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Parcoursup. Pourquoi faut-il payer pour faire certains vœux de formation ?
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Il reste deux jours aux futurs bacheliers pour finaliser leurs dossiers de candidature sur la plateforme d’inscription post-bac. À cette occasion, des familles découvrent que certaines écoles, même publiques, exigent de sortir le chéquier, simplement pour candidater.
Avant ce mercredi 3 avril à 23 h 59, les futurs bacheliers et les étudiants en réorientation doivent finaliser leur dossier sur Parcoursup pour candidater dans les formations du supérieur qu’ils souhaitent intégrer en septembre. Cette étape de validation est importante, car si les vœux saisis sur la plateforme ne sont pas validés, ils ne seront pas transmis aux établissements.
Les réponses seront envoyées aux candidats à partir du 15 mai. Pour cette deuxième année d’utilisation de Parcoursup, des nouveautés ont été apportées afin de réduire le temps d’attente des candidats.
Confirmer sa liste de vœux finale
Les candidats ont pu émettre dix vœux de formation, associés à 20 sous-voeux possibles (une même formation, plusieurs lieux). Pour chacun, ils doivent vérifier avant mercredi que chaque vœu est bien motivé, qu’ils ont indiqué leur préférence, que les bulletins scolaires et la fiche Avenir fournis par leur lycée sont bien renseignés dans leur dossier…
Et qu’ils ont bien envoyé les éléments spécifiques demandés par chaque formation. Comme, par exemple, l’acquittement de frais de candidature. Un budget souvent ignoré des familles. À l’image de cette mère de lycéenne près de Lorient (Morbihan), qui n’en revient pas : « Il faut payer 37 € par vœu en école nationale supérieure d’architecture ! »
Un budget à prévoir
Elle épaule sa fille, en terminale S, dans ses démarches sur la plateforme Parcoursup et ne s’attendait pas à débourser de telles sommes. Certes, les élèves boursiers en sont exonérés, mais ce n’est pas son cas… 37 € multipliés par dix vœux, cela fait un budget. Et encore, si elle se borne aux écoles nationales d’architecture publiques. « L’université technologique de Compiègne demande 95 €. Du coup, ma fille n’a pas émis de vœu. » Car la lycéenne n’a aucune garantie d’être retenue.
L’égalité des chances mise à mal
Elle a mené sa propre enquête afin de savoir pourquoi de telles sommes sont demandées, en précisant que l’accès à Parcoursup est bel et bien gratuit : « Ce n’est pas du fait de l’outil mais bien du fait des écoles d’architecture qui, émettent ainsi des frais administratifs et récoltent l’argent. » L’Ensab (école nationale supérieure d’architecture de Bretagne) explique, par exemple, sur son site que la somme sert à une première étude des demandes de pré-inscription, qui repose sur l’examen des dossiers scolaires et de la lettre de motivation par une commission ad hoc.
« On prône l’égalité des chances ? Plus vous avez de l’argent, plus vous pouvez émettre de vœux et donc multiplier les chances de réaliser le rêve de votre enfant, proteste-t-elle. Tout est bon pour racketter les familles ! Au final, vous pouvez perdre une importante somme, qui peut, elle, servir à payer un logement ou à se défaire des frais d’inscription dans ces mêmes écoles d’architecture. »
Entre 30 et 200 € de frais
Selon les établissements, ces frais de candidature vont de 30 à 200 €. Rien à voir avec les frais d’inscription dont il faudra s’acquitter si le candidat est reçu. Les frais exigés à cette étape sont affectés au traitement administratif des dossiers ou des concours d’admission.
Ils sont surtout demandés par des lycées privés pour des classes préparatoires ou des écoles privées d’art, de commerce ou d’ingénieurs (par exemple, pour les banques d’épreuves qui permettent de candidater à plusieurs écoles à partir d’un seul concours, comme le concours Avenir ou Sésame). Mais aussi - et c’est moins connu - par quelques organismes publics, comme les écoles nationales d’architecture ou les écoles d’ingénieurs du réseau Insa.
« On doit cet effort de transparence aux familles »
« Les frais de gestion de dossier existent depuis longtemps, mais avec la multiplication des vœux sur Parcoursup, cette question devient centrale chez les familles », constate Bruno Magliulo, ancien inspecteur académique et auteur de SOS Parcoursup (Éditions L’Étudiant).
Ce spécialiste de l’orientation conseille de consulter les sites de chaque formation, car elles appliquent toutes des règles différentes. Même si c’est plus rare, certaines remboursent tout ou partie des montants avancés en cas de maladie, déménagement, renoncement dans la phase de validation…
Quoi qu’il en soit, Bruno Magliulo reconnaît que « ces frais devraient figurer sur Parcoursup dans la fiche de présentation des établissements » et a prévu de faire remonter cette demande au ministère. « On doit cet effort de transparence aux familles. »