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Des «gilets jaunes» loin de l’image donnée par les médias selon des chercheurs toulousains
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Des chercheurs toulousains ont passé à la moulinette des centaines d’articles et des milliers de posts et commentaires de gilets jaunes sur les réseaux sociaux…
- Quatre chercheurs du Laboratoire d’études et de recherches appliquées en sciences sociales viennent de publier un rapport sur l’expression des « gilets jaunes » sur Internet comparé à l’image qui en est donnée par les médias.
- Pour réaliser leur rapport, les chercheurs toulousains ont passé au crible grâce à un logiciel des centaines d’articles de presse et des milliers de posts, commentaires et tweets.
- Selon leur étude, les « gilets jaunes » ne sont pas que dans l’émotion mais formulent aussi des revendications argumentées.
La colère contre la hausse du prix du carburant n’est pas le seul moteur des « gilets jaunes ». Depuis plusieurs semaines, la mobilisation d’une partie de la population occupe l’antenne des chaînes d’info en continu, fait la une des journaux et agite les réseaux sociaux.
Mais entre le traitement médiatique et les revendications des citoyens, il semble y avoir un fossé selon une étude publiée par quatre chercheurs du Laboratoire toulousain d’études et recherches appliquées en sciences sociales (LERASS) de l’université Paul-Sabatier.
Durant plusieurs jours, ils ont passé au crible 731 articles de presse écrite, 29 188 posts et commentaires Facebook, plus de 2 millions de tweets et 56 673 commentaires apposés sur la pétition lancée par Priscillia Ludosky « Pour une baisse des prix du carburant à la pompe ! ».
Pour y parvenir, ils ont utilisé le logiciel baptisé Iramuteq qui analyse le lexique employé et permet de dégager ainsi les thèmes abordés et les priorités des personnes qui s’expriment.
« La mobilisation se construit aussi contre le langage technique et managérial du champ politique »
Dans les articles publiés par dix journaux de la presse nationale, ce qui ressort régulièrement, c’est la grogne ou encore les tentatives de récupération par certains partis politiques.
« Au départ, il y a eu une tentative de cadrage et une vision simplifiée des médias qui tentent d’expliquer sous l’angle de la pédagogie pourquoi la transition écologique est nécessaire. Alors qu’au cœur des préoccupations des "gilets jaunes", il y a la question des inégalités fiscales et une critique sociale, c’est flagrant sur la pétition mais cela est minoré dans les médias », relève Nikos Smyrnaios, un des coauteurs de l’étude.
Un décalage qui serait en partie dû à la naissance du mouvement en province alors que la presse quotidienne nationale est installée dans la capitale.
« Il y a un côté parisien, de CSP +, qui consiste à dire que le peuple ne comprend pas très bien les enjeux environnementaux », poursuit le chercheur. Alors que dans leurs commentaires, les citoyens mettent au contraire en avant l’inefficacité écologique de la mesure, une justification vécue comme « un prétexte », et ses conséquences négatives sur leur quotidien.
Leur expression n’est donc pas limitée à un simple ras-le-bol, mais, selon le rapport, leur contestation citoyenne est structurée et argumentée. « Sur les groupes Facebook, l’hyper concentration des richesses, l’affaiblissement des services publics, la précarité et les souffrances qu’ils génèrent sont évoqués. Le président Macron catalyse ces critiques. Il est perçu comme le défenseur de l’extreme minorité des plus fortunés au détriment de l’immense majorité des Français. A ce titre, la critique des gilets jaunes est sûrement plus tranchante et politisée que ce qu’en disent certains médias », explique Laurent Thiong-Kay, l’un des co-auteurs du rapport.
Mais cette pensée n’est pas politique au sens classique du terme. « Au contraire, la mobilisation se construit aussi contre le langage technique et managérial du champ politique », relève le chercheur.
Pas de discours raciste
Au fil des commentaires et posts, les scientifiques se sont aussi rendu compte « qu’il n’y avait pas un discours raciste », battant en brèche l’idée d’une infiltration des gilets jaunes par les mouvements d’extrême droite.
Sur Twitter, c’est la critique des médias qui prédomine. Pour les « gilets jaunes », les journalistes sont à la solde du gouvernement alors que pour les opposants au mouvement celui-ci a été gonflé par les médias.
Les auteurs de l’étude concluent que « la place de la politisation dans les pratiques socio-numériques doit être sérieusement mesurée car son importance est systématiquement minorée, notamment par les autorités et les figures installées du monde politique, intellectuel et médiatique ».