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Election en Espagne. Résultats et première analyse...

Espagne

Lien publiée le 29 avril 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://blogs.mediapart.fr/antoine-montpellier/blog/280419/election-en-espagne-resultats-et-premiere-analyse

Une large victoire des socialistes qui auront cependant besoin des voix de Podemos mais aussi des indépendantistes, dont les Catalans, pour atteindre la majorité absolue. Un effondrement du PP au profit de Ciudadanos et de l'extrême droite qui ne permet pas de rééditer l'alliance de gouvernement à l'andalouse. Le bipartisme est bien mort. Instabilité politique toujours là ?

Les résultats connus avec 90% des dépouillements. Des modifications à la marge sont encore possibles.

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Tiré de eldiario.es 

La participation devrait dépasser le record de plus de 76% lors de l'élection de 2004 qui avait suivi l'attentat de Madrid. En 2016 elle n'avait été que de 66,66%.

Le PSOE est largement en tête en passant de 85 député-s à 123 (près de 29% des voix).

Pour le PP, c'est la débâcle, le pire résultat de son histoire. Ce dont profitent avant tout Ciudadanos et Vox : 66 sièges au lieu de 137 à près de 17%.

Ciudadanos : 57 sièges au lieu de 32. Il effleure les 16%.

Podemos : 35 sièges au lieu de 45 à 12% et des poussières.

Les Communs : 7 sièges au lieu de 12 et ils n'arrivent pas aux 2,5%.

Vox : 24 député-es (rien avant) pour un peu plus de 10%. Il ne confirme pas que sa percée andalouse de décembre dernier était le prélude à une recomposition à droite permettant d'accéder au gouvernement central. Cela dit, ses 10% installent durablement ce parti dans le paysage politique espagnol dans un cadre parlementaire et gouvernemental loin d'être stabilisé car ces élections confirment que le bipartisme, qui avait régi la démocratie outre-Pyrénées depuis la fin du franquisme, est bien mort. L'obligation qu'a tout parti majoritaire de se chercher des alliés pour gouverner devient vite un casse-tête insoluble au vu de l'ampleur des problèmes à régler : en premier lieu celui d'une revendication indépendantiste catalane qui, d'une part, sort renforcée de cette consultation mais qui, d'autre part, est devenue un point de focalisation espagnoliste lui-même générateur de terribles contradictions et fragilisations chez les anticatalanistes/anti-indépendantistes/non-indépendantistes (PP, Ciudadanos, Vox mais aussi PSOE mais encore Podemos, Communs).

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En Catalogne 

Les indépendantistes 

ERC : 15 député-es au lieu de 9. Il atteint presque les 4% (25% des voix en Catalogne).

JxC : 7 au lieu des 8 du PDcC, pour près de 2% (12% des voix en Catalogne).

Les autres

Le PSC gagne 5 sièges à 12.

Les Communs qui avaient été la première force catalane en 2016 passent à la 3e avec 7 sièges au lieu de 12 (curieux chassé croisé numérique avec le PSC).

Ciudadanos conserve ses 5 sièges

Le PP n'aurait qu'un-e député-e au lieu de 6.

Vox obtient un siège (à Barcelone).

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Retour à l’échelle de l’Etat espagnol

Tendance : le PSOE peut compter sur les voix de Podemos pour avoir la majorité au Congrès mais il lui faudra l'appui du PNV basque et de quelques voix catalanistes pour qu’elle soit absolue ! Reste l'option qui tente l'appareil socialiste d'une alliance avec ... Ciudadanos. Avec 180 voix la majorité absolue est acquise mais les difficultés sont grandes : la campagne de cet allié potentiel s'est construite sur une opposition frontale au PSOE, malgré la main que celui-ci lui tendait. Le parti orange, dans la continuité du choix de gouverner avec le PP et Vox, comme en Andalousie, n'a pas eu de mots assez durs pour dénoncer que le PSOE était complice des indépendantistes catalans, sa bête noire. Il est certes capable de virages à 180 degrés (il avait toujours dit qu'il ne s'allierait pas à l'extrême droite !) mais en fait il faudrait que le PSOE retrouve son positionnement du temps du référendum catalan, qui l'avait vu s'aligner sur...  Ciudadanos, mais aussi le PP et Vox, pour promouvoir le 155, afin de minimiser ce qui s'apparenterait tout de même à un véritable tête-à-queue politique dudit Ciudadanos. Mais pour le PSOE aussi le virage serait... raide car, tout en étant ferme sur le refus de tout référendum en Catalogne (comme ailleurs), il s'est toujours revendiqué, pendant la campagne électorale, d'une volonté de modération et de dialogue sur le sujet. Ce qui est à l'opposé de la position de Ciudadanos qui a toujours poussé les feux de la confrontation sur ce terrain. Sans parler que, du côté du catalanisme, une telle alliance rouge (enfin rose)-orange serait perçue comme une déclaration de guerre aux conséquences incalculables. Voilà qui, en tout cas, montre que cette élection ne permet pas d'envisager une sortie en douceur de la crise politique que connaît l'Etat espagnol.

Le PSOE a la majorité absolue au Sénat (c’est lui qui valide le recours à l’article 155 de La Constitution contre une Autonomie comme cela s’est passé en Catalogne !). Avant c’est le PP qui détenait cette majorité absolue.

Détails : Les deux avocats de l’accusation, membres de Vox, siégeant au tribunal qui juge les indépendantistes catalans, sont élus. Un autre candidat de ce parti, général à la retraite, signataire de la déclaration de militaires en faveur de Franco, est également élu (Cadix).

Plus d’infos et d’analyses à venir.

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Election espagnole. En attendant les résultats de ce soir...

Beaucoup de ce qui se passera à cette élection pourrait bien être sous le sceau de l'inédit (entre autres, par l'émergence de Vox). Mais il n'est pas inutile de revenir sur ce que j'écrivais, en 2016, au sortir de la précédente législative, à propos de Podemos, qui dépasse largement ce qui concerne ce parti et qui pourrait aider à comprendre ce qui va sortir de l'élection du jour.