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    "L’antispécisme et le véganisme relèvent largement d’une pensée religieuse"

    écologie

    Lien publiée le 27 juin 2019

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://www.marianne.net/debattons/entretiens/l-antispecisme-et-le-veganisme-relevent-largement-d-une-pensee-religieuse

    Auteur d'une "Lettre ouverte aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser" (Éditions Larousse), le politologue Paul Ariès revient sur sa critique de l'antispécisme qu'il perçoit comme un cheval de Troie du capitalisme.

    Propos recueillis par Galaad Wilgos

    Marianne : Vous vous êtes fait connaître en premier lieu pour votre défense de la décroissance, du buenvivir mais aussi dans un domaine plus académique, pour votre histoire politique de l’alimentation. Qu’est-ce qui vous a conduit à mener une telle offensive contre le véganisme, alors que votre passé militant et intellectuel ne semble pas vous y prédisposer ?

    Paul Ariès : Cela fait plus de 20 ans que je combats avec beaucoup d’autres l’idéologie antispéciste et j’avais même publié, en 2000, un livre intitulé Libération animale ou nouveaux terroristes ? Les saboteurs de l’humanisme (Golias) qui traitait largement des enjeux philosophiques. Votre question laisse sous-entendre beaucoup de choses notamment que les antispécistes et les végans seraient des écolos et même des super-écolos. C’est en effet ainsi qu’ils sont présentés dans la presse mais c’est tout simplement faux. Il faut reconnaître l’honnêteté des penseurs antispécistes qui clament, depuis des décennies, leur haine de l’écologie… C’est vrai de Peter Singer, le pape de la libération animale, c’est vrai aussi des Français fondateurs des Cahiers antispécistes qui n’ont eu de cesse d’expliquer pourquoi ils ne sont pas écolos ! Le symbole de la nature est pour eux la prédation donc la nature est méchante et mauvaise. Tout leur projet vise à aseptiser la nature, à la rendre conforme à leur vision idéologique.

    Les catégories de pensée de l’antispécisme sont à l’opposé de celles de l’écologie : l’écologie adopte toujours un point de vue holistique alors que l’antispécisme est individualiste. Conséquence : les écolos défendent les espèces et la biodiversité animale comme végétale alors que les végans défendent des individus et disent n’avoir que faire de la biodiversité. Les écolos sont pour le moins prudents face aux miracles supposés de la techno-science, les végans sont, au contraire, du côté des OGM, des animaux génétiquement modifiés, du transhumanisme, de l’intelligence artificielle, les écolos défendent l’agriculture et l’élevage paysans alors que les végans sont devenus les idiots utiles des bio-tech alimentaires notamment des faux œufs, du faux lait, du faux miel, des faux fromages, de la fausse viande fabriqués à partir de cellules souches. Le prototype d’une ferme écolo c’est une ferme polyvalente, produisant des fruits et légumes, de la viande, du lait, des œufs et de surcroit de la bonne terre grâce aux fumures.

    J’ai longtemps été trop gentil avec les mouvements végans en parlant simplement d’idiots utiles du capitalisme, je pense qu’ils sont largement des chevaux de Troie.

    L’année 2019 a permis de construire une réponse politique collective au véganisme avec l’appel lancé pour la défense de l’élevage paysan et des animaux de ferme, signé, côté paysan par la Confédération paysanne, le MODEF, Nature & Progrès, Biolait, les principaux dirigeants de la FNAB ; côté mangeurs par les principaux animateurs des AMAP, par Slow-food international, par les grandes figures de l’écologie et de l’altermondialisme, par des élus de toutes les familles des gauches et de l’écologie. Les milieux végans ont avec eux la grande industrie et contre eux les écolos de toujours…

    Vous expliquez que le véganisme est l’allié des multinationales et accroît notre dépendance alimentaire ainsi que notre aliénation aux grandes multinationales. Pourtant, les industries des viandes et du poisson, ainsi que l’industrie laitière, brassent elles-mêmes de dizaines de milliards d’euros. En quoi le véganisme se distinguerait-il de votre plaidoyer pour la consommation de produits d’origine animale ?

    J’ai longtemps été trop gentil avec les mouvements végans en parlant simplement d’idiots utiles du capitalisme, je pense qu’ils sont largement des chevaux de Troie. L’idiot utile est quelqu’un de généreux qui se fait instrumentaliser par l’adversaire, le cheval de Troie est quelqu’un qui avance masqué pour abuser ceux qui le voient. J’ai publié, dans mon livre, des textes montrant cette théorisation du double discours : il ne s’agit pas, en effet, de dire aux gens quels sont les véritables objectifs des végans. On explique, par exemple, que la prédation humaine (alimentation carnée) n’est qu’une goutte d’eau dans l’ensemble de la prédation animale et qu’il faudrait à terme modifier génétiquement les espèces prédatrices ou même les supprimer… Ce fantasme de toute-puissance infantile où une minorité humaine choisirait quelles espèces auraient le droit de survivre est peu vendeuse auprès du grand public, on explique donc savamment qu’il faut avancer masqué, ne pas tout dire aux gens !

    Ce qui est nouveau c’est que les végans font désormais ouvertement la promotion des bio-technologies alimentaires et notamment de la fausse viande cellulaire. Paul Shapiro, principal leader nord-américain du véganisme, est aussi le VRP N° 1 des fausses viandes, son livre qui en fait la promotion est devenu un best-seller. Les associations véganes, comme Gaia, L214, les penseurs antispécistes, voient d’un bon œil le développement de ce que l’on nomme l’agriculture cellulaire, c'est-à-dire la possibilité de fabriquer de la fausse viande à partir de cellules souches, sur le modèle de la fabrication de la fausse peau utilisée médicalement pour les grands brûlés. Le danger est là dans le fait que le véganisme prépare le terrain à l'adoption de la fausse viande ce que l'industrie n'avait pas su faire par exemple pour imposer la viande clonée… On trouve derrière ce projet l’ensemble des GAFA souhaitant investir leur trésorerie, mais aussi des lobbies financiers constatant que l’élevage industriel est un échec, puisque les épizooties coûtent de 18 à 50 % du chiffre d’affaires des secteurs… Le véganisme est donc porté par des firmes comme Google, Facebook, mais aussi Nestlé. On croise même le champion mondial de la sale viande industrielle, Tyson Food, premier producteur mondial de viande de porc, de bœuf, de volailles…

    On trouve le fondateur de Virgin mais aussi l’ex-PDG de General Electric… Le principal stratège est Gaverick Jason Matheny, ancien de la Banque Mondiale, Directeur du centre de recherches sur le renseignement scientifique dépendant de la CIA, collaborateur de la NASA pour la colonisation de l’espace, président du Groupe de travail sur l’Intelligence Artificielle auprès de la Maison Blanche, désigné comme l’un des cent penseurs les plus influents du monde par Samuel Huntington, co-fondateur de New Harwest, lobby des biotech alimentaires, financeur des start-up spécialisées dans la fausse viande, le faux lait, les faux fromages, les faux œufs, etc,.

    Tous ces lobbies financent largement les mouvements animalistes, à tel point qu’on parle sérieusement en France de créer une commission d’enquête parlementaire sur ce sujet. Faut-il rappeler la subvention de 1,3 million reçue par L214 d’Open Philantropy Project, champion de l’agriculture cellulaire, créé initialement par les couples Moskowitz (co-fondateur de Facebook) et Hewlett (Hewlett-Packard) ? La Mission pour la science de l’ambassade de France a publié en 2016 un rapport « Agriculture cellulaire, le futur de l’alimentation » suite au colloque de New Hawest.

    Dans la réponse d’Aymeric Caron à votre tribune, il déclare que l’antispécisme s’inspire de personnalités comme Élisée Reclus, Théodore Monod ou Peter Singer, ainsi que des acquis scientifiques démontrant que"tous les animaux non humains sensibles sont des individus, dont certains sont même très proches des humains", à l’inverse de votre "écologie superficielle". Si vous vous déclarez à la fois humaniste et hostile à l’antispécisme, est-ce à dire que vous ne voyez dans les autres animaux rien d’autre que des machines à la manière de Descartes ?

    Je distingue, dans ma Lettre ouverte aux mangeurs de viande, ces différentes familles, expliquant, cependant, que le végétarisme a le plus souvent été imposé aux peuples. Je regrette que le végétarisme qui l’a emporté à la fin du XIXe siècle et au début du XXe ne fût pas en effet le végétarisme anarchiste mais celui des frère Kellog, membres d’une secte religieuse fondamentaliste, qui entendait supprimer la viande mais aussi la sexualité… Nous n’avons sûrement pas besoin de nier que les animaux sont des êtres sentients pour soutenir l’idée d’une nouvelle alliance nécessaire entre les animaux, les éleveurs et les mangeurs, comme nous l’avons fait dans une tribune avec mes amis Jean Ziegler et Carlo Pétrini. Nous militons depuis toujours pour l’amélioration d’existence des animaux d’élevage mais la logique abolitionniste n’est pas la bonne car elle conduirait à un monde sans animaux.

    Si je suis anti-végan, c’est aussi pour défendre le droit à l’existence des animaux de ferme, car sans consommation d’œufs, il n’y aura plus de poules, sans consommation de lait et de viande, plus de vaches… Un bon animal est, pour un antispéciste, un animal non né… J’ajouterai que les antispécistes les plus conséquents proposent également de supprimer les animaux de compagnie, car ils seraient dans une relation de domination psychique, ils proposent, également, d’interdire les chiens d’aveugle, les animaux de trait, et, même, de supprimer les animaux sauvages car existerait plus de souffrance que de bonheur dans la nature. La vraie opposition n’est donc pas entre ceux qui reconnaissent la réalité de la souffrance animale et ceux qui la nieraient mais entre ceux qui entendent créer un nouveau contrat entre les animaux et nous, dans le cadre de la logique du don et du contre-don, l’obligation d’offrir les meilleures conditions d’existence possibles contre l’usage de la viande et ceux qui, au nom de leur fantasme, acceptent l’idée d’un monde sans animaux…

    Personne ne peut croire que l’objectif des grands groupes capitalistes, prônant le passage à l’agriculture cellulaire, soit de nourrir huit milliards d’humains.

    Vous citez Ayméric Caron mais qui prend véritablement le temps de lire ce qu’il écrit… Permettez moi donc d’extraire de son denier livre quelques passages révélant ce qu’il pense vraiment. Caron écrit que 95 % des humains sont des salauds assumant ainsi sa misanthropie. Il dit avoir cessé d’aimer l’humanité. Il ajoute que l’humain est "désespérément idiot" et qu’il n’a "nul besoin que tu assassines pour me rebuter. Depuis le temps que je te fréquente, j’ai pu expérimenter tes trahisons, la bassesse de tes conduites sans honneur et la superficialité de tes amours déclamés". Il poursuit en expliquant que s’il devait choisir entre sauver son chat, il dit bien "son" chat, et ses amis, il sauverait son chat :

    "Imaginez que vous deviez choisir entre sauver la vie de votre animal (chien chat ou poule) et celle d’un humain. Que feriez-vous ? Une réaction spontanée doit vous pousser à répondre que vous choisirez l’humain, puisque cela correspond à la réponse attendue par nos normes sociales. Cette réponse est pourtant insincère, en tout cas pour la majorité des personnes (…) nous avons d’abord besoin de connaitre l’identité de l’humain à sauver : s’il s’agit d’un violeur ou d’un tueur d’enfants, nous sauverons notre animal de compagnie sans hésiter, car il nous est inenvisageable de sacrifier un être aimé, même non humain, pour sauver un salopard humain (…) En ce qui me concerne, je sais qu’il n’y a quasiment aucune chance que je choisisse de sacrifier l’un de mes chats plutôt qu’un copain, un collègue ou, a fortiori un inconnu. Tout simplement parce que je connais mieux mes chats, que j’ai vécu plus de moments vrais avec eux, qu’ils m’ont manifesté plus d’affection, qu’ils comptent sur moi et qu’ils pensent que jamais je ne les trahirai. Tout simplement parce que je les aime plus, et que eux aussi m’aiment plus." (p. 185).

    Accident de la pensée ? Non pas, car cette thèse est aussi celle de Peter Singer, le père de la libération animale, qui considère qu’un jeune chiot valide est beaucoup plus digne d’intérêt qu’un nourrisson, qu’un grand handicapé, qu’un vieillard sénile. On se souvient du scandale provoqué il y a quelques semaines suite aux propos de la nouvelle députée belge du parti animaliste expliquant qu’elle hésiterait entre sauver un enfant et un chien… avant de concéder qu’elle sauverait « probablement » l’enfant. Si je suis anti-antispéciste, c’est donc aussi pour sauver l‘unité du genre humain.

    Vous plaidez pour une consommation de produits d’origine animale à la fois critique et vertueuse. Mais, de la même manière que certains accusent le véganisme d’être une idéologie pour personnes fortunées, ne peut-on pas vous rétorquer que de tels produits, de meilleure qualité, demeurent inabordables pour une immense majorité de gens qui ne peuvent se permettre que les produits à bas coût disponibles dans les supermarchés ?

    Votre question pourrait même être étendue aux fruits et aux légumes de qualité… Je répondrai déjà que personne ne peut croire que l’objectif des grands groupes capitalistes, prônant le passage à l’agriculture cellulaire, soit de nourrir huit milliards d’humains… L’agriculture productiviste, comme l’agriculture végane, est une agriculture famineuse, dès lors qu’elle repose sur la casse de l’agriculture vivrière, sur l’appropriation du vivant, etc. Nous faisons le pari, avec Via campesina, de la possibilité de nourrir l’humanité avec une agriculture paysanne, avec 1,5 milliard de petits paysans versus 400 000 agro-managers. Nous faisons le pari, avec Slow Food, d’une alimentation bonne, saine et juste pour tous. Nous allons devoir changer le contenu de nos assiettes et le rapport à l’alimentation. Notre chance est l’importance du secteur de la restauration sociale en France (scolaire, entreprise), car avec plus d’un repas hors foyer sur deux, ce pourrait être un extraordinaire levier pour réussir la transition écologique. Il suffirait pour cela de modifier le cahier des charges du Code des marchés publics pour avancer vers une alimentation relocalisée, resaisonnalisée, moins gourmande en eau, carnée autrement, assurant la biodiversité, etc. Nous avons donc fait des propositions concrètes dans le livre "Gratuité vs capitalisme", puis en janvier 2019 lors du Forum national de la gratuité, en proposant de mettre en place la gratuité de la restauration scolaire, puis de toute la restauration sociale… puis de l’alimentation de base.

    Vous dénoncez le véganisme comme une idéologie de la fin de l’unité humaine ainsi que favorable aux intérêts industriels. Pourtant, de nombreux vegans s’engagent sincèrement dans des luttes qu’elles soient anticapitalistes, écologistes, pour les migrants ou la cause animale. Doivent-ils être considérés comme des adversaires politiques?

    L’adversaire n’a pas changé pour moi depuis que je suis en âge de penser et d’agir. C’est le capitalisme et le productivisme, les vegans dupés ne sont donc pas des adversaires, c’est pourquoi ma lettre ouverte les interpelle aussi directement. Je n’ai d’ailleurs jamais eu d’animosité envers les végétariens/végétaliens qui ne sont pas des végans, car le véganisme n’est pas la poursuite du végétarisme sous un autre mot. C’est pourquoi j’avais même accepté d’écrire dans la revue de l’alliance végétarienne, c’est pourquoi il y a toujours eu des stands végétariens dans les forums que j’organise, c’est pourquoi j’ai lancé, via l’Humanité, à parité avec des omnivores et des végétariens un appel à nous unir pour combattre la viande cellulaire… Ma position à l’égard des vegans anticapitalistes, antiproductivistes est la même que celle face à mes amis syndicalistes défendant jadis l’industrie nucléaire, les OGM…

    L’alternative n’est pas entre laisser ouverts les abattoirs ou les fermer mais entre le choix du gigantisme et de l‘industrialisation et celui des abattoirs de proximité.

    Joseph Ponthus, dans son ouvrage A la ligne sur sa vie de travailleur d’usine, décrit poétiquement le quotidien sordide des ouvriers dans les abattoirs. Vous avez pour votre part participé à l’association "Quand l'abattoir vient à la ferme. Naître, vivre et mourir à la ferme". Est-il possible d’imaginer un abattage à la fois respectueux de l’animal et du travailleur ?

    La production industrielle de protéines animales au plus bas coût a engendré des conditions abominables du stade de la ferme à celui de l’abattoir en passant par les transports aussi bien pour les animaux, les éleveurs, les ouvriers des abattoirs, les mangeurs que nous sommes et les écosystèmes menacés par l’industrialisme. L’alternative n’est pas entre laisser ouverts les abattoirs ou les fermer mais entre le choix du gigantisme et de l‘industrialisation et celui des abattoirs de proximité. La France a fait le mauvais choix et compte dix fois moins d’abattoirs que l’Allemagne. L’enjeu est bien de permettre la réappropriation des abattoirs par les usagers, éleveurs et bouchers, c’est pourquoi, il faut, à la fois, développer les abattoirs de proximité, donc des petits abattoirs spécialisés, et l’abattage à la ferme, tels qu’il se pratique, dans d’autres pays, sous forme de caissons mobiles ou de camions…

    Les mouvements, comme L214, ne militent pas pour l’amélioration des conditions dans les abattoirs mais pour leur fermeture, c’est-à-dire pour l’interdiction de tuer des animaux, donc de boire du lait, de consommer du fromage, d’utiliser la laine, le cuir… Nous ne pouvons faire l’impasse sur la nécessité d’une réflexion sur la mort, celle des animaux et la nôtre, je suis sidéré par la proximité entre les courants antispécistes et transhumanistes, autour notamment de la figure de David Pearce… Ce n’est pas par hasard qu’Aymeric Caron commence son livre par un cri de révolte contre la mort (notre caractère mortel) et le conclut par un hymne au transhumanisme… L’antispécisme et le véganisme relèvent largement d’une pensée religieuse, ils parlent d’ailleurs de conversion, de nombreux rites comme le fait de se faire marquer au fer rouge questionnent, il marque le retour à la vieille gnose, ce courant religieux qui pensait que la matière est toujours en soi mauvaise donc souffrante, mortelle. J’invite les lecteurs de Marianne à prendre au sérieux le réseau OOS (The Only One Solution, pour la fin de toute souffrance) qui ne voit pas d’autres solutions à la souffrance du monde que de détruite toute vie sentiente, car il ne suffirait même pas que l’humanité disparaisse pour que toute souffrance cesse, j’invite les lecteurs de Marianne à lire (sur le Web) les deux derniers Cahiers antispécistes, qui posent la question de savoir s’il faut faire disparaitre les animaux sauvages pour leur bien… Ces courants ont le grand mérite de pousser à leurs termes les prémisses de la pensée antispéciste qui fonde le véganisme ordinaire des gens de bons sentiments…