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Clémentine Autain : "Je ne veux pas d’un cartel électoral. Je veux fédérer dans la société"

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Lien publiée le 5 juin 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.regards.fr/la-midinale/article/clementine-autain-je-ne-veux-pas-d-un-cartel-electoral-je-veux-federer-dans-la

Avec plus d’un millier de signataires, la députée de la France insoumise Clémentine Autain appelle à un « big bang » de la gauche dans une tribune publiée dans Le Monde le 4 juin dernier. Elle pointe les erreurs stratégiques de la FI lors des élections européennes et entend désormais « ouvrir les portes et les fenêtres » du mouvement. Elle est l’invitée de #LaMidinale.

VERBATIM

 Sur la « ligne Autain » et les élections européennes 
« C’est une thèse surréaliste. »
« Le résultat de la France insoumise est d’abord le résultat de deux années où nous avons envoyé des signaux, donné à voir un profil politique qui était très éloigné de ce qui avait fait la force de Jean-Luc Mélenchon en 2017 et qui avait réussi à fédérer le peuple de gauche. »
« Mélenchon avait réussi en 2017 à remplir le terme de gauche dans un discours de haut vol qui portait la colère mais qui portait aussi une forme d’espérance dans une transformation sociale et écologiste. Ce profil-là s’est progressivement estompé, amoindri, au profit d’un air du clash permanent. »
« Au total, nous avons perdu des plumes dans ce changement politique. »
« J’avais soutenu la candidature de Manon Aubry (…) ; son profil était un bon choix. »
« Ce qui a fait la force en 2017, c’est un profil tel que je le plaide aujourd’hui. Mais ce qui nous a progressivement éloigné de cette dynamique et de cette réussite, c’est le fait d’avoir un profil moins rassembleur et trop clivant. »

 Sur l’autocritique de la France insoumise 
« Ce que j’ai fait est assez banal (…) : les leaders politiques sont amenés à s’exprimer et à donner des éléments d’explication du résultat et des éléments pour pouvoir se relancer. »
« J’avais déjà posé cette question dans Politis et ça m’avait valu une sacrée volée de bois vert. »
« Je continue de penser que ce qui rétrécit notre espace, c’est de ne pas avoir une culture du pluralisme suffisamment affirmée pour que tout le monde puisse se retrouver dans le grand espace commun que doit être la France insoumise. »
« Il faut essayer de trouver des formes renouvelées mais on a perdu en capacité de délibérations collectives. »
« Je ne crois pas que ça soit les députés qui puissent diriger le mouvement politique de la France insoumise donc je pose la question : où est ce cadre [démocratique] ? »

 Sur les annonces de Jean-Luc Mélenchon le 6 juin 
« Je n’ai pas de leçon à donner à Jean-Luc Mélenchon ni lui dire ce qu’il doit faire. C’est un leader qui nous a hissé à haut niveau. »
« Il y a une question d’orientation générale qui intéresse tout le monde dans le mouvement et le pire pour moi serait un repli. »
« Il faut ouvrir les portes et les fenêtres sur la société et essayer de rebondir en ayant en tête ce qui a fait le succès de 2017 : pour moi, ça a été cette capacité de rassemblement. »

 Sur le mot gauche 
« J’ai vu dans ma circonscription à quel point le mot gauche était associé à l’ère Hollande et donc à un bilan catastrophique pour le monde populaire. »
« Beaucoup de gens continuent de se référer au clivage droite/gauche. Si on retire ce clivage, je veux savoir avec quoi on rompt. Et c’est là où la question devient compliquée. »
« J’assume être dans une cohérence, une tradition et une histoire politique qui s’inscrit bien dans l’histoire de la gauche. »

 Sur la tribune et le big bang 
« L’objectif de la tribune n’est pas de créer un nouveau parti. »
« On est dans un moment où l’urgence est sous nos yeux avec, en face, des néolibéraux et des néofascistes. Le problème, c’est que l’on voudrait réduire le débat politique et ses issues politiques à ce couple infernal. »
« On est sorti de cette échéance [européenne] atomisés et pas en état de représenter une voie, un chemin. »

 Sur l’union de la gauche 
« Ça m’agace d’autant plus que ceux qui m’accusent de ça [c’est-à-dire de vouloir refaire l’union de la gauche] ont, pour certains, été au Parti socialiste ou participé à des majorité gouvernementales quand moi j’étais bien campée dans la gauche radicale. »
« D’autres m’accusent de vouloir faire un truc gauchiste. Donc il faudrait savoir… »
« Moi, je veux rassembler dans les luttes et dans les urnes sur une gauche de transformation sociale et écologiste. »
« Je ne veux pas du cartel électoral (…). Je ne suis pas pour l’effacement [des partis]. »
« Ce qu’il faut unir, rassembler, fédérer, c’est dans la société. Beaucoup de gens luttent au quotidien et ne se retrouvent pas dans nos espaces politiques. »
« La colère est là : il y a bien des gens qui ne veulent ni des néolibéraux ni des néofachos mais, pour l’instant, ils sont à distance de la politique institutionnelle. C’est ce fossé-là qu’il faut combler. »
« Quand nous disons qu’il faut fédérer, c’est tout ce monde-là : des syndicalistes, des militants d’ATTAC, des jeunes que j’ai rencontrés dans la manif pour le climat ou des intellectuels critiques. »

 Sur les stratégies à gauche 
« Ce qui compte, c’est qu’au bout d’un moment, ça converge. »
« Les écologistes et Yannick Jadot se sont mis pour l’instant à distance de la gauche, même si tous leurs débats ne sont pas tranchés. »
« Penser qu’on peut régler la question environnementale sans s’attaquer à la loi du marché et au capitalisme me parait dingue. »
« Si on prend le populisme à l’échelle internationale, on observe un déclin. On ne voit pas de grandes réussites de ce populisme de gauche. »
« Il faut un profil rassembleur qui s’appuie sur des médiations et qui cherche à parler du côté de l’espérance davantage que par le clivage. »
« Je ne crois pas au “eux” et au “nous”. Autant évidement il y a une oligarchie face à laquelle il faut être très fort mais mettre toutes les élites dans le même sac, je ne suis pas d’accord. En 1789, ce qui a permis de changer de régime et ce qui a donné forme à 1789, c’est aussi que ça s’adossait à une pensée des Lumières. »

 Sur les désaccords de fonds 
« Tous les désaccords ne sont pas tous surmontables – et il va falloir vivre avec des désaccords. »
« Qui peut penser qu’on aurait une force à vocation majoritaire dans laquelle tout le monde penserait la même chose sur tous les sujets ? »
« Il faut trouver ce qui fait commun, ce qui fait moteur et qui permettent à chaque sensibilité de vivre. »
« Il faut bien sûr un minimum de cohérence mais une fois qu’il y a un bloc commun, une base commune sur des choses aussi substantielles que les questions de démocratie - une nouvelle République -, sur notre opposition à la domination du capital et à la loi du profit, sur la transition énergétique ou sur les droits et l’égalité. Rien qu’avec ces chantiers-là, vous avez une mine d’or pour faire vivre un projet politique qui nous rassemble. »

 Sur Autain 2022 
« L’appel est un appel collectif qu’on a impulsé avec Elsa Faucillon et qui est signé par de très nombreux citoyens donc cet appel appartient à tous. »
« Pour 2022, pour moi la question aujourd’hui est d’abord du quoi : avant de savoir qui va incarner une candidature en 2022, il faut savoir d’abord de quel espace politique. Et quand on aura réglé la question de l’espace politique, se posera l’enjeu de savoir qui est le mieux ou la mieux placée pour l’incarner. »
« Je trouve dommage de toujours commencer par l’enjeu du leadership et ensuite d’essayer de remplir. Il faut d’abord construire le meilleur outil qui sera le plus propulsif. Et 2022, c’est à la fois demain matin et en même temps, c’est encore loin. »

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