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Prolétaires de tous les pays, verdissez-vous !

Lien publiée le 14 septembre 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-transition/proletaires-de-tous-les-pays-verdissez-vous

La fête de l’Humanité démarre ce vendredi à la Courneuve. Au menu : des débats, des concerts et une marche pour le climat. Ah bon, une marche pour le climat à la fête de l’Huma ?

L'herbe est-elle toujours plus verte à la fête de l'Huma ?

L'herbe est-elle toujours plus verte à la fête de l'Huma ?• Crédits : Joël Saget - AFP

Quiconque est déjà allé à la fête de l’Huma sait à quel point ce rendez-vous annuel est propice à l’exercice de la marche à pieds. On marche pour rejoindre le site, qui n’est pas à côté ; on marche –ou plutôt on piétine- pour accéder aux stands et à la grande scène ; on va sans doute marcher encore plus que d’habitude aujourd’hui à cause –ou plutôt grâce- à la grève à la RATP : une activité qui ne pollue pas, alors marcher pour le climat, à la fête de l’Huma, voilà qui parait naturel.

Mais qui ne l’est pourtant pas si l’on songe au bilan carbone du communisme. Attention, points Godwyn : la politique d’industrialisation massive sous Staline ; la célébration de Stakhanov, capable d’extraire plus de cent tonnes de charbon en une journée de travail ; l’assèchement de la mer d’Aral au temps de l’URSS, pour irriguer les cultures de coton.

On pourra rétorquer qu’en France, au temps de Georges Marchais, on défendait le local, la production de proximité, le fameux ‘’Fabriquons français’’, mais c’est le travailleur qu’il s’agissait de défendre, pas la biosphère. Le parti communiste n’a certes pas eu le monopole du productivisme, les 30 glorieuses, de ce point de vue, étaient œcuméniques, mais disons qu’il l’a bien accompagné. Une marche pour le climat à la fête de l’Huma, ça c’est de la révolution ! Jusqu’aux camarades de la CGT qui lui emboitent le pas. 

Sauf que…oubliez tout ce que je viens de vous dire.  Ou en tout cas, ne vous en contentez pas. Comme toujours, entre la perception d’un phénomène et sa réalité, il y a un écart considérable. En fouillant dans le passé, on trouve des sédiments de préoccupation écologique dans les plus basses couches des luttes ouvrières et du communisme. A commencer chez celui qui en a organisé la pensée : Karl Marx.

’Marx, penseur de l’écologie’’ : c’est la thèse du livre d’Henri Pena-Ruiz, publié l’an dernier au Seuil. Pour le philosophe, le matérialisme de Marx est à la fois humaniste et naturaliste, ‘’tous les éléments qui permettent de penser un lien entre la thématique sociale et la thématique écologique sont réunis’’. Relecture a posteriori ? Laissons trancher les exégètes et revenons à aujourd’hui.

Dans son numéro de mai 2018, la trop méconnue revue écologiste Silence posait cette question en Une : ’Le syndicalisme peut-il être écolo ?’’ La réponse n’est pas si évidente, en particulier dans les secteurs qui polluent. Comment y concilier défense de l’emploi et défense de l’environnement ? Un cégétiste de l’Union départementale du Rhône le reconnait : ‘’il est difficile de lutter pour la fermeture de son lieu de travail’’d’autant que, bien souvent, ‘’on est fier de son boulot’’. Et il ajoute : ‘’le mot d’ordre ‘interdiction des licenciements’ n’est pas opérant pour la transition écologique’’.

Pour autant les liens existent entre ces deux mondes, mais ils empruntent parfois des voies détournées. Dans le même numéro de la même revue Silence, Anabella Rosemberg, de la Confédération syndicale internationale, fait le constat que ‘’la question de la santé au travail est une porte d’entrée. Il y a souvent une synergie claire entre la santé des travailleurs et des travailleuses, et celle de la planète’’. Autrement dit, les premières victimes de la pollution, ce sont celles et ceux qui ont le nez dedans.

Il n’est dès lors pas étonnant de voir la Confédération européenne des syndicats appeler elle aussi ses membres à se mobiliser la semaine du 20 septembre. La transition écologique se veut aussi solidaire, c’est d’ailleurs l’intitulé du ministère, ne l’oublions pas. En 2009, dans Mediapart, des écosyndicalistes lançaient un appel pour dénoncer ‘’les conséquences du productivisme’’. En janvier 2018, le collectif national des syndicats CGT du groupe Vinci saluait l’abandon du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes

Proposons-leur aujourd’hui de défiler sous cette bannière : ‘’Prolétaires de tous les pays, verdissez-vous !’’

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