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Les truands du patronat mis en exergue par une étude de l’INSEE

Lien publiée le 15 mars 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.anti-k.org/2019/03/14/les-truands-du-patronat-mis-en-exergue-par-une-etude-de-linsee/

L’Humanité, 13 mars 2019

Le pouvoir politique manœuvre depuis près de quatre mois pour tenter de ne pas répondre aux attentes des gilets jaunes comme de la majorité du peuple de France. Une étude de l’INSEE publiée hier montre à quel point  Emmanuel Macron et son gouvernement ont réduit le pouvoir d’achat des retraités pour augmenter le salaire des actifs sans qu’il en coûte un seul centime aux patrons, y compris  ceux du CAC 40 . Et en même temps, le gouvernement a confisqué la maigre augmentation de salaire consentie aux actifs en 2018 via la hausse du prix des carburants et des taxes.

Le  25 septembre 2018, Bruno le Maire, ministre de l’Economie, déclarait sur BFMTV : « Il est essentiel que les Français soient mieux rémunérés. Ils doivent se dire qu’ils en ont pour le travail qu’ils donnent. Dès le 1er octobre, des millions de Français verront leur feuille de paie augmenter». Le ministre ne disait pas de combien augmenterait la paie mensuelle. Il ne disait pas davantage que cette petite augmentation du salaire net ne couterait rien aux employeurs car elle résultait de la suppression de la cotisation maladie et la cotisation chômage sur le bulletin de salaire. Bruno Le Maire se gardait aussi de préciser que cette petite augmentation  était payée par les retraités dont les pensions nettes sont amputées depuis janvier 2018 de 1,83% via une augmentation de la CSG de 1,7% sur les pensions brutes.

Mais au fait, dans quelle mesure la spoliation des retraités par Emmanuel Macron et les ministres de droite qu’il a placés à Matignon et à Bercy a-t-elle profité aux actifs ? La réponse à cette question est tombée hier dans la note de l’Institut national de la statistique et des études économique (INSEE) qui porte le numéro 149 et dont le préambule est ainsi rédigé :

« Entre janvier et octobre 2018, le pouvoir d’achat des ménages a été affecté par la remontée des cours du pétrole ainsi que par plusieurs mesures sociales et fiscales : hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et bascule des cotisations sociales vers la CSG. Le niveau de vie (corrigé des dépenses de carburants et de fioul domestique) est inférieur en moyenne à ce qu’il aurait été en l’absence de ces évolutions. Les ménages en emploi sont légèrement gagnants (+0,2% en moyenne), alors que les ménages retraités sont perdants (- 2,0% en moyenne). Les effets conjugués de ces évolutions sont plus défavorables dans les territoires ruraux et les petites unités urbaines ».

Ce sont les retraités qui ont payé à la place des patrons

L’INSEE confirme donc ce que nous avons écrit ici même à plusieurs reprises ces derniers mois : ce sont les retraités qui ont payé à la place des patrons la petite augmentation des salaires encaissée par les actifs. Mais, pour autant, les actifs n’ont rien gagné au final puisque la hausse du prix des carburants et des taxes  perçues par le gouvernement ne leur a finalement pratiquement rien laissé en pouvoir d’achat. Plusieurs extraits de la note de l’INSEE confirment ce diagnostic. L’un d’eux est ainsi rédigé :

« Les ménages dont la personne de référence est en emploi (dits ménages en emploi) ressortent très légèrement gagnants au total. Leur niveau de vie corrigé est supérieur en moyenne de 0,2% (+ 5 euros par mois) à ce qu’il aurait été en l’absence de la hausse des prix des produits pétroliers et de la bascule des cotisations sociales vers la CSG. Cette bascule accroit le niveau de vie mensuel de 17 euros en moyenne, alors que la hausse des prix des carburants et du fioul domestique le réduit de12 euros », indique l’INSEE.

Dit autrement, en faisant baisser la pension nette des retraités de 1,83%, le gouvernement utilise cette somme pour augmenter le salaire net mensuel d’un actif de 17 euros en moyenne. Mais en même temps, comme dirait Macron, il reprend 12 euros par mois à chaque actif via la hausse du prix des carburantes et des taxes qui vont avec.

Et à la fin ce sont toujours les retraités qui paient, ce que confirme l’étude de l’INSEE en ces termes :

« A l’inverse, les ménages dont la personne de référence est retraitée (dits ménages retraités) sont perdants. Leur niveau de vie corrigé est inférieur en moyenne de 2,0%  (soit – 39 euros) à ce qu’il aurait été en   l’absence de ces évolutions. En effet, la bascule  des cotisations sociales vers la CSG  réduit leur niveau de vie mensuel de 27 euros en moyenne, auxquels s’ajoute une perte de12 euros due à la hausse des prix des carburants et du fioul domestique ».

Plus de perte de pouvoir d’achat dans les cantons ruraux et les petites villes

L’étude explique enfin que les habitants des cantons ruraux et des villes petites et  moyennes comme ceux des lointaines banlieues sont les plus impactés par la hausse des prix des carburants. « Au total, écrit l’INSEE, les ménages en emploi résidant dans les communes rurales ne bénéficient pas des effets conjugués de la bascule et de l’évolution des prix des produits pétroliers : leur niveau de vie corrigé baisse de 0,1%. Pour les autres ménages en emploi, les effets conjugués sont légèrement positifs et varient de + 0,1% dans les unités urbaines de 20.000 habitants à + 0,7% dans l’unité urbaine de Paris. Les ménages retraités sont perdants, quelle que soit la taille de l’unité urbaine. Cependant, la perte est plus élevée en milieu rural (-2,3%) et dans les unités urbaines de 20.000 habitants  (-2,1%)  que dans les métropoles (- 1,8% dans l’unité urbaine de Paris par exemple)».

Alors que le moment est venu de tirer les conclusions du grand débat mis en place par le pouvoir pour tenter d’étouffer le mouvement des gilets jaunes sans satisfaire les revendications, cette étude confirme à quel point Emmanuel Macron et ses ministres se sont conduits comme des truands du patronat depuis bientôt deux ans à la tête du pays.