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Au local du PST algérien à Bejaïa pour la marche de vendredi 19 avril

Algérie

Lien publiée le 21 avril 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://npa2009.org/actualite/international/au-local-du-pst-algerien-bejaia-pour-la-marche-de-vendredi-19-avril

Crédit Photo: Collectif libre et indépendant des Femmes de Bejaia

Dans le cadre de la préparation de la 9e marche du vendredi, au niveau de la wilaya de Bejaïa, un reportage pour Le Matin d’Algérie au local du parti socialiste des travailleurs. 

On assiste à la préparation de la marche avec des banderoles, des pancartes, on prépare les mégaphones. Il y a des militantes et des militants des sympathisants, des proches, qui sont là pour se préparer pour la marche.

On va demander… l'avis de quelques militants. On commence par Kamel Aïssat,

Quel est l'objectif de cette 9e marche ?

L’objectif de la marche est de répondre à Gaïd Salah, le chef d’état-major, pour lui dire qu’on a une réponse à sa lettre. Nous voulons enlever tous les symboles du régime. C’est ça la réponse du peuple dans les marches du vendredi. Le peuple est toujours uni, les travailleurs sont toujours mobilisés. Les couches populaires aussi. Ce vendredi, on va lui dire qu’il y a une autre voix, que nous nommons assemblée constituante au service de la majorité du peuple, des travailleurs, des chômeurs, des femmes et de tous ceux qui sont exclus de la société.

C’est un moyen d’élaborer une Constitution qui réponde aux besoins sociaux de la majorité du peuple algérien. La souveraineté populaire, c’est nous qui la définissons. C’est elle qui doit définir le contenu de la nouvelle Constitution que nous voulons. Ils nous proposent des comités de sages, on leur dit : c’est quoi ces sages, qui les a élus ? Ils nous proposent des experts, on leur dit : qui sont ces experts, qui les a élus ? Les experts et les sages, c’est au peuple de les élire ! D’est en ouest, du nord au sud, les Algériens vont dire comment ils voient l’Algérie de demain.

Quelles sont les valeurs qui doivent venir du peuple algérien, qu’elle est l’identité du peuple, quels sont les besoins des Algériens au niveau social. C’est ça qui doit être le contenu de la nouvelle Assemblée constituante.

On va donc demander l'avis d'un autre militant, Lyes Touati. Quelle est ta lecture de la situation politique actuelle ?

Le mouvement reste intact en termes de mobilisation. Il doit durer au maximum. Il gagne en auto-organisation. Elle se met en place  dans les quartiers, les lieux de travail, la dynamique de réappropriation de l'UGTA, pour faire partir Sidi Saïd et son équipe, mais aussi pour une UGTA démocratique  autonome et représentative des travailleurs.

Ce n'est pas en se débarrassant de Sidi Saïd qu'on va se débarrasser de la bureaucratie. Il faut des AG dans tous les secteurs, pousser la dynamique des syndicats autonomes. La dynamique du mouvement étudiant autonome dans toutes les universités.

On voit des débats organisés dans les quartiers, dans les universités, dans les entreprises. C'est extraordinaire. Le mouvement gagne en qualité. Quand le peuple dit « système dégage », ça ne se réduit pas à des personnes. Le système, ce sont des institutions, ce sont des personnes et ce sont des lois. On veut changer tout ça. Dans l'Algérie de demain, est-ce qu'on a besoin d'un président ? Est-ce qu'on a besoin du wali ? Nous sommes pour un pouvoir aux élus du peuple, les élus doivent être révocables.

Il faut dissoudre toutes les assemblées, APN, Sénat, gouvernement, remettre en cause le pouvoir du wali ?

C'est cette dynamique qui est censée déboucher sur une constituante. Une constituante qui va accoucher d'une constitution. Il faut un processus constituant, d'auto-organisation, de la population qui va déboucher sur une assemblée constituante qui va définir les règles, l'Algérie de demain dans les intérêts de la majorité du peuple.

Qu'est-ce que c'est le changement du système ? C'est un autre système, une autre Algérie, où les droits sont garantis. Qu'est-ce que c'est pour un étudiant ? C'est un autre système où l'université est gratuite, et garantie. Qu'est-ce que c'est le changement du système pour une femme si ce n'est pas l'égalité des sexes?

La future république doit donc résoudre les problèmes liés au chômage, aux questions démocratiques ? On a donc besoin d'un système une république sociale, démocratique, décentralisée ?

Le peuple doit avoir le contrôle sur ses élus. Bien sûr qu'on est contre Bouteflika, mais on est globalement contre la politique de Bouteflika, et son équipe durant toutes ces années-là. On ne peut pas résumer le problème à un problème de personne.

La démarche révolutionnaire, qui n'est donc pas réformiste, est d'avoir des propositions révolutionnaires ?

On n'est pas dans une transition, on n'est pas pour la désignation d'une commission technique pour élire un autre président de la République qui va faire encore le pire. On sait que les lois algériennes sont des lois liberticides, libérales, au service de l'oligarchie donc si on ne change pas la constitution, si on ne remet pas en cause les lois qui encouragent la corruption, on sera bloqués.

Par rapport à la question de la corruption, ça se chante dans les rues, on veut la levée du secret bancaire. Il y en a beaucoup qui se sont enrichis dans le cadre du système, Je parle essentiellement de tous les oligarques.

Justement, je voudrais souligner un aspect: celui du passage en force du gouvernement.

Ils ont usé de tous les moyens de répression au niveau d'Alger, ils ont réprimé les étudiants, ils ont embarqué des filles et les ont obligées à se déshabiller, au niveau du commissariat de Baraki, on a réprimé les travailleurs, la gendarmerie installe des barrages pour filtrer les manifestants qui sont partis à Alger, on a aussi des brigades de police qui devrait normalement être là pour la lutte antiterroriste, et sont là finalement pour réprimer le peuple.

Il y a un double langage de Gaïd Salah. On le sait, car Gaïd Salah fait partie du système, la plus influente actuellement. Mais il a toujours fait partie du système. Il a soutenu toute la politique de Bouteflika. Aujourd'hui, avec la vague populaire, qui est pacifique, ils veulent surfer dessus pour sauver, en termes d'intérêts, tout ce qu'il y a à sauver. La répression confirme leur nature. La démarche radicale et pacifique de toute la population les dérange. Beaucoup de militants ont été interpelés, notamment beaucoup de nos camarades.

Tout ça ne va pas nous empêcher de continuer à nous mobiliser, au contraire ! Ca va renforcer notre mobilisation, et notre auto-organisation.