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Bertrand Badie : "Le diplomate essaie de toucher l’adversaire ou le partenaire là où Trump essaie de toucher son électorat"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
À bientôt 500 jours des élections présidentielles américaines, le président Trump a lancé hier soir sa campagne à coups de « Keep America Great ». L’Amérique est-elle toujours une grande puissance ? Bertrand Badie, professeur de science politique, spécialiste des relations internationales, est l’invité de #LaMidinale.
VERBATIM
Sur la puissance américaine
« Trump s’adresse à une fraction de l’électorat qui est inquiète de se voir en situation de régression. »
« Ce qu’on appelle aux Etats-Unis “le petit blanc américain” se considère menacé par la montée des minorités et notamment hispanophone et la minorité noire. »
« La mondialisation commence à être perçue dans beaucoup de secteurs de l’économie américain et de la société américaine comme une mauvaise affaire pour les Etats-Unis, négative et source de diminution des revenus. »
Sur la place des Etats-Unis dans le monde
« Sur le plan international et géostratégique, le bilan est assez impressionnant : les Etats-Unis n’ont pas gagné une guerre menée à leur initiative depuis 1945 ni le Vietnam, ni l’Afghanistan, ni la Somalie, ni l’Irak. »
« La force des Etats-Unis, ce qui faisait qu’ils étaient les gendarmes du monde, est passée. »
Sur Trump et le mépris du multilatéralisme
« Dès que vous vous en prenez à l’autre, dès que vous dénoncez l’étranger - a fortiori si vous en faites un bouc émissaire - vous êtes gagnant. Lorsque vous cristallisez cette hostilité à l’égard de l’autre dans la critique du multilatéralisme, vous vous rendez encore plus populaire. »
« La fibre nationaliste passe, d’une manière ou d’une autre, par une critique du multilatéralisme. C’est électoralement gagnant. C’est là-dessus que Trump a gagné en novembre 2016. »
Sur Trump et la guerre
« Il y a ceux qui comprennent que le monde ne peut survivre que dans l’interdépendance et donc à partir d’une gestion des biens communs de l’humanité - dont la paix fait partie - et ceux qui considèrent que seule la carte nationale peut servir de guide à la production d’une diplomatie. Et quand vous suivez ce fil, qui est le fil trumpien, vous allez quelque part en direction de la guerre. »
« Les Etats-nations sont nés pour se faire concurrence, pour rivaliser. Donc si vous partez de l’hypothèse nationaliste, vous êtes dans une logique concurrentielle, et si vous êtes dans cette logique concurrentielle, la guerre peut être au bout de la rue. »
Sur la diplomatie par le tweet
« Trump n’a pas de diplomatie au sens classique du terme. »
« La diplomatie, c’est établir des ponts, des passerelles, tenter de régler des différends – une technique plutôt secrète que publique. Avec Trump, nous avons affaire à exactement le contraire : non pas une technique diplomatique mais une technique de communication, non pas une diplomatie orientée vers la solution des problèmes mais une diplomatie électorale, plus exactement une diplomatie d’affichage. »
« Le diplomate essaye de toucher l’adversaire ou le partenaire. Trump essaye de toucher son électorat. »
Sur la démission du secrétaire d’Etat aux armées
« Il y a un certainement un désaccord [sur le dossier iranien au sein de l’administration Trump]. »
« Dans l’histoire contemporaine, même du temps de George W. Bush, il y avait des tensions entre le Pentagone et la Maison Blanche. »
« Les armées ne sont pas les plus va-t-en-guerre dans nos systèmes contemporains parce que les armées se rendent compte de l’impossibilité technique de réaliser les buts assignés par les politiques. »
« Il n’y a pas que le Pentagone qui a été touché par cette instabilité : le département d’Etat, l’équipe de la Maison Blanche également. »
« La présidence Trump est probablement recordman en matière d’instabilité de personnel : ça veut dire que la ligne politique n’est pas très claire. Ça veut dire aussi l’inconstance du président, l’effet de ses humeurs et le désir de gouverner en étant le maitre des horloges et des personnes. »
« Comme l’administration Trump est instable, comment voulez-vous que l’administration américaine soit crédible auprès de ses partenaires dans le monde ? »
Sur Trump et l’Iran
« C’est une diplomatie d’affichage : l’idée, c’est de montrer que l’on tient tête aux Iraniens - axe du mal. »
« Cette stratégie d’affichage est une stratégie dangereuse car elle conduit à jouer avec toutes les fibres bellicistes et imaginables, l’augmentation de la pression militaire, les mises en état d’alerte, le déplacement des forces américaines vers le Golfe mais aussi jouer de l’humiliation - qui pousse celui qui vous fait face à la radicalité et donc à des discours d’escalade. »
« L’un des rêves de Trump et de son entourage, c’est de restructurer le Moyen-Orient (…). Et cela s’est renforcé par l’idée qui, il y a quelques années, aurait paru complètement farfelue, d’un axe Riad-Tel-Aviv-Washington qui devient de plus en plus fondamental. »
« La seule façon de faire vivre cette alliance, c’est de lui trouver un ennemi commun : l’Iran, c’est l’ennemi idéal. Il soude contre lui l’Arabie Saoudite, Israël, l’Egypte, etc. »
Sur les Etats-Unis et la Chine
« Il y a une évidence qui s’impose aux yeux des Etats-Unis, c’est que la Chine est en train d’installer une hégémonie économique. »
« Le projet numéro 1 de la Chine, c’est non seulement de contrôler le marché mondial mais aussi de reconstruire les normes internationales d’échanges économiques et sociaux. C’est une rupture qui fait peur à Washington que les Américains tentent d’endiguer en asphyxiant le géant économique chinois. »
« La prédominance économique des Etats-Unis et leur capacité à définir les normes du commerce international se trouvent menacées par la Chine. »
« En asphyxiant l’économie chinoise, à terme, on s’auto-asphyxie. »
Sur les candidats démocrates
« Il faut admettre que si Trump a été élu en 2016, c’est par que la candidate du Parti démocrate était le mauvais candidat : un candidat qui de toute manière n’avait que peu de chance de gagner. »
« Le problème est de savoir si on va commettre la même erreur [que la candidature Clinton], c’est-à-dire si le candidat démocrate va épouser la forme classique du Parti démocrate et être, de ce fait, très vulnérable, cible idéale pour Trump. Ou si, au contraire, on renoue avec la candidature Obama, c’est-à-dire chercher un candidat parmi les anciennes minorités culturelles des Etats-Unis qui aurait l’avantage de mobiliser un électorat qui généralement ne vote pas et donc de renforcer le calme démocrate tout en désarmant quelque peu Trump qui ne pourrait pas accuser son adversaire de porter les couleurs d’un establishment qu’il dénonce. »
« Derrière cet enjeu de personne et d’image, il y a un enjeu programmatique. »