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Chronique des évènements courants

Lien publiée le 29 septembre 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://aplutsoc.org/2019/09/28/chronique-des-evenements-courants-28-septembre-2019/

Ces trois derniers jours en France, trois faits marquants.

Le suicide de Christine Renon, directrice de l’école Méhul à Pantin, dans sa salle de classe, après avoir envoyé une lettre (à sa hiérarchie, à son syndicat le SNUIPP-FSU, à des amies) que la hiérarchie a tenté de faire dissimuler au nom du prétendu «devoir de réserve». Cette lettre est poignante par sa quotidienneté : Christine Renon ne fait qu’y décrire les épreuves de chaque jour d’une directrice d’école que la hiérarchie n’aide pas, mais enfonce un peu plus, la raison d’être du personnel d’autorité qui la constitue ne semblant plus être de faire fonctionner l’école publique, mais bien de la faire dysfonctionner. Il n’y pas d’«horreurs» dans cette lettre : juste une addition qui construit l’insupportable, ayant décidé cette femme à faire de son suicide un acte militant, qui remue parents, personnels, amis de l’école publique, en leur tréfonds.

Le plus grave « accident » industriel en France depuis AZF à Toulouse, est survenu à Rouen et, trois jours après, on en ignore toujours la gravité exacte (fumée toxique sur un immense périmètre allant de Lille à Paris, galettes de substances mazoutées, eaux et sols souillés, amiante, radio-activité ?). Pourquoi les enfants vomissent ? Pourquoi il pleut une marée noire ? Pourquoi avons-nous mal à la tête ? Pourquoi les policiers ont-ils des masques à gaz ? Pourquoi la préfecture a-t-elle réussi à diffuser l’élément de langage suivant : «un nuage un peu toxique mais pas trop» ? Pourquoi tant de pourquoi auxquels préfecture, ministère de l’Intérieur et exécutif ne répondent pas, eux qui se targuent de leurs «plans de sécurités» envers les «sites Seveso», comme celui-ci ? C’est, malheureusement, une affaire gravissime qui pourrait bien là ne faire que commencer. Le gouvernement des éborgneurs de manifestants serait-il aussi celui des laxistes envers la sécurité physique la plus élémentaires des personnes et des biens ? Il y aurait là quelque logique …

Le troisième fait, justement, est qu’il commence à circuler une idée. Les syndicats de la RATP (sauf la CGT, dans un premier temps, qui les a ensuite rejoints) ont annoncé une «grève illimitée» à compter du 5 décembre prochain. L’idée d’en faire le mouvement général pour bloquer la destruction du droit à la retraite par Macron, et donc le point de départ d’un affrontement général, circule et on peut dire qu’elle a même effleuré le CCN (Comité Confédéral National) de FO de fin septembre, qui a proposé un appel interprofessionnel de soutien à cette grève. Ce sont en particulier les syndicats des routiers (Transports et Logistique) de FO qui annoncent une grève illimitée avec blocages. Chez les cheminots, SUD-Rail annonce s’y joindre. Tout cela est important mais, à vrai dire, ce n’est pas le plus important. Le plus important, c’est un début de propagation de l’idée d’un «soulèvement général» à cette date, rééditant le 17 novembre 2018 des gilets jaunes mais, cette fois-ci, sur la base de la grève. Cette cristallisation, assurément souhaitable, est-elle possible d’ici cette date encore relativement éloignée ? C’est là une question politique : la lutte efficace requiert la discussion et l’organisation politique et l’appelle. Notre réunion-débat du 20 octobre et les autres initiatives que nous envisageons de prendre dans la foulée tombent donc à pic.

Au fait, il y a un quatrième fait dans les évènements courants des derniers jours : un décès. Un type bonhomme, malade depuis un certain temps, qui avait annoncé que l’appropriation de la terre par le capital atteignait ses limites et que, par conséquent, la maison brûle déjà. Vous avez évidemment reconnu, sans aucun doute possible, l’historien Immanuel Wallerstein, un des quelques rares auteurs, académiquement reconnu, à avoir analysé la genèse et le développement, qu’il considérait comme naturellement limité et fini, du capitalisme.