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Libye, la guerre meurtrière d’Haftar et de ses amis émiratis

Libye

Lien publiée le 12 juin 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://mondafrique.com/la-guerre-meurtriere-dhaftar-et-de-ses-amis-emiratis/

653 morts et 3547 blessés ! Voici le bilan tragique de l’offensive que mène le maréchal Haftar en Tripolitaine, avec l’appui de ses alliés émiratis et séoudiens

A l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité de l’ONU vient de demander à tous les Etats membres d’intensifier leurs efforts pour stopper le non-respect de l’embargo décrété par l’ONU sur les armes en Libye. Peine perdue ! Prorogé d’une année supplémentaire, l’embargo n’empêche guère les nombreuses livraisons d’armes, dont des drones de fabrication chinoise, acquis par les Emirats arabes unis, l’Egypte ou encore la Jordanie pour le compte de l’Armée nationale de libération d’Haftar (ANL).

Une base émiratie au Niger

Tout aussi grave, les Emiratis sont en train de négocier l’installation d’une base au Niger pour appuyer les efforts de leur allié le maréchal Haftar depuis la frontière très sensible entre ce pays et la Libye.

Pas question, dans ces conditions, que quiconque vienne contrôler l’étendue des livraisons d’armes des monarchies pétrolières. Ainsi un expert germano-tunisien de l’ONU, Moncef Kartas, l’a appris à ses dépens. Chargé d’un rapport sur les ventes d’armes illégales à la Libye, ce spécialiste qui bénéficie de l’appui total de l’ONU, vient d’être embastillé le 11 avril lors de son arrivée en Tunisie. Une dizaine d’agents de sécurité étaient venus le cueillir au pied de l’avion lors d’une arrestation totalement mise en scène. Malgré les protestations des patrons de l’ONU, il risque désormais la peine de mort sous les inculpations totalement fantaisistes d’espionnage et d’intelligence avec l’ennemi.

La décision d’arrêter cet expert reconnu, d’après les sources de Mondafrique, a été prise peu après la tenue du sommet arabe à Tunis. Les dirigeants séoudiens, qui avaient été reçus avec de grands égards, s’étaient longuement entretretenu avec le président tunisien, Beji Caïd Essebsi. Lequel, incapable d’assurer les fins de mois du pays, n’a aujourd’hui plus grand chose à refuser aux monarchies pétrolières.

Il semble que ce soient les Séoudiens qui aient exigé du pouvoir tunisien d’interpeller Moncef Kartas qui s’apprêtait à mettre en évidence leurs agissements coupables, ainsi que ceux des Emiratis, dans une Libye redevenue un champ de mines.

« Le début d’une guerre longue »

Pour alerter sur ce qui se profile en Libye, Ghassan Salamé, le chef de la mission d’appui des Nations Unies en Libye, avait résumé la situation dans une formule inquiétante. «Je ne veux pas jouer les Cassandre, mais la violence aux abords de Tripoli n’est rien d’autre que le début d’une guerre longue et sanglante sur les rives sud de la Méditerranée», avait-il lancé à New York, devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Depuis le début des combats, 653 personnes ont été tuées et 3.547 autres blessées à Tripoli et dans ses environs, selon un bilan encore provisoire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans le détail, l’organisation internationale indique dans les rangs des civils, on dénombre 42 morts et 126 parmi les blessés.