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L’écrivain-journaliste, Pierre Péan, est mort
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Cet enquêteur chevronné avait réussi l’un de ses plus gros coups avec le livre « Une jeunesse française » revenant sur le passé trouble de l’ex-président socialiste François Mitterrand pendant l’Occupation.
Le journaliste d’investigation Pierre Péan qui avait pour sujets de prédilection l’Afrique, les médias et la face cachée des personnalités politiques est mort jeudi 25 juillet, a annoncé L’Obs sur son site internet, saluant « l’un des plus grands journalistes d’enquête français ».
Christophe Nick, qui a signé à ses côtés une enquête sur TF1 en 1997, a également annoncé ce décès sur sa page Facebook : « C’est terrible. Le Patron, Pierre Péan, mon ami, est parti ce soir. » Il avait 81 ans.
Pierre Péan s’est fait connaître avec ses enquêtes fouillées au long cours, qu’il publiait à raison d’un livre tous les un ou deux ans. Son coup de maître, il le réalise en 1994 avec Une jeunesse française : François Mitterrand 1934-1947, dans lequel le président socialiste s’explique pour la première fois sur son appartenance à la droite pétainiste qui allait engager la France dans la collaboration avec l’occupant nazi, avant son action dans la Résistance. N’ayant jamais peur des polémiques, il enquêtera aussi sur Jacques Chirac, Bernard Kouchner ou Jean-Marie Le Pen.
L’affaire des diamants de Bokassa
En 1979, ce fils d’un coiffeur de l’ouest de la France, qui avait débuté dans des cabinets ministériels au Gabon avant de se lancer dans le journalisme, passant par l’Agence France-Presse puis l’hebdomadaire L’express, sort dans Le canard enchaîné sa première grande affaire. Il s’agit de diamants que l’empereur Bokassa de Centrafrique aurait offerts au président français Valéry Giscard d’Estaing. Le scandale aura un grand retentissement à deux ans de l’élection présidentielle que le chef de l’Etat sortant perdra.
En 1983, ce tiers-mondiste dans l’âme publie Affaires africaines, sur les relations entre la France et le Gabon. Il reviendra sur les sujets africains avec le génocide rwandais (dans Noires fureurs, blancs menteurs en 2005), où certains de ses propos sur les Tutsi feront polémique.
« Ma méthode est exclusivement fondée sur le temps », expliquait celui qui s’est aussi intéressé aux grands médias avec son livre TF1, un pouvoir (1997, avec Christophe Nick) et son enquête La face cachée du Monde (2003, avec Philippe Cohen).
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https://www.nouvelobs.com/teleobs/20190725.OBS16420/l-ecrivain-journaliste-pierre-pean-est-mort.html
Pierre Péan, l’un des plus grands journalistes d’enquête français, est décédé ce jeudi soir, à l’âge de 81 ans.
Pierre Péan, le grand journaliste d’investigation, est mort jeudi soir 25 juillet à l’âge de 81 ans. Originaire de la Sarthe, il fut, dans les années soixante dix, un grand spécialiste de l’Afrique. Son premier best-seller, « Affaires africaines », marque le début d’une série de livres d’enquêtes, sur l’affaire des diamants offerts par le dictateur ougandais Bokassa à Giscard, sur l’empire TF1, avec Christophe Nick, sur la jeunesse de François Mitterrand.
Dans cet ouvrage, « Une jeunesse française-François Mitterrand. 1934-1947 », Pierre Péan révèle que le président socialiste a reçu la décoration de la Francisque des mains du maréchal Pétain. Ce sera son plus gros succès en librairie, celui qui le fera connaître du grand public. Il publie aussi une enquête sur le fonctionnement du quotidien « Le Monde », dans les années où le journal est dirigé par Edwy Plenel, ou encore un travail minutieux sur la vie tumultueuse de Bernard Kouchner.
Dans les années 90, il se spécialise dans des enquêtes historiques, sur Jean Moulin, la guerre d’Algérie, sur le banquier suisse François Genoud, exécuteur testamentaire d’Hitler. Un de ses travaux les plus controversés fut « Noires fureurs, blancs menteurs. Rwanda, 1990-1994 », dans lequel il prend la défense du gouvernement français, accusé d’avoir participé au génocide contre les Tutsis.
Pierre Péan détestait le terme « journalisme d’investigation », qu’il jugeait trop inquisitorial, trop accusatoire, trop « yankee ». Il préférait l’expression « enquête » qu’il jugeait plus conforme à l’esprit français. Il avait surtout une vision humaniste et bienveillante de son métier, rappelant à ceux qui le croisaient qu’il fallait toujours « s’attacher à comprendre les trajectoires des personnalités, sans les juger, sans les salir, tout en assumant la révélation des faits ».
Pierre Péan a collaboré à de nombreux journaux, tels « Libération« , « le Canard Enchaîné », « Actuel », mais n’a jamais voulu s’enfermer dans un titre, pour « garder sa liberté de jugement, et surtout avoir le luxe du temps, pour ne pas être prisonnier de la tyrannie de la vitesse ». Ces dernières années, il s’inquiétait de la dérive des médias, de ce qu’il appelait le « pilori de l’instantané ». Il part dans un moment où la question ne s’est jamais autant posée.