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Zetkin, Kollontaï, et l’origine communiste de la journée du droit des femmes
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://www.editoweb.eu/nicolas_maury/Clara-Zetkin-Alexandra-Kollontai-et-l-origine-communiste-de-la-Journee-internationale-du-droit-des-femmes_a11711.html
La création d’une "Journée du droit des femmes" a été proposée pour la première fois en 1910, lors de la conférence internationale des femmes socialistes, par les communistes Clara Zetkin et Alexandra Kollontaï, et s’inscrivait dans une perspective révolutionnaire
Conférence internationale des femmes de 1921, avec Clara Zetkin et Alexandra Kollontaï
Ce n’est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Petrograd (Saint Pétersbourg), et l’impulsion de Lénine en 1921, que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la Journée internationale du droit des femmes devient une tradition dans le monde entier.
C’est la journaliste allemande Clara Zetkin et la russe Alexandra Kollontaï, qui ont lancé l’idée d’une Journée des femmes
Directrice de la célèbre revue Die Gleichheit (L’égalité), qu’elle a fondé en 1890, Clara Zetkin (1857-1933) organise les conférences internationales des femmes socialistes de Stuttgart (1907) et de Copenhague (1910) où elle impose son point de vue et est élue secrétaire.
C’est à Copenhague, en 1910, lors de la seconde conférence internationale des femmes socialistes, qu’elle propose, avec l'aide d'Alexandra Kollontaï (PSDOR) d’organiser une "Journée des femmes" en vue de servir à la propagande pour le vote féminin. La conférence réunit une centaine de militantes, venues de 17 pays. Elles adoptent aussitôt cette proposition, inspirée des manifestations d’ouvrières qui se sont déroulées aux Etats-Unis en 1908 et en 1909. Le 8 mars 1914, les femmes réclament le droit de vote en Allemagne. Elles l’obtiennent le 12 novembre 1918.
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Clara Zetkin, militante féministe, pacifiste et communiste
« Où sont vos maris, vos fils ? Pourquoi doivent-ils s’entre-tuer et détruire avec eux tout ce qu'ils ont créé ? Qui bénéficie de ce cauchemar de sang ? Tout juste une poignée de profiteurs de guerre. Puisque les hommes ne peuvent plus parler, c'est à vous de le faire. Travailleuses de tous les pays en guerre, unissez-vous ! »
Clara Zetkin est emprisonnée en 1915 en raison de ses convictions pacifistes. En 1916, elle joue, avec Rosa Luxemburg, un rôle essentiel dans la création du parti communiste allemand. La révolution allemande de novembre 1918 (qui permet le renversement du régime impérial du Kaiser) permet au mouvement féministe d'obtenir le droit pour les femmes de voter et d'être élues. Clara Zetkin adhère au Parti communiste d'Allemagne (KPD), créé en décembre 1918 autour de la Ligue spartakiste. Elle est ensuite députée du KPD de 1920 à 1933.
En 1920, élue au Reichstag, Clara Zetkin assiste à la montée du nazisme en Allemagne.
Le 30 août 1932, à 75 ans, elle est chargée, en sa qualité de doyenne du Reichstag, de prononcer le discours d’inauguration du Parlement où dominent les chemises brunes. Elle lance un vibrant appel à lutter contre le nazisme. Ce sera sa dernière manifestation publique.
En exil à Moscou, elle meurt le 20 juin 1933.
Elle participe au congrès de Tours, le 18ème congrès de la SFIO, et y joue un rôle décisif dans la victoire du courant révolutionnaire et l'adhésion à la IIIème Internationale. Son arrivée (clandestine, car interdite de territoire par les autorités françaises) et sa présence est décisive sur l'issue du congrès. Par ses discours et son action, elle convainc les délégués de la nécessité de l'adhésion à la nouvelle internationale.
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Alexandra Kollontaï, au centre, assise à gauche de Lénine lors d'une session du conseil des commissaires du peuple
Alexandra Kollontaï, marxiste, féministe et première femme ministre et ambassadrice
Alexandra Mikhaïlovna Kollontaï (en russe : Александра Михайловна Коллонтай), née le 31 mars (19 mars) 1872 à Saint-Pétersbourg et morte le 9 mars 1952 à Moscou.
Comme beaucoup de révolutionnaires marxistes (socialistes ou communistes), Alexandra Kollontaï condamne le féminisme de son époque, le considérant comme « bourgeois », puisqu'il détourne la lutte des classes en affirmant qu'il n'y a pas qu'une domination économique, mais aussi une domination des genres. Mais elle travaille cependant à l'émancipation de la femme dans le combat communiste ; elle déclare ainsi : « La dictature du prolétariat ne peut être réalisée et maintenue qu’avec la participation énergique et active des travailleuses. »
« Lors des conflits et des grèves, la femme prolétaire, opprimée, timide et sans droits, d’un coup apprend à se tenir debout et droite [...] La participation au mouvement ouvrier rapproche l’ouvrière de sa libération. »
L'action d'Alexandra Kollontaï, en tant que commissaire du peuple (ministre), et de ses consœurs leur permet d'obtenir le droit de vote et d'être élues, le droit au divorce par consentement mutuel, l'accès à l'éducation, un salaire égal à celui des hommes, des congés de maternité et l'égalité de reconnaissance entre enfants légitimes et naturels. Le droit à l'avortement est obtenu en 1920 — il sera limité en 1936 par Staline, puis rétabli après la mort de ce dernier.
Alexandra Kollontaï devient ambassadrice de l'Union soviétique en Norvège en 1923 et remporte d'immenses succès diplomatiques (elle mène les négociations pour les deux armistices entre l'URSS et la Finlande, en 1940 et en 1944, et pour l'armistice avec la Roumanie en 1944) et commerciaux (en récupérant l'or que l'ancien chef du gouvernement provisoire de la Russie, Aleksandr Kerenski, avait transféré en Finlande).
« 8 mars, jour de rébellion des ouvrières contre l’esclavage de la cuisine ». Affiche soviétique représentant une ouvrières qui tend la main à une femme écrasée par les tâches domestiques (et par une icône religieuse) pour la libérer.