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Riches et diplômés: écolos en paroles, pas dans les faits

écologie

Lien publiée le 30 mai 2019

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Riches et diplômés : écolos en paroles, pas dans les faits

Selon une étude du Credoc, l’empreinte écologique est d’autant plus importante que le niveau de revenu est élevé. Pourtant les riches, qui sont souvent les plus diplômés, ont paradoxalement une sensibilité écologique plus élevée.

Elle est parue il y a deux mois, mais cette étude mérite de ne pas être oubliée : on y apprend que les riches ont une empreinte écologique plus élevée que les pauvres, ce qui n’est pas franchement nouveau, mais surtout que, malgré leur conscience écologique plus élevée, les mieux dotés en capital économique et culturel polluent pourtant bien davantage. Indiquons tout de suite la clé de ce paradoxe : le voyage en avion.

L’étude a été publiée par le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), sous le titre L’engagement de façade des classes supérieures. Elle a été réalisée par enquête téléphonique auprès d’un échantillon de mille personnes représentatives selon les critères d’âge, de sexe et de revenu. Il apparaît que l’empreinte écologique [1] est d’autant plus importante que le niveau de revenu est élevé. Pourtant, les riches — qui ont un « capital culturel », c’est-à-dire sont plus diplômés — ont une sensibilité écologique plus élevée que celles et ceux qui ont un faible capital économique et culturel (41,3 % contre 33,6 %). À noter que les personnes ayant un fort capital économique et un faible capital culturel ont elles aussi une sensibilité écologique faible (36,8 %). L’éducation supérieure est donc un marqueur essentiel de la conscience écologique.

Mais cette conscience ne se retrouve pas dans les actes : si les plus riches consomment davantage d’aliments issus de l’agriculture biologique et d’aliments vendus en vrac, ils utilisent aussi bien plus d’équipements numériques et prennent bien davantage l’avion, si bien qu’au total, leur empreinte écologique dépasse largement celle des moins dotés. Il y a, comme le notent les auteurs de l’étude, un « écart entre la pratique et les intentions ». Cela montre aussi, soulignent-ils « les limites de la conscience et de l’action individuelles ». Autrement dit, pour limiter les voyages en avion, mieux vaut compter sur une bonne taxe — c’est-à-dire la prise en compte des coûts environnementaux qui pèsent sur la collectivité du fait du recours à l’avion — que sur une évolution spontanée des comportements.