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Le Cirque de Sergio Moscona

culture

Lien publiée le 26 avril 2019

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https://npa2009.org/idees/culture/le-cirque-de-sergio-moscona

Galerie Claire Corcia (323, rue Saint-Martin, Paris 3e), jusqu’au 29 avril 2019. Entrée libre, ouvert du lundi au samedi de 11 h 30 à 19 h.

Sergio Moscona est un peintre né en 1979 à Buenos Aires. Trop jeune pour avoir directement souffert des années terribles de la dictature militaire (1976-1983), le travail de Moscona est cependant marqué par ces années sombres. Quel que soit le sujet abordé, le contexte social et politique demeure toujours présent dans son œuvre. Son tableau-fresque représentant les Mères de la Place de Mai qui brandissent les photos d’enfants disparus comme des armes face à la soldatesque en est le plus bouleversant témoignage. 

Équilibre digne du meilleur funambule

Pour cette exposition, Moscona s’est saisi du cirque, fable douce-amère, comme prétexte pour exacerber les caractères humains et pousser l’exploration de la comédie humaine. « Mon œuvre se nourrit de faits sociaux, c’est un jeu constant avec ce qui arrive, une interaction qui déplace et retourne les choses avec la seule intention de tenter de s’en approcher à partir d’un point où je puisse, dans la mesure du possible, les comprendre ». Il est vrai que l’œuvre peut échapper à l’artiste surtout quand la couleur s’impose, triomphale. Les bleus explosent, les jaunes irradient et les rouges chatoient dans une partie des œuvres accrochées tandis qu’une série de « négatifs » où le fond noir domine interroge le chaos universel. Seule la ligne blanche de l’artiste essaie de préserver un équilibre digne du meilleur funambule. Le monde du cirque permet en effet de pousser les êtres dans leur dernier retranchement qu’ils soient hommes ou animaux. On se côtoie sans se comprendre vraiment mais les mains qui apparaissent, se tendent et s’agrippent rappellent que le vivre ensemble doit l’emporter. Pour que l’humanité perdure.

« Sergio Moscona montre une œuvre débordante d’humanité, tournée vers les autres. Si certains artistes ont abandonné la peinture, Moscona, lui, peint plus que jamais. Avec frénésie. Avec une joie animale » (Marie-José Linou, conservatrice).

Plusieurs livres du peintre sont en vente à l’exposition dont le Cirque, préfacé par Claire Corcia. Si vous avez la chance de croiser Sergio Moscona lors de votre visite à la galerie, parlez-lui du Pape François et vous comprendrez que les ArgentinEs ne sont pas très fiers de leur compatriote.

Sylvain Chardon