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Echos du congrès CGT

CGT

Lien publiée le 17 mai 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.communisteslibertairescgt.org/Echos-de-la-seance-du-jeudi-15-mai.html

Echos de la séance du jeudi 16 mai

La séance s’ouvre avec la présentation de motions de soutiens à diverses luttes telles que le congrès en adopte plusieurs, sans plus de discussion. L’une pourtant aurait mérité d’être relue avec les yeux du syndicalisme écologique que la CGT souhaite incarner : celle présentée par la fédération de l’agro-alimentaire. Il s’agit du soutien aux grévistes de la sucrerie de Toury (eure et loire) dont l’usine doit fermer à la fin de l’année. Non pas évidemment pour contester la lutte pour l’emploi mais pour l’argument, celui de la souveraineté alimentaire nationale, mis en avant dans la motion. En effet et au delà de l’odeur nauséabonde que l’usine dégage, la question du sucre de betterave, en concurrence avec le sucre de canne, pose des questions complexes : l’utilisation massive du sucre par les mastodontes des plats préparés lève une question de santé publique et l’agriculture industrielle de la betterave qui a supplanté le blé dans cette partie de la Beauce a achevé de tuer l’une des meilleures terres agricoles du pays et d’épuiser les nappes phréatiques de la région. Sécheresse oblige, les agriculteurs arrosaient les champs dès le début avril !

Mais passons sur cette digression et revenons aux résultats des votes de la veille au soir. Le vote du thème 2 du document d’orientation donne 70% de pour, 29% de contre et 7% d’abstentions. Un chiffre conforme aux équilibres de ce congrès où la contestation des orientations générales de la direction confédérale s’équilibre autour de ces pourcentages. Il est du coup intéressant de relever que le vote du thème 5, sur l’internationalisme, est lui adopté par 79% de pour ; 21% de contre et 8% d’abstention. Ce qui signifie assez clairement que les mandats critiques qui réclament une ligne plus radicale représentent bien davantage que les mandats « pro-FSM ». Et c’est tant mieux !

Le rapport sur le thème 3, (la construction du rapport de force) annonce avoir recensé 355 amendements par 102 syndicats. Une petite moitié intégrés mais largement reformulés (99 d’entre eux). Les questions des Gilets jaunes et de l’unité syndicale vont dominer le débat avec celle de la construction d’une grève générale. Un amendement du SNTRS (syndicat du CNRS) proposant la convergence avec les Gilets jaunes est nettement minoritaire. Le débat sur l’unité syndicale, comme d’habitude, n’échappe pas à des positions caricaturales et sectaires ce qui permet à la direction confédérale de justifier le maintien de la formulation sur le syndicalisme rassemblé. Un autre amendement du SNTRS qui propose de substituer à cette formule celui de la recherche d’une unité syndicale basée sur des revendications claires sera également minoritaire mais de peu. Un amendement réclamant que la direction confédérale « impulse » un plan de travail et un calendrier de mobilisation avec des revendications claires est lui aussi minoritaire, la commission expliquant que la direction confédérale a un rôle de soutien mais pas de pilote... Les congressistes ont pourtant l’impression que quand il s’agit de défendre des choix politiques et faire repousser des amendements la direction confédérale pilote fermement les votes ! Le thème 3 est adopté par 70% de pour, 29% de contre et 6% d’abstentions.

Les débats sur le thème 4 (évolution des structures CGT) vont être dominés par la question des « isolés » (84 000 syndiqués sans syndicat) et de la syndicalisation dans les entreprises sous-traitante. La question de la syndicalisation des lycéens et étudiants a également été mis en débat par divers syndicats et l’amendement en ce sens a été rejeté de très peu. Déjà présent la veille, la question de la répression syndicale est aussi revenue dans les débats de la même manière un peu inquiétante (naïve), avec des camarades qui semblent parfois ne pas comprendre que la seule protection réelle des militants combatifs c’est d’avoir un rapport de force et une légitimité conquise auprès des collègues de travail.
Un amendement proposant de rejeter l’existence des nouveaux comités régionaux dont le projet n’est pas encore validé est rejeté aussi de très peu. Tout comme un amendement du Comité national des privés d’emploi qui propose la création dans chaque UL d’un comité ce à quoi la commission oppose qu’on ne peut figer un modèle unique et que les territoires ont des formes de collectifs variables.
Un syndicat d’une grosse usine AirBus fait état de son choix de transformer le syndicat d’entreprise en syndicat de site pour pouvoir syndiquer les nombreux salariés de la sous-traitance. Tout à son choix de mettre en avant le syndicat multi-pro pour regrouper des isolés de toutes professions (ce qui revient à en faire des mini-ul) la direction confédérale fait repousser l’amendement présentant les atouts du syndicalisme local d’industrie en prétendant que l’amendement veut ériger un modèle unique ce qui n’était pas du tout le cas mais s’épargnait ainsi d’une réponse sur le fond de mettre à l’étude cette possibilité parmi d’autres... Le thème 4 est finalement adopté avec 65% de pour, 35% de contre et 6% d’abstention.

Mais la question de l’annexe statutaire pour les nouveaux comités régionaux vient à nouveau semer l’émoi dans le congrès. La présentation de cette nouvelle structure prête à sourire : ce n’est pour nous aligner sur les nouvelles régions administratives mais pour aider les UL et UD à rester au plus près des salariés ??? Les congressistes soumettent alors le rapporteur à un feu roulant : super-préfets politiques, étage bureaucratique en plus, aspiration des moyens qui manquent déjà aux UL/UD, alignement sur le fonctionnement pyramidale de la CFDT... la tension est énorme et il faudra une longue interruption pour que la direction confédérale fasse, intelligemment, le choix de retirer la question et de la renvoyer au 53° congrès. Les congressistes savourent manifestement une forme de revanche face à une tribune qui bien souvent manie des réponses en langue de bois et des postures autoritaires maladroites. Dans le même soucis d’apaisement avant le vote de la CEC, elle soumet un projet d’appel du congrès après en avoir repousser plusieurs fois l’idée. L’appel sera débattu vendredi matin. Le vote final sur le document d’orientation donne 70% de pour, 29% de contre et 7% d’abstention. Une remarquable stabilité donc qui démontre bien l’existence d’une aile qui demande plus de radicalité, sans pour autant être homogène ni représenter une « tendance » comme cela peut avoir exister dans la CFDT et d’autres confédérations. Ce qui fait penser que le délégué d’Info’com n’a jamais pris la parole durant tout le congrès...

L’élection de la CEC et de la commission de contrôle clôt une journée tendue. Avec un nouveau pic de tension autour du rejet de certaines candidatures qui sont maintenues au vote des congressistes par une partie des délégués. Le refus d’intégrer le candidat de l’UD 76 (Gérald Lecorre) est clairement politique. Benjamin AMAR de l’UD 94 n’a pas été moins virulent dans ses critiques mais il est protégé, lui, par son appartenance au PCF... Gisèle Vidallet, membre sortante du Bureau confédérale, paye sans doute son indépendance d’esprit et une compréhension plus perspicace des Gilets jaunes, la commission ne donnera pas la moindre explication claire aux congressistes et il n’est pas facile d’identifier avec certitude les motifs du rejet de Sandra Buaillon (UD 75) et de Mireille Stivala, secrétaire de la fédé de la Santé. En tout état de cause la liste des 60 candidats (30 hommes, 30 femmes) proposée aux congressistes par un vote à 80% du CCN est donc élue, tous les candidats franchissant les 50%. Aucun des 4 maintenus n’est élu faute de franchir la barre.

Une remarque tout de même : la nouvelle CEC comporte seulement 8 ouvriers pour 15 cadres, 12 techniciens et 6 agents de maîtrise.

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http://www.communisteslibertairescgt.org/Echos-de-la-seance-du-mercredi-15-mai.html

Echos de la séance du mercredi 15 mai

La séance du matin reprend avec la fin du débat sur le préambule et le thème 1 du document d’orientation. Encore beaucoup d’interventions autour des questions écologiques mais aucun congressiste n’ose évoquer la question du nucléaire qui reste tabou ! Une militante de la FERC rappelle le bilan de la répression frappant les Gilets jaunes parmi lesquels des militants CGT et propose que la CGT appelle à la manifestation du 2 juin dite des « mutilés pour l’exemple ». Elle n’aura pas de réponse...

Arguant que toutes les revendications sont importantes un militant du Val de Marne va défendre avec obstination le remplacement du terme la CGT « priorise » dans les récapitulatifs des 5 thèmes par « décide ». Il nous parait pourtant utile de savoir prioriser les objectifs dans un plan de lutte.

Le débat de la matinée attendra l’intervention du camarade du ministère du travail pour être secoué d’une certaine langueur. Nous avons publié intégralement cette contribution sous le titre « santé, sécurité au travail ». D’une manière générale la salle accorde son applaudimètre aux interventions qui poussent à radicaliser les formulations, préciser les revendications, se réfèrent à la lutte des classes et à la grève générale ce qui est plutôt rassurant.

Benjamin AMAR de l’UD 94, candidat à la CEC qui utilise sans vergogne son statut de militant CGT pour faire valoir sa candidature sur la liste du PCF aux élections européennes, se fait également très applaudir en dénonçant une stratégie illisible sur les Gilets jaunes et la réintroduction du terme « syndicalisme rassemblé » (en vrai il faut reconnaitre qu’il n’est pas utilisé de la même manière que pendant l’ère Thibault).

A la lecture des amendements intégrés, le document d’orientation aura été globalement « gauchisé ». Le préambule et le thème 1 sont finalement adoptés par 69% des mandats. 31% de contre et 9% d’abstention. Des proportions qui rappellent le vote sur le bilan d’activité.

Les questions internationales sont traitées dans le thème 5. Elles sont pourtant traitées en second ! Fallait-il se débarrasser au plus vite de la question la plus épineuse ? Ne pas finir le congrès sur un débat qui fracture ? Bref l’inversion des thèmes soulève question !

384 amendements déposés par 84 syndicats et 85 amendements seulement retenus qui globalement « gauchisent » là encore le document initial. Notablement le texte appelle de faire du 8 mars une journée de grève et propose à « toutes les confédérations syndicales mondiales » de manifester à Genève en juin pour l’anniversaire de l’OIT.

Les interventions, traduites en simultané, de délégations étrangères puis les saluts de dirigeants de la CSI et de la CES sont toutes applaudies même si un groupe de délégués chante dans le hall du congrès une internationale rageuse durant l’intervention de la CES... Le débat s’ouvre comme attendu avec des amendements portés particulièrement par les UD 94 et 13 ainsi que la fédération Commerce qui réclament la sortie de la CES, l’adoption d’un statut d’observateur à la FSM. A noter qu’un orateur du 94 reconnait qu’il y a des organisations infréquentables à la FSM mais souligne que ça ne peut être un critère car il y en a aussi à la CSI (bien vu...).

Les militants de l’armement auront gain de cause faisant valoir que les armes ne seraient pas une marchandise mais l’indépendance nationale et expliquant que si les armes étaient une marchandise cela ouvrirait la voie à la privatisation !!! Surréaliste !

Un amendement improbable réclamant un financement européen des services publics est repoussé si maladroitement par une commission visiblement crispée est néanmoins voté par des congressistes qui choisissent manifestement de sanctionner le bureau du congrès et ses accents langue de bois. Ainsi la commission refuse d’intégrer la demande de la libération du leader kurde du PKK, Ocalan, en expliquant que ce n’est pas une demande des syndicats turcs. Mais sans expliquer qu’aucune organisation turque ne peut faire une telle demande sous peine de dissolution immédiate et d’emprisonnement !

Les « pro-FSM » vont renoncer finalement à défendre jusqu’au vote la sortie de la CES et le statut d’observateur à la FSM. Ils vont se contenter d’un amendement assez symbolique qui précise le texte initial : après une phrase qui dit que la CGT cherche à travailler avec les confédérations quelque soit leur affiliation internationale ils demande un vote pour préciser « y compris FSM ». Le combat tourne donc sur un vote pour un symbole : que la FSM soit nommée dans le document.

Alors que l’enjeu est finalement très mince, la commission se fige dans une posture qui énerve le congrès et un premier vote montre clairement une majorité de « pour » l’amendement. Le bureau décide finalement d’organiser un second vote (!) arguant que certaines délégations n’ont pas compris... Le second vote confirme le premier, le bureau de congrès est ridiculisé. Le soir venu les résultats précis du vote sur l’amendement puis le thème 5 ne sont toujours pas disponibles mais l’adoption de l’amendement est confirmé par le bureau de congrès... La confusion a définitivement réveillé le congrès !

L’après-midi se termine avec le débat sur le thème 2. 827 amendements déposés, 52% de retenus. Le Syndicat général du Livre parisien fait une bonne intervention expliquant que si il a pu syndiquer parmi les précaires, auto-entrepreneurs, travailleurs à domicile c’est grâce à la force de sa structuration en syndicat d’industrie et rappelant qu’au delà de statuts protecteurs pour les salariés la CGT devait se battre pour l’abolition du salariat.

Le débat rebondit entre partisans de la défense des régimes de retraite et la position confuse de la CGT « pour une réforme juste ». En effet s’il faut en général revendiquer un alignement par le haut, les militants des secteurs encore couverts par des régimes « spéciaux » sont en droit de craindre que la conclusion d’une réforme n’abaisse voir liquide leurs acquis sans que cela profite « à tous ». Accepter d’ouvrir une négociation sans le rapport de force suffisant est bien sûr la certitude d’un nouveau recul social.

Enfin les militants de l’Inspection du Travail présentaient de très nombreux amendements, massivement rejetés. Ce qui pose tout de même question : leur syndicat est la première force dans le ministère, il regroupe de nombreux inspecteurs du travail et son avis sur le travail serait non pertinent ???

La journée, agitée, se termine par le vote du thème 2. Les résultats demain !

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http://www.communisteslibertairescgt.org/Echos-de-la-seance-du-mardi-14-mai.html

Echos de la séance du mardi 14 mai

Alors que la journée devait rester plutôt terne, des militants de l’union syndicale de la Ville de Paris accueillaient les congressistes avec un bonbon et un flash code renvoyant à un petit clip contre le sexisme. Une initiative directement connectée aux tensions internes des différentes structures CGT des territoriaux parisiens.

Un court rapport d’activité pointait entre autres sujets la difficulté de mobiliser tous nos militants durant la bataille contre la loi Travail, et les difficultés à construire les convergences entre dates « saute-mouton » et initiatives professionnelles. Le débat s’est ensuite partagé entre deux voies : celles et ceux qui débattaient de l’activité confédérale passée, le plus souvent critiques ; et celles et ceux qui évoquaient les batailles en cours dans leurs secteurs. La toute première intervention, une camarade des hôpitaux de Paris réussissant un rare exemple, en quatre minutes, de tenir les deux bouts ensembles. Comparant l’extension progressive de la grève en cours depuis son début dans un seul service d’urgence, à la manière dont s’est construit la mobilisation des Gilets jaunes, elle annonçait assez justement que la période pleine de colère sociale était propice à des explosions partant d’en bas et qu’il ne fallait pas les prendre « avec des pincettes » pour que la CGT reste dans la course.

Beaucoup d’interventions, applaudies, sont venues critiquer de manière diverses l’impuissance de la CGT à lancer la grève générale qu’il nous fallait, et qu’il faudrait encore face aux attaques patronales et gouvernementales. Applaudies mais sans soulever les congressistes, comme si beaucoup mesuraient que le dire plus clairement, y travailler plus fermement est nécessaire mais que le réaliser concrètement dans sa propre entreprise n’était pas si facile.

Quelques interventions aussi pour demander la rédaction d’un appel du congrès, non prévu cette année. Il faut dire que la rédaction de l’appel du congrès est toujours l’occasion de débats tendus... D’autres pour demander des précisions sur l’engagement de la confédération à défendre le statut des fonctionnaires et des régimes particuliers de retraite. Remarquée également l’abstention annoncée de la fédération des Ports et Docks qui s’est fait applaudir pour la réaction de la section du Havre qui n’a pas chargé le bateau d’armes pour l’Arabie saoudite.

Enfin la direction confédérale s’est défaussée d’une analyse du mouvement des Gilets jaunes arguant de la rédaction des documents de congrès bouclée en novembre dernier : un peu court alors que le sujet a été plusieurs fois abordé par les délégués, en positif. Au final le rapport d’activité est adopté dans des proportions quasi identiques à celles du 51° Congrès : 71% pour,29% contre et 15% d’abstention. Mais à Marseille c’était aussi le bilan de Le Paon qui alimentait le mécontentement. Il est donc raisonnable de penser qu’un socle politique de camarades qui voudraient une orientation générale plus combative cristallise un tiers des mandats tout de même.

L’après-midi la séance s’ouvre sur l’adoption de deux motions de solidarité : L’une contre les ventes d’armes utilisées au Yémen, l’autre pour des pompiers blessés qui ne parviennent pas à faire reconnaitre leur accident du travail.

Puis viennent les rapports financiers. David Duguet, administrateur confédéral, mène une charge directe contre la rétention de cotisations (ce qui laisse à penser qu’elle est massive...) et pour la mutualisation des moyens : locaux, médias, patrimoines des différentes structures CGT. Un très court débat par manque d’inscrits s’ensuivit. Puis il est demandé aux congressistes de lever le poing pour une photo solidarité avec les lycéens de Mantes la Jolie. Quelques congressistes y ajoute un « Castaner démission » repris sans conviction excessive. Une journée assez terne disions nous d’entrée de jeu...

En fin d’après-midi démarrait le débat sur les documents d’orientation, la commission annonçant que 50% des amendements déposés avaient été retenus ; et que l’ensemble du document serait ré-écrit en écriture inclusive. 239 syndicats avaient déposés 2 819 amendements. Les intervenants se succèdent alors pour insister sur l’importance que la CGT soit plus présente dans les mobilisations écologistes ou féministes. Une camarade assistante maternelle et un camarade de l’UL de Tourcoing décrivent comment la CGT s’est renforcée dans leurs secteurs respectifs en intégrant les mobilisations des Gilets roses et des Gilets jaunes ce qui montre l’importance de savoir sortir du train-train quotidien. La déléguée de la SCOPTI, à 18 heures réveille enfin le congrès avec une intervention émouvante mêlant le combat pour sauver l’entreprise et la solidarité avec le peuple palestinien. Un ultime orateur dans une intervention enlevée critique vertement la CFDT et y gagne des applaudissements soutenus. Le président de séance (Brun, secrétaire général des Cheminots) tente alors de le recadrer au nom de l’unité et se fait copieusement siffler par la salle ! Une journée plutôt morne en somme qui se termine étrangement...

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http://www.communisteslibertairescgt.org/Echos-de-la-seance-du-lundi-13-mai.html

Echos de la séance du lundi 13 mai

Outre l’élection des différentes commissions de congrès qui donne toujours lieu à quelques agacements et tensions sans grande importance réelle, l’essentiel de la journée s’est résumé dans le long discours d’introduction de Philippe Martinez (1h 40).

Curieux discours au demeurant, ni vraiment rapport d’activité, ni rapport d’orientation mais où aucune difficulté n’est passée sous silence. A plusieurs reprises y compris le secrétaire général évoque sans fard telle ou telle difficulté : syndiqués individuels, communication confédérale, formation syndicale... A l’image de son discours de Marseille où il avait désamorcé la critique de l’attentisme confédéral en prenant ses distances avec le « syndicalisme rassemblé », Martinez a délivré un discours qui pose toutes les questions, sans fermer les réponses mais sans vraiment en proposer non plus. Tentant habilement de donner satisfaction aux multiples sensibilités qui traversent l’appareil CGT.

Ainsi des questions internationales : évoquant à tour de rôle des syndicats affiliés CSI et d’autres affiliés FSM, il réussit à les faire tous applaudir pour conclure que l’internationalisme se moque des postures et des affiliations mais se concentre sur le travail réel. Il marque un point en relevant que 107 délégués étrangers venant de 60 pays sont présents. Un record dit-il. Dimanche lors de la journée internationale qui se tenait avant l’ouverture du congrès, les pro-FSM se sont retrouvés en difficulté devant un syndicaliste iranien indépendant, tout juste sorti de prison, qui doit faire face au syndicat officiel du régime iranien, membre de la FSM... Martinez était en revanche un peu moins convaincant en se félicitant des 48% obtenus avec le soutien de la CGT, par une dirigeante de la CGIL italienne pour la direction de la CSI. Car si se score est un échec relatif pour la direction de la CSI, c’est aller un peu vite que d’affirmer le retour de la lutte des classes dans la CSI !

Offensif contre Castaner et la manoeuvre policière organisée le 1° Mai à Paris contre la CGT, il réussit aussi un exercice d’équilibre à propos des Gilets jaunes en soulignant, ce qui n’est pas faux, que si les manifs du samedi sont utiles, les grèves en semaines le sont aussi.

Se réclamant sans ambiguïté d’un syndicalisme du rapport de force « je n’ai jamais convaincu un patron avec des arguments », il confirme une orientation lutte de classe (celle que les médias de lundi, confortés par l’interview de Le Paon dans Le Figaro, dénonce comme responsable du recul des forces CGT). Mais il reste relativement évasif sur le contenu de classe d’un projet politique anti-capitaliste. Ainsi en se réclamant de la déclaration fondatrice de l’OIT : « le travail n’est pas une marchandise », il reprend à son compte un voeux pieu du syndicalisme réformiste. Car justement dans le capitalisme, le travail est une marchandise comme les autres constat qui débouche sur la double besogne chère à la Charte d’Amiens...

Après un long plaidoyer en défense des UL, manifestement destiné à rassurer face à la mise en place des comités régionaux aux pouvoirs renforcés, il a aussi pris soin de rappeler que statutairement notre fédéralisme laissait toute autonomie aux structures CGT, mais qu’elles devaient toujours rechercher une indispensable coopération. Là encore des mots pour ne froisser personne...

Au final un discours ponctué d’applaudissements sans enthousiasme excessif mais sans sifflets non plus. Mardi avec la parole aux délégués nous saurons jusqu’à quel point le déminage a fonctionné !