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La FSE, une nouvelle branche du syndicalisme étudiant, est née

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Lien publiée le 24 juin 2019

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La Fédération syndicale étudiante, née d'une scission de l'Unef, tenait son congrès fondateur ce week-end à Bordeaux.

Photo Fred Dufour. AFP

Ils ont pour exigence de reconstruire le syndicalisme étudiant. Rien de moins. Depuis samedi, et jusqu’à ce dimanche soir, une petite centaine de militants ont répondu présent à Bordeaux pour le congrès fondateur de la Fédération syndicale étudiante (FSE). Issus pour la plupart de la Tendance unité et action syndicale (Tuas), ces étudiants ont choisi de quitter l’Union nationale des étudiants de France (Unef) en mai pour cause de profond désaccord. «Le système démocratique y était verrouillé et nécrosé. Il n’y avait à mon sens plus aucune capacité de réforme en profondeur», assène Thibaud Moreau, fraîchement élu secrétaire général de la FSE.

Renouer le monde étudiant avec la lutte

L’étudiant en histoire à Limoges pointe notamment la priorité donnée aux élections au détriment des actions concrètes sur le terrain. Une critique balayée par Mélanie Luce, présidente de l’Unef, qui regrette cette scission, la première depuis la réunification du mouvement sur la gauche en 2001. La jeune femme estime que l’Unef se doit au contraire «d’utiliser tous les outils, la mobilisation comme les instances. C’est avec les deux qu’on se fait entendre». Avec les autres militants, soucieux de repartir sur de nouvelles bases «plus saines», le secrétaire général planche depuis le début du week-end sur le moyen d’établir un nouveau modèle syndical adapté aux réalités étudiantes et permettant de faire renouer le monde étudiant avec la lutte. «On n’a pas la prétention d’être demain sur tous les campus en claquant des doigts, mais on considère qu’il faut planifier sur le long terme la reconstruction du syndicalisme étudiant qui est en crise. Sections locales par sections locales, établissements par établissement, on veut redévelopper la culture du syndicalisme qui s’est affaiblie dans les facs.» Et l’étudiant d’ajouter :«Pas question de faire du buzz ou de jouer sur le fait qu’on est nouveaux. Il nous faut plutôt convaincre progressivement par notre pratique, par notre lutte, par notre service aux étudiants.»

A 18 ans, Camille Gomes, étudiante en Sciences politiques à Lille, a elle aussi choisi de rejoindre la FSE pour «connaître un cadre démocratique différent des autres associations»«Qu’on soit jeunes militants ou anciens, chaque voix a ici de la valeur. Avant, j’avais la désagréable impression de parler dans le vide, que tous mes efforts étaient vains.»Parmi les thèmes qui seront portés dès la rentrée, trois problématiques : l’enseignement supérieur et la recherche, les oppressions systémiques et les aides sociales. «La question du retrait de la sélection à l’entrée de l’université sera mise en avant par exemple. C’est LE symbole de l’échec cuisant qu’a connu ces dernières années le syndicalisme étudiant»,soupire Camille Gomes. Le retrait de la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers sera également à l’ordre du jour. «On est là aussi pour élever le niveau de conscience dans les facs. Les étudiants ne connaissent pas toujours les droits dont on nous prive, ça sera la colonne vertébrale de notre programme», poursuit la jeune femme qui regrette que sur le terrain les étudiants se syndicalisent de moins en moins.

"Nous cherchons toujours le consensus"

Pour Valentin Moroldo, 21 ans et étudiant en histoire, «Parcoursup a en effet largement contribué à cristalliser les tensions au sein des syndicats étudiants. Les stratégies n’ont clairement pas été les bonnes. On a échoué à faire plier le gouvernement alors que le mouvement de contestation avait pris beaucoup d’ampleur. Quarante facs ont quand même été bloquées en France. Ce n’est pas rien. C’est la preuve qu’il fallait redonner un second souffle au syndicalisme chez les étudiants.» Valentin se félicite par ailleurs de l’une des particularités de la FSE : «Nous ne votons pas. Nous cherchons toujours le consensus afin que personne ne soit laissé pour compte. Ça prend du temps, c’est certain, mais c’est nécessaire. D’ailleurs samedi les débats ont duré de 8 heures à minuit, c’est vous dire», s’amuse-t-il. «L’important, c’est aussi de remettre en avant l’aspect d’utilité concrète, ajoute Thibaud Moreau. Il faut absolument renforcer les actions de solidarité, multiplier les soirées en cité U pour créer du lien social. Beaucoup d’étudiants se sentent isolés. Cela peut aussi passer par les bourses aux livres, le prêt de blouses dans les facs de sciences. Ce type d’actions doit être une priorité pour rester ancré dans la réalité des étudiants.»