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Gilets jaunes : pourquoi Vinci a renoncé à l’argent perdu des péages

Lien publiée le 19 décembre 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.anti-k.org/2018/12/18/gilets-jaunes-pourquoi-vinci-a-renonce-a-largent-perdu-des-peages/

LR: La volte face d’un groupe aussi puissant que Vinci est très symptomatique de la période, celle où les dominants ne peuvent plus gouverner comme avant… Les gilets jaunes auraient été bien inspirés qu’au lieu de brandir le RIC, miroir aux alouettes pour les illusionnés de la démocratie,  ils avaient mis en avant la récupération des autoroutes usurpées par Vinci. Le soutien populaire à  cette revendication s’exprime y compris par le saccage des péages, elle est en route sans consigne centrale, par la dynamique même du mouvement. 

https://www.anti-k.org/?p=230646&preview=true

leparisien.fr |Matthieu Pelloli et Vincent Vérier (@MatthieuPelloli , @VincentVerier)|18 décembre 2018

Vinci Autoroutes voulait initialement retrouver les automobilistes qui avaient profité des péages gratuits pendant les opérations des Gilets jaunes. LP/Virginie Wéber

Après avoir annoncé lundi qu’il écrirait aux automobilistes passés gratuitement à travers ses péages, Vinci Autoroutes a finalement abandonné cette idée ce mardi.

Habitué à ferrailler avec l’État, Vinci Autoroutes a étonnamment déposé les armes en seulement quelques heures. Mardi, la société a annoncé renoncer à faire payer les automobilistes qui avaient profité des péages gratuits, lors d’opérations des Gilets jaunes. Pourquoi ? Probablement à cause d’une difficulté juridique : « L’esprit de la réglementation qui permet aux sociétés d’autoroute de réclamer un dû à des automobilistes, c’est pour des gens qui ont véritablement filouté le péage, ceux qui ont fait le petit train avec le véhicule de devant », estime Jean-Baptiste Le Dall, avocat spécialiste du droit automobile.

Jean-Baptiste Le Dall continue : « Mais vous ne pouvez pas en vouloir à des gens qui ont vu la barrière de péage ouverte, qui ont eu peur des palettes en train de brûler et des Gilets jaunes qui leur faisaient signe de passer… » Et l’avocat, sûr de son analyse, de préciser : « La consigne que je donnais aux automobilistes concernés, c’était de ne surtout pas se presser de répondre » à un courrier de Vinci, s’ils en avaient reçu un.

D’autre part, les images des plaques d’immatriculation ne peuvent être conservées que durant 30 jours en cas de fraude. « Peut-on conserver les images de ces automobilistes qui ne sont pas vraiment des fraudeurs ?, interroge une source bien informée. Dès le départ le dossier était bancal, c’est pour ça que tous les concessionnaires n’ont pas suivi Vinci. »

Une procédure plus coûteuse qu’elle aurait rapporté

Autre élément qui a sans doute fait réfléchir la société d’autoroutes : cette procédure « aurait coûté plus cher à Vinci qu’elle ne lui aurait rapporté, car le groupe aurait adressé de nombreux courriers pour récupérer quelques euros à chaque fois… » souligne Me Le Dall. En effet, ce sont des millions de plaques d’immatriculations qu’ils auraient fallu tracer pour déterminer les péages d’entrer et de sortie des véhicules afin d’établir la facture exacte de chaque automobiliste. Un vrai travail de fourmis.

« C’est d’autant plus compliqué que pour de nombreux trajets, les usagers commencent leur parcours sur une concession et le terminent sur une autre, précise un spécialiste du réseau. Cela aurait vite tourné à l’usine à gaz. Vous choisissez de rattraper certains automobilistes et pas d’autres parce que, sur telle ou telle autoroute, le nombre d’entrées et de sorties est trop nombreux… » Une facture d’autant plus élevée que Vinci autoroutes, dès le début, a fait une croix sur les 20 euros de frais administratifs qui sont normalement réclamés quand un véhicule fraude un péage. Difficile, en effet, de réclamer plus que le péage normal à des automobilistes qui n’ont pas demandé à circuler gratuitement !