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Discussion Salvaing/Présumey sur la lutte de classe
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Nous reproduisons un peu tardivement, pour cause de pause estivale, la réponse de Pierre Salvaing à la réponse faite par Vincent Présumey à sa première contribution. Bien évidemment, tout cela doit avoir des suites tant en termes de discussion que d’actions concrètes.
Une discussion sérieuse,…cependant très limitée
C’est une vraie discussion. Je dirai d’abord à quel point il me paraît positif de pouvoir échanger des analyses qui, sans être, et de loin parfois, les mêmes, ont cependant une base commune intangible : la recherche des moyens pour en finir avec le vieux monde , ce que Vincent Présumey exprime quand il écrit : »regrouper sur une perspective politique conduisant à un affrontement central ». Sans compter quelques racines également communes.
La réponse de Vincent Présumey m’oblige à pousser plus avant ma réflexion, à en remettre en question certains aspects, à reprendre des lectures importantes, à m’aventurer dans des réflexions plus larges… Bref, je lui en suis reconnaissant, comme je suis reconnaissant à Bernard Fischer pour ses réflexions également pertinentes, même si là encore je ne partage naturellement pas tout de ce qu’il exprime.
Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement? La situation d’éclatement, d’atomisation parfois, où sont les militants d’une certaine expérience, militants issus de ce qu’il est convenu d’appeler le trotskysme (plus exactement ceux qui ont cherché à rester fidèles au marxisme), multiplie forcément les approches et les points de vue. Les déchirements des courants inspirés du « trotskysme », conséquence générale de l’écrasante pression du stalinisme sur le mouvement ouvrier dans son ensemble, ont fait longtemps oublier ce que pourtant Trotsky lui-même avait institué comme méthode de discussion : le respect de points de vue différents, voire divergents, débarrassés des accusations sempiternelles que la nécessité de se défendre du stalinisme avait fait naître : « Pour le compte de qui travailles-tu, camarade? ».
La disparition du stalinisme, et bien que la classe ouvrière qui en fut longtemps étouffée n’en ait jusqu’ici pas tiré avantage, assainit l’atmosphère, mais dans un camp dévasté.
En effet, l’éclatement définitif des organisations qui en étaient issues, la fin de tout espoir de (re)construire la IVème Internationale, l’obsolescence d’une importante partie du programme sur lequel elle avait été proclamée, l’absence encore du programme qui, à mon sens, devrait lui faire suite, constituent aujourd’hui autant de facteurs qui expliquent ces différences d’appréciation.
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Je crois qu’en déportant la question sur la distinction entre classe ouvrière et prolétariat -et j’ai conscience d’avoir donné quelques verges pour m’en faire battre-, nous passons largement à côté de l’essentiel. Je donne raison à Bernard Fischer, on peut débattre à l’infini sur la composition organique de la classe ouvrière, et sur son évolution même depuis Marx (ce qui n’est pas du tout inintéressant), mais le lièvre ne gît pas là.
De même, que nous pourrons éviter ce qui me semble un faux débat sur les notions d’optimisme ou de pessimisme, ainsi que sur une éventuelle »nostalgie » de 1968 ou de la « vraie » classe ouvrière.
Ce qui me paraît par contre essentiel, c’est de partir, pour analyser la situation actuelle, de ce qui s’est modifié profondément dans le rapport de forces entre les deux classes fondamentales de la société depuis cette période, ainsi que les raisons de ces modifications.
Sans quoi, on risque de se contenter d’impressions, de notions générales et assez intemporelles ; c’est le reproche essentiel que j’adresserai à une grande part des analyses de Vincent Présumey.
Je suis en large partie d’accord avec l’appréciation qu’il donne du mouvement des Gilets jaunes. Cependant, un mouvement qui n’englobe, dans son plus fort développement, que deux ou trois cents mille personnes, et même s’il bénéficie alors d’un large soutien »moral » du prolétariat, et même s’il cherche à se diriger vers l’Etat et son gouvernement, ne me paraît pas du tout correspondre à une situation pré-révolutionnaire comme il l’affirme. Son enthousiasme de départ n’a pas été communicatif.
Pour moi, ce mouvement est pourtant une photographie assez exacte de la situation du prolétariat à l’étape actuelle : un prolétariat qui, pour affronter vraiment le gouvernement, ne peut compter que sur ses forces spontanées, sans nul appui politique ou syndical dans le mouvement ouvrier.
Malgré cette faiblesse considérable au départ -et par la suite-, malgré sa relativement faible mobilisation numérique, malgré les dénigrements et les condamnations politiques, malgré les soutiens intéressés de ce qui compte parmi les pires ennemis du prolétariat, malgré la grande confusion dans ses rangs, malgré la répression policière et judiciaire qui s’est abattue sur lui, il est parvenu assez rapidement à obtenir du gouvernement des concessions et des reculs. Ceux-ci, pour limités qu’ils soient, sont sans commune mesure avec ce que les mouvements généraux dirigés -et sabotés- par les appareils syndicaux ont obtenu depuis des années et des années. Pourquoi ce recul ? Parce que, à mon avis, la bourgeoisie a presque immédiatement senti le danger que représente la spontanéité des masses, l’impossibilité où étaient les appareils syndicaux de le contrôler et de le dévoyer , les risques de jonction avec des secteurs élargis de la classe ouvrière et de la jeunesse étudiante : bref, plus qu’une sorte de mauvais exemple. (Vincent Présumey établit les relations entre ce mouvement et d’autres combats sociaux qui se sont produits concomitamment).
C’est ce qui m’a fait écrire que, s’il avait bénéficié de la puissance de l’unité ouvrière -organisations comprises-, il aurait pu mettre directement en danger le pouvoir bourgeois. Les appareils l’ont très bien compris -de même que ceux qui les accompagnent à leur manière (et j’y englobe le POID)- : dans le meilleur des cas, ils l’ont soutenu comme la corde le pendu.
D’un certain point de vue, les meilleurs éléments de ce mouvement ont cherché -et cherchent peut-être encore, c’est du moins je crois l’opinion de Bernard Fischer- à se structurer, à élaborer des bases programmatiques, à mettre à profit la remarquable, tenace, longévité du mouvement. Mais ils sont contraints en quelque sorte de tenter de refaire le -long- chemin qu’a déjà parcouru l’histoire du mouvement ouvrier, de repartir quasiment de zéro, du moins du champ de ruines que représente aujourd’hui le mouvement ouvrier en France (et pas seulement en France).
C’est la critique principale que j’adresse au point de vue de Vincent Présumey. Il reprend ma remarque sur la disparition des grandes unités ouvrières (sidérurgie, mines, chantiers navals, etc..), c’est à dire l’affaiblissement considérable de la classe ouvrière »traditionnelle » au cours des quatre dernières décennies, et celle des partis ouvriers traditionnels, mais comme s’il s’agissait d’éléments objectifs, des »faits » dont il serait inutile d’analyser les causes et donc vain de mesurer les conséquences.
Il faut pourtant ajouter au tableau l’affaiblissement considérable des organisations syndicales – ouvert par l’éclatement de la FEN en 1992 -qui syndiquait alors une large majorité de personnels de l’enseignement- : baisse très importante des effectifs syndiqués dans les entreprises, primauté récente mais que je pense durable de la CFDT sur la CGT et FO…
Or cette modification profonde de l’état de la classe ouvrière en quelques décennies n’est pas le fait d’un déroulement »naturel » des événements. C’est le produit de combats, de défaites d’une très grande portée, qu’il serait inutile d’énumérer ici. Ces défaites, je l’ai écrit et je le répète, ont considérablement affaibli la capacité de combat de la classe ouvrière, l’ont ramenée des décennies en arrière tant objectivement que subjectivement (sans quoi, on séparerait l »« âme » du corps). C’est, littéralement, une sérieuse destruction de forces productives de l’humanité qui a été alors opérée, d’une nature différente mais d’importance approchable de celle que produit la guerre impérialiste.
Ce que ne prend non plus à mon avis pas en compte Vincent Présumey, de ce fait, c’est la modification, l’aggravation, des relations de travail à l’intérieur de l’entreprise, qui peut également se constater, par exemple, dans un secteur que nous connaissions directement : l’enseignement. La tendance est permanente et générale à la réduction des situations d’exploitation collective en situations individuelles, que l’entreprise de destruction du code du travail intensifie et facilite. (*)
Et je ne parle pas, bien entendu, de la seule France.
Est-il possible de passer à l’as ce fait général majeur : TOUS les mouvements révolutionnaires des années 70 et du début des années 80 ont échoué, et se sont peu ou prou retournés en leur contraire. Ici aussi, il serait inutile d’énumérer. J’ai tenté de le faire dans mon travail publié en 2016.
La chute de l’URSS est venue sanctionner en quelque sorte cette situation. Encore que, par elle-même, cette chute, qui entraînait avec elle la mort de la bureaucratie du Kremlin, le stalinisme comme mouvement international, constituait un événement contradictoire : avec la disparition des restes de la révolution d’Octobre, des preuves de la capacité de la classe ouvrière à renverser la bourgeoisie, disparaissait aussi, à terme, le principal ennemi intérieur de la classe ouvrière, celui qui l’avait soumise à soixante ans d’asservissement et de terreur. Jusqu’ici, la classe ouvrière n’a pu tirer profit de cette libération, elle est encore trop affaiblie et étêtée pour le faire. »Objectivement », il suffit de voir dans quel état de régression sociale la chute de l’URSS a placé le prolétariat de l’ex-URSS. (à ce propos, je ne comprends pas sur quels critères Vincent Présumey affirme, lui, que le stalinisme n’est pas mort).
Tout cela n’est pas de l’histoire ancienne, même si la nouvelle génération ne l’a pas vécu : on ne peut faire table rase du passé qu’en réalisant la révolution socialiste, pas quand on subit les -lourdes- conséquences de ce passé.
La disparition du Parti socialiste a d’autres origines, bien qu’elles soient bien entendu reliées à celle du stalinisme -et du même coup du Parti communiste français comme de celui des autres pays où il était dominant dans le prolétariat-. En France notamment, le PS a investi toutes ses forces, en particulier quand il a été porté électoralement à la gestion de l’État bourgeois, au gouvernement. Il y a brûlé tout ce qui lui restait de vaisseaux, il a fini de se déconsidérer aux yeux du prolétariat, d’autant plus qu’il l’a fait dans des moments où les illusions étaient les plus fortes. Sur le terrain électoral, s’en est suivie une abstention de plus en plus massive, et, dans une moindre mais réelle mesure, un début de basculement vers le Front national, surtout là où les ravages des destructions dues aux défaites ouvrières avaient le plus fait leur œuvre. Je ne lui vois pas, ni en France ni ailleurs ses homologues, la moindre chance de renaître.
Pendant un bref intervalle, le « front de gauche » puis le MFI ont pu donner l’illusion à une partie du prolétariat que pouvait se réaliser enfin une sorte d’unité politique entre ce qui restait des deux principaux partis de la classe ouvrière au XXème siècle, débarrassé de leurs défauts respectifs, permettant d’affronter le pouvoir bourgeois, et pas uniquement sur le pauvre terrain électoral. La dérive populiste d’un Mélenchon a mis rapidement par terre ces illusions, et dégonflé la baudruche.
Il est impossible que ces défaites et ces reculs, n’aient pas altéré pour un temps et profondément la »conscience de classe », et la confiance que le prolétariat et sa jeunesse peuvent avoir dans leur capacité de vaincre la bourgeoisie.
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J’en viens à ce qui me paraît toujours, et depuis toujours, la question des questions, celle de la construction d’une avant-garde. Vincent Présumey traite aussi de cette question, vers la fin de son texte :
»Il arrive à tout le monde d’être trop enthousiaste ou pas assez, selon les moments. Mais je crois que ce qui est pris, me concernant, pour de l’optimisme, consiste plutôt dans la méthode consistant à essayer, toujours, de dégager dans une situation les éléments sur lesquels s’appuyer pour aller de l’avant en proposant de construire et de regrouper sur une perspective politique conduisant à un affrontement central. C’est une vieille méthode, nous le savons, on pourrait prodiguer ici forces citations, de Vladimir Lénine, de Léon Trotsky et de Rosa Luxembourg, je m’en dispenserai. Elle n’ignore pas que nous sommes dans le vide concernant le parti, l’instrument politique collectif pour représenter le mouvement réel et lui permettre ainsi d’aller vers ce qu’il cherche, pensons-nous. Je ne vois pas comment procéder autrement pour contribuer ensemble à apporter une solution à ce problème. » (c’est moi qui souligne)
N’est-ce pas traiter un peu à la légère ce problème majeur ? Le mouvement des Gilets jaunes a souligné l’immense fossé qui sépare d’un mouvement réel les éléments atomisés, plus ou moins rescapés -et avec quelles mutilations !?- du naufrage de la IVème Internationale, mais possédant une expérience, un bagage théorique et politique irremplaçables, qui sépare donc ces éléments des dizaines et dizaines de milliers qui cherchent dans le noir à tracer leur chemin. Nous sommes de ces naufragés. Certains, comme Vincent Présumey, Bernard Fischer, tentent de faire entendre leur voix, avec courage et ténacité. Mais avec quels résultats jusqu’ici ? Quels liens tissés avec les mouvements réels ? Comment se faire entendre, comment accéder à un débat nombreux ? La preuve en est encore le cadre plus que restreint, minuscule, de notre discussion, pourtant à nos yeux de quelque intérêt.
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La disparition-destruction du PCF et de PS en France -comme ailleurs sous d’autres formes et dénominations-, serait une très bonne nouvelle si elle avait profité à la construction d’une véritable organisation révolutionnaire. Il n’en a rien été. L’OCI-PCI, dont j’ai été comme d’autres longtemps militant, a sombré définitivement dans un soutien sans espoir au front populaire extrêmement édulcoré sorti des urnes en 1981. Elle était pourtant, toujours à mes yeux, l’organisation qui avait été la plus proche de développer une orientation correcte durant les années 60-70, bien plus correcte en tout cas que ce que proposaient la LCR et le Secrétariat Unifié. Mais, outre le sectarisme dont elle a d’entrée fait preuve envers la LCR et le SU, rejetés dans les ténèbres extérieures d’organisations définitivement passées dans l’autre camp, elle a été très loin de répondre positivement à la question centrale : quel type d’organisation, nationale comme internationale, construire pour espérer prendre la tête du combat pour la révolution socialiste ? Il reste que, pour moi, l’OCI fut à la base de la tentative de reconstruction de la IVème Internationale, comme elle fut à l’origine de sa destruction.
Aucune organisation se réclamant de la IVème Internationale n’a résolu -par exemple- la question du caudillisme à sa tête, et de la corruption politique qu’elle facilitait.
J’ai milité durant plusieurs années dans le Comité pour le construction du Parti ouvrier révolutionnaire et de l’internationale ouvrière révolutionnaire, fondé et dirigé par Stéphane Just après son exclusion de l’OCI-PCI en 1984. En 1997, immédiatement après la mort de Stéphane Just, le Comité a éclaté puis s’est répandu de crise en éclatements durant plusieurs années. La raison essentielle tient à mon sens en ceci : en 1997, la dernière Conférence nationale à laquelle ait participé Stéphane Just a adopté un texte ( »Une Nouvelle Perspective ») qui, certes de manière insuffisante, analysait la nouvelle période historique dans laquelle l’humanité était entrée avec la chute de l’URSS. C’est à ma connaissance la seule organisation, et le seul texte de ce type qui ait été élaboré, du moins en France. Et c’est la difficulté d’assimilation de cette nouvelle période qui a été principalement à l’origine de l’éclatement du Comité. Il me semble que la discussion que nous avons aujourd’hui repart pour une bonne part de ces mêmes difficultés d’assimilation. Et aujourd’hui, le seul petit groupe qui ait survécu à ces crises à répétition du Comité de Stéphane Just s’est, à mon sens, enfoncé dans le sectarisme et l’isolement.
Il n’existe plus, du moins à ma connaissance, nulle part à l’heure actuelle, en tout cas en France, d’organisation pouvant se réclamer à bon droit de la continuité du mouvement communiste. On peut même penser que, pour la première fois depuis la constitution des Internationales ouvrières, la chaîne de la continuité est brisée. Il en demeure des maillons épars, plus ou moins détériorés, dont nous sommes.
Cela ne peut être sans conséquences sur la situation générale de la classe ouvrière.
Oui, nous sommes bien »dans le vide » comme l’écrit Vincent Présumey, et le prolétariat l’est aussi. Bien entendu, ce « vide » n’empêche pas l’expression de la combativité du prolétariat et de sa jeunesse. Mais les mouvements sociaux, aussi puissants puissent-ils être -comme en Algérie- se heurtent systématiquement à cette question centrale.
Comment faire renouer les mouvements actuels du prolétariat en France et ailleurs avec le marxisme, comment »aider » (comme nous disions) ces mouvements à tracer leur chemin jusqu’au renversement de la bourgeoisie et à son expropriation ? Pour s’attaquer à ce grave et profond problème, il faut d’abord, j’en suis convaincu, être le plus possible au clair sur la réalité de la situation actuelle de la classe avec laquelle on veut se battre.
Pierre Salvaing, le 29 Juillet 2019
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(*) Lorsque Vincent Présumey écrit, par exemple :
‘‘En matière de conscience, le gilet jaune, disons par exemple une jeune femme travailleuse précaire, qui découvre et constitue en même temps un collectif social, où l’on discute et lutte, la discussion ne consistant pas en débats standardisés dans des assemblées générales ni de réunions syndicales, mais en sujets individuels qui se racontent, se découvrent et par là même se grandissent et prennent plus de confiance, première étape qui a dû se produire aux origines du mouvement ouvrier et des soviets, qui n’a jamais voté, qui fait connaissance avec les syndicats, qui veut aller chercher Emmanuel Macron et qui, lorsqu’on lui demande qui aura le pouvoir une fois Emmanuel Macron chassé, répond « nous », cette jeune femme gilet jaune a-t-elle une conscience de classe de qualité supérieure ou inférieure à celle du métallurgiste syndiqué depuis quarante ans, préretraité, qui a toujours voté et qui connaît, lui, l’Internationale et le drapeau rouge, sans compter quelques croyances étranges sur l’ancienne union soviétique et autres dont notre jeune femme gilet jaune n’a guère entendue parler, ou bien à celle du fonctionnaire syndicaliste tranquille sur sa situation sociale mais inquiet de celle de ses enfants, consciencieux, connaissant histoire et références, très inquiet du complotisme des Gilets Jaunes, se demandant dans son sommeil troublé s’il a bien fait ou non de voter pour Emmanuel Macron au second tour en 2017 ? »,
l’image qu’il donne de la différence entre »la jeune femme travailleuse » et »le métallurgiste syndiqué depuis quarante ans, préretraité », et a fortiori »le fonctionnaire syndicaliste tranquille sur sa situation sociale », est à mes yeux une caricature qui interdit de voir la véritable situation vers laquelle se dirige l’ensemble de la classe ouvrière sous les coups du capital.