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La construction d’un peuple

Lien publiée le 5 février 2019

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http://fischer02003.over-blog.com/2019/02/la-construction-d-un-peuple.html

LA CONSTRUCTION D UN PEUPLE

Par Bernard Fischer

Mardi 5 Février 2019

Plus de deux mois après son apparition, le mouvement des Gilets Jaunes avance lentement, mais il avance. La question centrale est la question de la construction d'un grand mouvement social, de la construction d'un peuple, comme disent les populistes de gauche.

Les principales questions du mouvement des Gilets Jaunes sont les suivantes, la question des violences policières, la question de la convergence des luttes, en particulier la question des relations entre le mouvement des Gilets Jaunes et les organisations politiques et syndicales traditionnelles, la question de la structuration du mouvement, la question de la plate forme de revendications du mouvement et la question des médias. Vous trouverez ci dessous des réponses à ces principales questions.

La première question est la question des violences policières. Après Marx Dormoy en 1937 et Raymond Marcellin en 1968, Christophe Castaner gagnait déjà largement sa place au panthéon des grands ministres de la répression. La marche à la transformation de l'état de droit en état policier avance rapidement. La principale disposition du gouvernement depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, à l'exception de l'aumône de la prime d’activité, est la présentation et le vote d'une nouvelle loi anticasseurs au parlement et il ne voit même pas la contradiction totale entre, d'une part, cette nouvelle loi anticasseurs et, d'autre part, son grand débat national. Il faut l'utilisation massive des dernières dispositions de l'état de droit contre l'état policier, la multiplication des plaintes collectives  des victimes et des témoignages des violences policières devant la justice et devant l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN). Il y a aussi la multiplication des collectifs contre la répression au niveau municipal, départemental et régional. Il faut la constitution d'un collectif national contre la répression. Il faut une grande campagne nationale pour l'interdiction de l'utilisation des armes de guerre, comme par exemple les Lanceurs de Balles de Défense (LBD), et pour l'amnistie de tous les Gilets Jaunes.

La deuxième question importante est la question de la structuration du mouvement. La première coordination nationale du mouvement des Gilets Jaunes avait lieu à Commercy à la fin du mois de janvier 2019. Trois cent personnes représentaient environ une centaine de collectifs de base et d'assemblées générales locales. C'était trop tard et trop peu. Il y a des assemblées générales du mouvement des Gilets Jaunes dans toutes les villes, dans tous les départements et dans toutes les régions. Il faut la désignation de portes paroles de toutes ces assemblées générales et la réunion de tous ces portes paroles dans des coordinations nationales plus fréquentes. Les nouveaux moyens de communication n'impliquent même plus l'organisation de coordinations nationales physiques dans un lieu géographique unique et ils permettent le fonctionnement d'une coordination nationale permanente par visioconférence. Nous n'avons pas besoin d'un mouvement sans porte parole, nous avons besoin d'un mouvement dont nous sommes tous les portes paroles.

La troisième question importante est la question de la plate forme de revendications du mouvement des Gilets Jaunes. Il y avait dès le début du mois de décembre 2018 une plate forme de quarante deux revendications. Il y avait ensuite la deuxième pétition de Priscillia Ludosky et la synthèse de cette plate forme de quarante deux revendications en une plate forme de quatre revendications. Ces plates formes de revendications ont deux conséquences importantes.

Premièrement, elles répondent définitivement à tous les discours selon lesquels le mouvement des Gilets Jaunes serait un mouvement apolitique et asyndical. Quand la principale revendication d'un mouvement est la démission du président de la république, ce mouvement n'est pas un mouvement apolitique, c'est un mouvement totalement politique. Quand l'une des principales revendication d'un mouvement social est l'augmentation du Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC) et des minimas sociaux, ce mouvement n'est pas un mouvement asyndical, c'est un mouvement totalement syndical.

Les plates formes de revendications répondent également à la question de la présentation de candidats du mouvement des Gilets Jaunes aux élections. Les questions de la structuration du mouvement, de sa plate forme de revendication et de ses candidats aux élections sont inséparables. Une véritable liste des Gilets Jaunes ne sera pas la liste de Bernard Tapie et d'Ingrid Levavasseur, elle sera la liste des véritables portes paroles du mouvement responsables et révocables par les assemblées générales du mouvement et porteurs de ses revendications.

La quatrième question importante est la question des relations entre le mouvement des Gilets Jaunes et les syndicats, en particulier la question des relations entre le mouvement des Gilets Jaunes et la Confédération Générale du Travail (CGT). Il y a un passif et un contentieux. L’intégration des syndicats à l’état n’allait jamais aussi loin. La principale cause du surgissement du mouvement des Gilets Jaunes est précisément l’échec total depuis plus de vingt ans de la tactique et de la stratégie des journées d’action de la CGT.

Plus de deux mois après le début du mouvement des Gilets Jaunes, des militants et des structures syndicales de base soutiennent timidement le mouvement des Gilets Jaunes. Cela ne suffit pas. Un véritable soutien massif des syndicats au mouvement des Gilets Jaunes passe par deux question importantes à l’intérieur et à l’extérieur des syndicats.

Premièrement, le prochain congrès de la CGT approche et il faut une organisation des syndicalistes révolutionnaires à l’intérieur de la CGT pour la mise en minorité de la direction réformiste de la CGT et pour son remplacement par une direction révolutionnaire.

Deuxièmement, le mouvement des Gilets Jaunes cherche partout dans toute la France des locaux pour l’organisation de ses assemblées générales. Le mouvement ouvrier et syndical fondait à la fin du dix neuvième siècle les Bourses du Travail. Ces Bourses du Travail existent encore. Il faut l’ouverture massive des Bourses du Travail, des maisons des syndicats et des locaux syndicaux au mouvement des Gilets Jaunes pour l’organisation de ses assemblées générales. Il en va de même des locaux municipaux.

La dernière question est la question des médias. La dénonciation sempiternelle de tous les journalistes de tous les médias à la solde du gouvernement, du patronat et du grand capital, présente et comporte deux limites importantes, majeures et évidentes. Elle ignore totalement les différenciations à l’intérieur du monde des médias. Elle ne comprend rien à la multiplication des violences policières contre les journalistes.

Elle ne répond pas à la question de la construction des médias du mouvement. Ce n’est pas seulement l’utilisation des réseaux sociaux et des messageries comme Facebook, Twitter, Whatsapp ou Telegram. La réponse à la question des médias du mouvement passe par l’ouverture systématique de sites et de blogs électroniques par toutes les assemblées générales de tous les Gilets Jaunes à tous les niveaux, au niveau local, départemental, régional et national, et par le fonctionnement de cette architecture électronique au service du mouvement.