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Relaxe obtenue pour Cédric Herrou
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://npa2009.org/actualite/antiracisme/relaxe-obtenue-pour-cedric-herrou
Crédit Photo: DR
Le tribunal de Nice a acquitté ce jeudi 15 février Cédric Herrou qui était poursuivi par le préfet des Alpes Maritimes pour injure publique.
Le Préfet des Alpes Maritimes avait déposé plainte pour les propos tenus par Cédric Herrou sur sa page Facebook les 12 et 13 juin 2017 :
« Peut-être le préfet des Alpes-Maritimes pourrait-il s’inspirer des accords avec la SNCF pendant la deuxième guerre pour le transport des juifs pour gérer le transport des demandes d’asile…
Cédric avait tenu ces propos pour interpeller le préfet lorsqu’il cherchait une solution pour permettre à plus d’une centaine de migrants, exilés chez lui arrivés à Breil-sur-Roya, de rejoindre Nice en train pour accéder à leurs droits et y déposer une demande d’asile.
Dans un communiqué Cédric explique le contexte dans lequel ses propos sont tenus :
« Comme d'habitude,j'informe par email la gendarmerie du village de notre départ pour le lendemain, avec une note particulière au préfet des Alpes-Maritimes, pour lui préciser que le transport doit, selon la loi, être à sa charge. Je ne reçois aucune réponse écrite du préfet mais une réponse physique, et offensive, de sa part : le lendemain matin, l'accès au train pour les demandeurs d’asile est bloqué par la police ferroviaire ainsi que par la gendarmerie mobile, un dispositif jusqu'alors jamais vu en gare de Breil sur Roya. Les demandeurs d'asile ne peuvent accéder à leurs droits.
A ce moment, le 12 juin 2017 à 10h30, je publie sur ma page Facebook Cédric Herrou la fameuse phrase, en d'autres termes : s'inspirer du pire pour faire le meilleur...Mon but était de lancer l’alerte et provoquer un débat public afin que le préfet se penche enfin sur notre vallée, sur notre situation, et nous aide à trouver des solutions adaptées.
Après cela, nous avons dû prendre la route durant 3 jours à travers les montagnes afin de rejoindre Nice à pieds (80km). Partout sur la route, nous avons été accueillis à bras ouverts, les citoyens se sont mobilisés. Enfin les demandeurs d'asile sont arrivés à Nice et se sont inscrits auprès de la PADA (Plateforme d'accueil des demandeurs d'asile).
Cela fait trois années que les habitants de la vallée de la Roya paient les conséquences d'une gestion catastrophique de la migration dû au rétablissement de la frontière franco-italienne, sous couvert de lutte anti-terroriste.Ni le préfet du département, ni le préfet de région, ni le ministre de l'Intérieur n'ont daigné nous rendre visite pourvoir de leur propres yeux des milliers de jeunes exilés marcher le long de nos routes en 2016, des centaines de citoyens tirer leurs rideaux pour cacher leurs hôtes "indésirables", et encore moins comment un simple paysan transforme son terrain en camping accueillant plus de 250 personnes à la fois !Jamais non plus ils n'ont, bien sûr, justifié ou expliqué la présence policière et militaire démesurée (à l'époque 50 gendarmes mobiles se relayant autour de mon domicile afin de l'observer 24/24, des caméras disposées autour de mon domicile en toute irrégularité), ni eu un commentaire sur l'acharnement judiciaire autour du "délit de solidarité"… »
Lors de l’audience du 22 octobre 2018, le représentant du parquet avait requis une amende de 5 000 euros.
« La plainte du préfet était totalement infondée, et même illégitime, car Cédric Herrou ne fait que dénoncer les violations des droits fondamentaux commises quotidiennement par le préfet des Alpes-Maritimes contre les demandeurs d’asile », a déclaré son avocate MeSabrina Goldman.
Ce nouvel épisode démontre une fois de plus l’acharnement du préfet à l’encontre de Cédric, figure symbolique de la solidarité à l’accueil des migrants dans les Alpes Maritimes.
Il convient de rappeler également l’arrêt de la cour de cassation qui avait annulé une condamnation précédente à quatre mois de prison avec sursis pour avoir « facilité la circulation et le séjour »de migrants. Cette décision était intervenue après la reconnaissance par le Conseil constitutionnel, du « principe de fraternité », duquel découle « la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national ».
Correspondant