[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Agenda militant

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Gilets jaunes - premier bilan

Gilets-jaunes

Lien publiée le 24 décembre 2018

Tweeter Facebook

Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://fischer02003.over-blog.com/2018/12/gilets-jaunes-premier-bilan.html

Par Bernard Fischer

Dimanche 23 Décembre 2018

Un nouveau mouvement social, le mouvement des Gilets Jaunes, faisait son apparition en France au mois de novembre 2018. Plus d’un mois après son début, c’est le moment d’un premier bilan.

La majorité des militants et des organisations politiques et syndicales de gauche et d’extrême gauche ne comprenaient rien à ce nouveau mouvement social.

La moitié des militants des organisations traditionnelles présentaient ce mouvement comme un mouvement totalement positif et révolutionnaire à cent pour cent. L’autre moitié des militants des organisations traditionnelles critiquaient ce mouvement en raison de la participation d’un certain nombre de militants d’extrême droite à l’intérieur du mouvement.

Dans ce mouvement, il y avait des questions particulières à ce mouvement et il y avait des questions générales communes à tous les mouvements sociaux.

Le mouvement des Gilets Jaunes posait à un niveau supérieur et apportait de nouvelles réponses aux principales questions du mouvement social du printemps de l’année 2018 et du mouvement des Nuits Debout de 2016.

Le mouvement social du printemps 2018 posait les questions centrales de la convergence des luttes et des violences policières. Il ne trouvait pas de réponses à ces questions et c’était une des raisons de son échec et de sa défaite.

La convergence des luttes des cheminots, des étudiants et des lycéens, était minoritaire et le mouvement étudiant et lycéen subissait lui-même une très importante répression policière et judiciaire, des centaines d’interpellations, de gardes à vue, de procès et de condamnations, et des dizaines d’interventions des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) pour le déblocage et l’évacuation des universités et des lycées, au mépris des franchises universitaires.

Six mois plus tard, la convergence des luttes du peuple des ronds points, des étudiants et des lycéens, était à nouveau minoritaire. Contre la quatrième manifestation nationale du mouvement des Gilets Jaunes à Paris, la préfecture de police de Paris bloquait plusieurs arrondissements du centre de Paris, il y avait plus de mille interpellations et plus de neuf cent gardes à vue, dont six cent Gilets Jaunes originaires de province, et un avocat déposait une semaine plus tard une plainte collective de vingt quatre journalistes et photographes, dont des journalistes des médias internationaux, devant l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN).

La participation des militants des organisations traditionnelles était toujours minoritaire à l’intérieur du mouvement des Gilets Jaunes. Des questions supplémentaires provoquaient des divergences supplémentaires entre, d’une part, les militants des organisations traditionnelles et, d’autre part, le mouvement des Gilets Jaunes.

Premièrement, le mouvement des Gilets Jaunes diffusait au mois de novembre 2018 une plateforme de quarante deux revendications. Cette plateforme de revendications n’était pas les quarante deux conditions d’adhésion au mouvement des Gilets Jaunes. Elle provoquait des critiques supplémentaires des militants des vieilles organisations contre le mouvement des Gilets Jaunes.

La principale revendication du mouvement des Gilets Jaunes était la démission d’Emmanuel Macron. Des intellectuels gauchistes critiquaient la plateforme des quarante deux revendications du mouvement des Gilets Jaunes et ils opposaient comme d’habitude le tout et la partie. De leur point de vue, la seule revendication serait la démission d’Emmanuel Macron et le mouvement des Gilets Jaunes n'aurait pas besoin de plateforme de revendication. De leur point de vue, dans la plateforme de revendications, il y aurait trop de revendications démocratiques et pas assez de revendications sociales. Ils critiquaient en particulier le Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC). Ils présentaient cette revendication comme une revendication réformiste. De leur point de vue, il n’y aurait pas du tout de contradiction entre le RIC et les institutions de la cinquième république. Ils ne comprenaient rien aux résultats des référendums de 1969 et de 2005 en France, du référendum contre la troïka en Grèce en 2015, du référendum pour le Brexit en Grande Bretagne en 2016 et du référendum pour l’indépendance de la Catalogne en 2017.

Enfin, les intellectuels gauchistes présentaient le mouvement des Gilets Jaunes comme un mouvement idéal sans organisation et ils le soutenaient pour cette raison. Il n’y avait jamais et il n’y aura jamais de mouvement réel sans organisation et le blocage et l’occupation de plusieurs centaines de ronds points dans toute la France impliquait à l’inverse une très bonne organisation.

Le mouvement des Gilets Jaunes a ses assemblées générales souveraines, ses coordinations départementales et régionales, ses sites internet, ses pages facebook et ses porte-paroles nationaux, bons ou mauvais, il les élira et il les révoquera, il n’a pas besoin des conseils des intellectuels gauchistes.