ils ne vont pas tous pouvoir nous recevoir. […] On n’a pas choisi huit personnes, on se prépare à s’ils veulent une délégation, qu’on ne nous dise pas qu’on n’est pas organisés. […] Rien ne sera décidé par les huit personnes de la délégation.»

Le chauffeur routier répond ainsi aux critiques de récupération dont ils semblent faire l’objet. «Lisez jusqu’au bout», intime-t-il à ses followers en renvoyant vers un article du Parisien où sa collègue Priscillia Ludosky explique qu’ils ne sont ni «leaders ni décisionnaires, mais messagers».

Marianne, une autre porte-parole explique avoir échangé régulièrement avec «une centaine» de coordinateurs locaux, et que leur principal de sujet de conversation était d'«empêcher les politiques de récupérer le mouvement».

Rencontrer l’Elysée ou Matignon

Ce comité, précise le communiqué, demande une rencontre à l’Elysée ou à Matignon, et servira notamment à donner des interlocuteurs identifiés aux autorités et aux médias. «La mission de cette délégation ne sera jamais de donner des ordres à l’ensemble des gilets jaunes». «On ne se place pas en tant que décisionnaires», répète Julien Terrier, l’un des membres de la délégation, contacté par Libération. Si le jeune autoentrepreneur d’Isère explique ne pas avoir lu le communiqué lui-même, il résume clairement les principales revendications : «Amener un référendum sur les taxes et un référendum pour une assemblée citoyenne qui pourrait remplacer le Sénat ou l’Assemblée nationale si elle dissoute, ce sont des choses à discuter.»

Pour préciser leur revendication, ces gilets jaunes avaient par ailleurs créé un sondage Google, auquel 30 000 personnes auraient répondu selon leur communiqué, recensant les différentes propositions qui se seraient dégagées ces dernières semaines, et demandant aux gens de voter pour pouvoir les «prioriser dans l’éventualité d’une rencontre» avec l’Elysée ou Matignon. Et la baisse du prix de carburant n’est finalement qu’une parmi des dizaines d’autres. Ces propositions ont été divisées en sept thèmes et vont donc de la baisse de la TICPE à l’interdiction du glyphosate, en passant par la reconnaissance du vote blanc, la «promulgation des lois par les citoyens eux-mêmes», la baisse des charges patronales, l’augmentation du smic, la parité femmes-hommes et un salaire égal, l’augmentation des retraites, la réévaluation de l’APL, la présence obligatoire des élus aux Assemblées, mais aussi la «diminution de l’assistanat» ou «l’accès à la culture pour tous».

Interrogé à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a répondu «être ouvert au dialogue», jusqu’à un certain point : «Si les propositions reviennent à demander la dissolution de l’Assemblée nationale, la démission du président de la République […], j’ai peur que nous ne puissions y répondre favorablement.»

Cordialement

Service Checknews