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"Les gilets jaunes, ils ont peur de se retrouver comme nous" : on a assisté à un grand débat en banlieue
Les brèves publiées dans cette rubrique « Informations et analyses » le sont à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Très peu de réunions du "grand débat" sont organisées dans les quartiers. "Marianne" a assisté à l'une d'entre elles à Gennevilliers, au nord de Paris, où la colère côtoie la résignation.
« Tu viens, hein ? » Hassan Ben M’Barek a son portable collé à l’oreille. La nuit est tombée à Gennevilliers, à quelques stations de métro du nord de Paris, et la salle est quasiment vide. En ce début de soirée du jeudi 31 janvier, le patron du Collectif Banlieues Respect organise un débat avec « des habitants et des jeunes issus des quartiers de Gennevilliers ». Cet habitué du paysage militant en banlieue l'a annoncé sur le site du « grand débat » national. A cet adepte des coups de com’, plutôt marqué à droite, revient le mérite d’avoir mis sur pied l’une des très rares réunions à se dérouler près des cités, qui semblent tout autant se tenir à distance du « grand débat » que du mouvement des gilets jaunes. Du coup, quelques journalistes sont là, attendant les jeunes en question. Les voilà qui débarquent, en petit groupe, dans la permanence des Républicains prêtée par la responsable locale du parti. La salle se remplit, une vingtaine de personnes sont finalement assises autour de la table rectangulaire.
"Macron a 400 députés, j’en ai jamais vu un seul ! Les seuls qu’on voit dans les quartiers, c’est la police."
Hassan Ben M’Barek introduit. « C’est vrai que les gilets jaunes, ça ne prend pas tellement en banlieue. Mais ce qui est en train de se passer, ça nous concerne aussi. » La parole tourne. Bilel est le plus bavard, le plus remonté contre Macron aussi : « Dans son entourage, y a plein de magouilleurs comme Benalla ! »Abdellah n’est pas en reste : « Macron a 400 députés, j’en ai jamais vu un seul ! Les seuls qu’on voit dans les quartiers, c’est la police. » Les oreilles du maire (communiste) sifflent aussi. « Je suis père de famille et il n’y a rien qui avance. Le maire, il met des caméras à 25.000 euros, ça sert à quoi ? », peste Stephen.
Surtout, tous ont l’impression de se heurter à un mur, que ce soit pour décrocher un boulot, une formation, un logement. « On est laissés à l’abandon, dit Mohammed. A un moment, je voulais passer mon Bafa. La maison locale m’a renvoyé vers le CIO, eux ils m’ont renvoyé vers la mairie... On se fait balader ! » On se plaint des flics qui « oppressent les jeunes ». De l’école qui ne remplace pas les enseignants absents : « Ça, à Paris, ça existe pas ! » De la Poste qui, parfois, ne passe pas « pendant trois semaines ». L’une des rares femmes présentes prend timidement la parole : « Ici, il y a beaucoup de Maghrébins, les jeunes sont un petit peu perdus entre deux pays... Il faut les écouter, ces jeunes-là. »
Que pensent-ils des gilets jaunes ? « Je suis avec eux. On ne peut pas se lever le matin et travailler pour 1.200 euros par mois », tranche Moussa. « Les gilets jaunes, c’est pas la classe pauvre, c’est la classe moyenne, et ils ont peur de se retrouver comme nous », lance Stephen. Leur aîné Abdellah, membre du collectif, y va de son analyse : « Pourquoi les jeunes des banlieues ne participent pas au mouvement des gilets jaunes ? Parce que ça fait 40 ans qu’ils ne sont pas écoutés. Mais faut pas croire que la banlieue dort. Si demain, il y a un accident ou une bavure, la banlieue peut rejoindre ce mouvement. » « Ça va péter ! », approuve Mohammed.
"Ça sert à rien !"
Stylo en main, l’animateur demande des propositions. « Franchement, on n’a pas envie de noter des choses, ça sert à rien ! Ça fait 40 ans que c’est la galère », s’énerve Abdellah. « Si j’ai un truc à demander, c’est à Dieu, pas à Macron. Eux, c’est des escrocs et des voleurs. J’attends rien de ces gens-là », s’écrie Bilel. Steven, ton calme et lunettes sages, n’est pas de cet avis : « Je crois au débat, parce que c’est une forme de participation citoyenne, des solutions peuvent en résulter. »Quelques idées fusent : retour des contrats aidés, plan de formation pour les jeunes... « Ce serait bien qu’ils nous mettent un petit local, pour qu’on se retrouve », glisse Nassim. Et qu’on ne leur dise pas qu’il n’y a pas d’argent. « Là, Macron a vendu une ville, l’Alsace ou je sais pas quoi... », lance Stephen. « Non non, c’est une connerie ça », intervient un entrepreneur aux cheveux blancs, qui propose de « favoriser la création d’entreprises » et « supprimer les charges pour les TPE ».
Hassan Ben M’Barek promet de faire remonter les recommandations au préfet. Les participants se dispersent. Abdellah tire ses conclusions : « Vous voyez, les gens ont des choses à dire, mais en général ils se disent : à quoi bon ? »Juste à côté, à la cité du Luth, « des voitures brûlent toutes les nuits en ce moment », soupire Jacqueline Clero, conseillère municipale d’opposition. On entend, dehors, la sirène des camions de pompiers.