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Les gagnants et les perdants de la nouvelle politique de Macron

Lien publiée le 23 janvier 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.lepoint.fr/economie/les-gagnants-et-les-perdants-de-la-nouvelle-politique-de-macron-23-01-2019-2288190_28.php

L'Institut des politiques publiques a évalué les effets de la politique du président sur le revenu des Français après les concessions faites aux Gilets jaunes.

Quel sera l'impact des mesures sociales et fiscales décidées par le gouvernement sur le revenu des Français ? Des économistes de l'Institut des politiques publiques (IPP) répondent très précisément à cette question dans leur nouvelle étude qui actualise les résultats auxquels ils étaient parvenus avant les mesures de pouvoir d'achat annoncées par Emmanuel Macron pour répondre à la fronde des Gilets jaunes.

Face à la contestation de sa politique fiscale, l'exécutif a décidé quatre mesures, à la fin de l'année dernière :

L'annulation de l'augmentation des taxes sur le carburant prévue initialement en 2019 ;

- L'annulation de la hausse de la CSG pour les retraités célibataires qui touchent moins de 2 000 euros de pension par mois (y compris les retraites complémentaires) ;

L'augmentation de la prime d'activité versée aux travailleurs aux revenus modestes ainsi que son élargissement ;

- La défiscalisation et la suppression des charges sociales salariales sur les heures supplémentaires avancées au 1er janvier 2019.

Au total, avec les autres mesures déjà prévues auparavant par le budget 2019, le pouvoir d'achat rendu aux Français atteindra 8,8 milliards d'euros cette année (10,2 milliards de baisses d'impôts compensées par une diminution des prestations sociales de 1,4 milliard lié à leur revalorisation inférieure à la hausse des prix anticipée cette année).

Effet sur le porte-monnaie positif

Ce tournant dans la politique fiscale et sociale d'Emmanuel Macronchange totalement le profil des gagnants et des perdants. Quasiment tous les ménages français – ici divisés en 100 catégories en fonction de leur niveau de revenus – seront gagnants grâce aux mesures du budget 2019, à quelques exceptions près.

Alors que les ménages situés en bas de la distribution des revenus étaient perdants dans la version initiale du budget 2019, l'effet sur leur porte-monnaie est désormais positif. Certains d'entre eux restent – très légèrement – perdants. Il s'agit, pour l'essentiel, des ménages dépendants des allocations, mais ne travaillant pas. Ces derniers sont impactés par la revalorisation inférieure à l'inflation des prestations familiales et des aides au logement, mais bénéficient en revanche de l'augmentation de 50 euros du chèque énergie et son élargissement à de nouveaux bénéficiaires.

Les effets du Budget 2019 initial ©  IPP

Les effets du Budget 2019 initial © IPP

Effet cumulé du budget 2018 et 2019 avant les annonces liée au mouvement des Gilets jaunes. ©  IPP

Effet du budget 2019 sur le revenu disponible avant les annonces liée au mouvement des Gilets jaunes.

© IPP

Dans le rouge initialement, les Français situés parmi les 19 % les plus aisés (à l'exception donc des 1 % qui bénéficiaient fortement de la transformation de l'ISF en impôt sur la fortune immobilière) sont désormais moins impactés. Leurs gains ou leurs pertes de revenu disponible (la somme des revenus touchés, une fois les impôts payés et les prestations sociales perçues*) sont, en moyenne, quasiment nuls. Ils ne bénéficieront pas de la seconde tranche de baisse de la taxe d'habitation, mais profitent des baisses de cotisations salariales.

Lire aussi Pourquoi il fallait augmenter la prime d'activité plutôt que le smic

Forte disparité entre actifs et retraités

Mais les constats précédents masquent des différences importantes entre les retraités et les actifs. Les premiers sont perdants à cause de l'augmentation de la CSG et la moindre revalorisation des pensions, tandis que les seconds sont gagnants, car ils bénéficient de la baisse de leurs cotisations sociales salariales ainsi que des exonérations sur les heures supplémentaires.

Cette étude, très fine, permet surtout d'évaluer l'effet qu'aura la politique sociale et fiscale menée depuis le début du quinquennat (en incluant les mesures du budget 2018, donc) sur le pouvoir d'achat des Français d'ici à fin 2019.

Effets cumulés de la politique sociale et fiscale du gouvernement sur le revneu disponible des ménages avant les mesures de pouvoir d'achat annoncées par Emmanuel Macron suite au mouvement des Gilets jaunes. 

© IPP

Effets cumulés du Budget 2018 et 2019 corrigé suite au mouvement des Gilets jaunes.  ©  IPP

Effets cumulés du Budget 2018 et du Budget 2019 corrigé suite au mouvement des Gilets jaunes. 

© IPP

Elle montre que pratiquement tous les ménages gagneront entre un peu moins de 1 % et plus de 2 % de leur revenu disponible à l'exception notable de ceux aux revenus les plus faibles, qui ne travaillent pas, et des ménages très aisés (à l'exception des 1 % les plus riches, très favorisés par la transformation de l'ISF et la taxe de 30 % sur les revenus du capital).

Mais là encore, la disparité est forte entre les actifs et les retraités. Les actifs peuvent enregistrer jusqu'à 4,3 % de gain de revenu disponible, pour ceux qui appartiennent, grosso modo, à la classe moyenne inférieure (entre les 20 et 40 % des plus modestes). Le gain est ensuite décroissant avec l'augmentation des revenus (sauf pour les 1 % les plus aisés). Les retraités plutôt aisés, appartenant à la moitié la plus favorisée des ménages, sont en revanche perdants – jusqu'à 3 % de revenu disponible parmi les 20 % les plus favorisés. Parmi les retraités modestes, certains gagnent jusqu'à 3 % de revenu disponible grâce à la forte revalorisation du minimum vieillesse et de l'allocation adulte handicapée. Les perdants au bas de la distribution des revenus concernent les retraités qui ne sont pas au minimum vieillesse, mais qui étaient déjà exemptés de taxe d'habitation. Eux subissent la moindre revalorisation des pensions.

Effet cumulés des budgets 2018 et 2019 corrigé sur le revenu disponible des retraités. 

© IPP

Effet cumulés de la politique sociale et fiscale du gouvernement après les mesures annoncées fin 2018.

© IPP

L'Institut des politiques publiques ne mesure que l'effet des seules mesures fiscales et sociales du gouvernement sur le pouvoir d'achat. Mais même en ajoutant l'évolution anticipée des Français, il devrait progresser nettement. L'Insee a annoncé en décembre qu'il devrait progresser l'INSEE de 2 % rien que sur le premier semestre 2019, entre janvier et juin. Du jamais-vu depuis plus de dix ans. Reste à savoir si les Français le ressentiront ainsi et en sauront gré au président. Ce n'est pas gagné. La baisse de la CSG pour les retraités qui l'avaient subie l'année dernière ne devrait pas être opérationnelle avant juillet... Le trop-perçu sera alors remboursé, mais avec sept mois de retard.

*Le revenu disponible d'un ménage, qui sert de référence à cette étude de l'IPP, correspond à la somme des revenus touchés, une fois les impôts payés et les prestations sociales perçues. Il est exprimé en unité de consommation, c'est-à-dire rapporté à la taille du ménage pour prendre en compte les économies d'échelle liées à l'existence de dépenses mutualisées ou non. Le premier adulte d'un ménage compte pour une unité de consommation puis chaque personne supplémentaire pour 0,5. Les enfants de moins de 14 ans comptent pour 0,3 unité de consommation.